L’ours polaire est sans doute l’une des créatures les plus mythiques. Il règne en véritable seigneur de l’Arctique, dont il est devenu le symbole incontesté. Il est d’ailleurs l’une des principales « attractions » du tourisme polaire, où beaucoup de passionnés espèrent avoir la chance de l’observer.

Selon une étude de l’université Edmonton « l’ours blanc est la première motivation attirant le tourisme vers le Grand Nord, avant les glaces, les autres animaux, les paysages et les peuples autochtones ».
Autrefois plus commun, il reste environ 20 000 ours blancs dans l’Arctique répartis en 19 populations dont 2 sont en augmentation et 7 stables. L’évolution des autres populations n’est pas connue. D’ici 2050, l’ours blanc aura perdu 30% de sa population (WWF, 2017).
Cette diminution des populations d’ours est liée à la chasse, la raréfaction de la banquise estivale (passant de 8 à 3,9 millions de km² en 30 ans), aux taux élevés de polluants (organophosphorés et chlorés, métaux lourds) (Sterling et Al).

Les interactions entre ours et hommes lors des croisières expédition sont faibles au vu des précautions et consignes appliquées.

  • Interdiction de débarquement quand un ours est à proximité.
  • Respect d’une distance minimum de 30 mètres lors de l’approche depuis l’eau d’un ours qui se repose.
  • Interdiction de harasser un ours à terre ou dans l’eau.

Ours Polaire Meril Darees

C’est au Spitzberg que les cas sont les plus documentés. Ainsi, durant ces 45 dernières années il n’y a que 2 ours qui ont été tués (en 2006 et 2018) alors qu’ils se dirigeaient vers des groupes de croisiéristes (Jon Aars, Institut Polaire Norvégien). En revanche il y a également des conflits réguliers entre ours et scientifiques ou autochtones. Quand un ours blanc s’attaque à l’homme, il s’est toujours agi, comme dans le cas de lions et tigres sur d’autres continents, d’individus soit jeunes soit âgés, affamés, ou ne pouvant plus chasser leurs proies favorites, le phoque.

L’impact du tourisme polaire est ainsi minime.

Sur l’ensemble de l’Arctique, 8350 ours ont été tués en 10 ans entre 2016 et 2017. 16 l’ont été au Spitzberg, dont les 2 cas évoqués plus haut, relatifs aux croisières expéditions (JRonny Brunvoll, 2018)

Ne tirez pas sur les lanceurs d’alertes

Dans les décennies à venir, l’Arctique va connaître un développement important des flux commerciaux par les passages du Nord est et du Nord Ouest. Il est déjà exploité par une flotte d’environ 6000 chalutiers (contre 40 bateaux de croisières expédition) raclant les fonds marins et épuisant les ressources de ces mers. 25% des ressources mondiales de pétrole et de gaz se trouvent en arctique.
L’ours blanc reste hélas chassé avec 500 à 600 animaux permis au Groenland et au Nunavut. Il est braconné en Extrême-Orient russe ou un seul garde est affecté à la surveillance de la Tchoukotka, plus grande en superficie que la France.
Selon Nikita Ovsyanikov (2018), lui-même chercheur depuis 40 ans des spécialistes des ours blancs en Sibérie, la pression des études scientifiques sur cet animal est trop extrême, avec de nombreux animaux munis de colliers, marqués aux oreilles et manipulés.

Face à ces dangers, les croisières expéditions et leurs personnels, sont en fait les seuls lanceurs d’alerte.
Par ailleurs, au travers des taxes environnementales, chaque touriste contribue aux fonds environnementaux affectés à la conservation de l’espèce et de son habitat.
Les passagers repartent en véritables ambassadeurs de l’environnement. Il s’agit ainsi de ne pas se tromper de procès. Laissons encadrer mieux encore les croisières expédition, luttons ensemble contre les vraies causes de la disparition des ours : polluants, réchauffement du climat, baisse des ressources marines et chasse.
Encourageons le plus grand nombre à participer aux croisières expéditions menées par des opérateurs historiques affichant leur engagement environnemental, car le Grand Nord serait sinon abandonné aux autres groupes de pression (pêche, matières premières, flux commerciaux).

Ours Polaire

Le Grand Nord connait un exemple à citer de tourisme responsable qui de ce fait n’a pas d’impact sur les populations d’ours comme le soulignent toutes les études scientifiques à ce sujet, mais un effet extrêmement positif par la formation de véritables clients – ambassadeurs de la protection de l’environnement et de l’ours blanc.

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