Si le prince Albert de Monaco régna de 1889 à 1922, il fut également un explorateur et savant exigeant, un passionné des océans et des courants qui les composent, doté d’une conscience écologique pionnière. Partons à la découverte de cet explorateur hors-normes, que l’on appelle également « le Prince Savant ».

Prince Albert 1er de Monaco

Le prince Albert 1er en Arctique

C’est en 1870, à l’âge de 22 ans, que le Prince Albert 1er de Monaco commence à se passionner pour l‘exploration océanographique. Il mènera alors de nombreuses expéditions scientifiques à bord de sa goélette l’Hirondelle puis du Princesse-Alice, navires construits entièrement pour la recherche et équipés de laboratoires.Ces explorations le mèneront entre autres jusqu’en Arctique, à bord du second navire Princesse-Alice, à bord duquel il accomplira 4 campagnes au Spitzberg. Celles-ci lui permettront alors de cartographier l’archipel de façon très précise au début des années 1900. Gage de leur crédibilité, certaines de ces cartes sont encore utilisées de nos jours. En hommage au Prince et à ses découvertes, l’un des glaciers du Spitzberg prendra le nom de la principauté : le Glacier de Monaco est alors situé sur le côte ouest de l’île et où il dessine un magnifique paysage.

Bateau - Princesse Alice du Prince Albert de Monaco

Le musée océanographique, une mise en lumière de ses recherches

Durant ses 28 campagnes scientifiques à travers le monde, le prince se penchera sur l’étude des fonds et des courants marin, dont le fameux Gulf Stream, ainsi que la découverte de nombreuses espèces. C’est à la lumière de toutes ces recherches et grâce à sa determination à agir en faveur de la protection de ces territoires que le prince décide de créer le musée océanographique. C’est un moyen pour lui de sensibiliser les visiteurs à l’importance du rôle joué par les océans dans l’équilibre de la planète. Inauguré en 1910, le musée océanographique est entièrement dédié à la mer, avec en son coeur des laboratoires, des pièces rapportées de ses différentes explorations, des aquariums de faune et de flore des fonds sous-marin de la Méditerranée, archives… Son pendant, l’institut océanographie de Paris, destiné à assurer un enseignement universitaire et populaire des sciences de la mer, est inauguré en 1911.

Musee Oceanographique de Monaco

Une renommée internationale

Fin précurseur de la conscience écologique, à l’écoute du monde et des océans, il marque sa présence dans de nombreuses sociétés savantes qui participent au rayonnement et à la diffusion de ses nombreuses recherches scientifiques. Lors de son ultime voyage aux Etats-Unis en 1921, le prince explorateur voit la consécration de l’ensemble de ses travaux scientifiques et reçoit, le 23 avril, la médaille Cullum de la société américaine de géographie, et prononcera son anthologique discours sur l’océan devant l’Académie nationale des sciences : «  J’ai fait entrer dans le domaine de l’Océanographie l’étude des phénomènes observés dans la haute atmosphère qui plane au-dessus des océans. Il paraît évident que ces espaces reçoivent de la mer les principaux éléments de leur activité, quand on songe aux effets de l’évaporation immense et des vents qui brassent continuellement la surface des eaux ».

Jusqu’aux confins de la préhistoire

Les recherches du prince ne se limitent pas aux observations océanographiques, bien au contraire. Passionné d’anthropologie, il réalise ses premières fouilles dans les grottes de Baoussé Roussé, et devient membre de la société d’anthropologie de Paris. L’humaniste féru d’histoire réalisera alors de nombreuses fouilles archéologiques, dont celles des grottes de Grimaldi, entre 1895 et 1903.
C’est en 1902 qu’il fonde à Paris le musée d’anthropologie, à travers duquel il témoigne son souci de conservation des collections établies durant les recherches, et que celles-ci soient réunies dans un seul et même lieu.

Le « prince navigateur» aura donc dédié sa vie à l’océanographie et aux sciences en général, participant à l’avancée scientifique et à la conscience écologique. Aujourd’hui, le centenaire de sa mort retrace toutes les réalisations de ce grand prince qui aura marqué la science de sa griffe historique.

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