Atteindre le bout du monde, c’est le rêve de tout explorateur ! Roald Amundsen, marin aguerri et fin connaisseur du mode de vie inuit, devient, à 39 ans, le premier homme à atteindre le pôle Sud. Retour sur cette victoire de décembre 1911. 

Roald Amundsen, explorateur né

Roald Amundsen

Né à Oslo en juillet 1872, le Norvégien souhaite devenir explorateur. Dès ses 25 ans, il participe à une première expédition vers l’Antarctique. Entre 1903 et 1905, Roald Amundsen franchit pour la première fois le passage du Nord-Ouest, mythique passage situé à l’extrême nord du continent américain. Cette expédition lui donne l’occasion d’apprendre à utiliser des chiens d’attelage. 

Un changement de cap

Amundsen, célèbre en Europe et aux Etats-Unis souhaite conquérir le pôle Nord et traverser l’Océan Glacial Arctique. Il hérite du bateau, le Fram, de son ami Nansen et prépare sa nouvelle expédition. Cependant, au même moment, en 1909, on apprend que le pôle Nord n’est plus à conquérir, deux Américains, Robert Peary et Frederic Cook ont déjà devancé Amundsen. Dans le plus grand secret, en 1910, Amundsen décide alors de changer de plans et d’être le premier à atteindre le pôle Sud. Il organise tous les préparatifs pour cette expédition : chiens, vêtements, finances, tentes, … Lorsque l’expédition est prête à embarquer, l’anglais Robert Falcon Scott quitte Londres et annonce vouloir, lui aussi, conquérir le pôle Sud. 

Le Fram Banquise

La destination d’Amundsen est toujours tenue secrète et le Fram quitte les côtes du Danemark dans la nuit du 6 au 7 juin 1910. Ce n’est que le 6 septembre suivant, lors d’une escale sur l’île de Madère, au large de la côte nord-ouest de l’Afrique, qu’Amundsen informe son équipage de leur destination finale. L’équipage a confectionné harnais et colliers pour chiens pendant la traversée. Le 4 octobre, le bateau le Fram franchit l’équateur puis le cap de Bonne Espérance avant d’apercevoir les premiers icebergs le 11 janvier 1911. Le 14 janvier, l’équipage atteint la baie des Baleines, lieu visé par Amundsen. On décharge le navire. Les hommes et les chiens s’installent sur le site de Framheim avec le matériel et les vivres. Le 4 février, le navire de l’anglais Falcon Scott mouille dans la même zone. Amundsen avertit alors son rival de son intention d’atteindre le pôle Sud. L’équipe se sépare en deux groupes : une équipe qui reste à terre, et une équipe ‘mer’ qui mènera une campagne océanographique polaire de plusieurs mois. L’équipe qui reste à bord du Fram est chargée de récupérer les hommes restés à terre.

L’organisation de l’hivernage

La vie s’organise petit à petit à Framheim. Amundsen reste à terre et commande une équipe de huit hommes. Les raids débutent. Sur leur route, les hommes déposent des vivres, construisent des cabanes de glace et dressent des tentes. Ils dressent également des chenils pour leurs chiens, construisent des réserves pour le poisson, la viande et les provisions. Un vrai petit village se construit et les hommes prévoient un emplacement pour leur forge, un atelier de menuiserie, un atelier de couture et un magasin d’habillement. Des galeries souterraines relient chacune de ces zones. Trois dépôts de vivres sont effectués entre mi-février et début mars 1911. L’expédition peine à progresser, brouillard, crevasses et températures extrêmes ralentissent les hommes qui subissent un record de froid atteignant -59 degrés le 13 août. 

Framheim camp Amundsen

L’expédition finale 

Le 19 octobre, Amundsen décide de partir avec quatre hommes pour atteindre le pôle Sud. Chaque homme est équipé d’un traîneau tiré par 13 chiens et portant 400 kilos de vivres ainsi que du matériel. Les hommes avancent doucement, en proie à la rudesse du climat. Petit à petit, les températures se font plus douces et le beau temps revient.

Expédition Pole Sud AmundsenLe 15 novembre, il ne reste que 1 000 kilomètres à l’équipage pour rejoindre le pôle Sud et les températures tournent autour de 10 degrés. Les hommes atteignent les premières montagnes avant le pôle et débutent leur ascension le 17 novembre. Trois jours plus tard, l’équipage atteint un plateau situé à plus de 3 100 mètres d’altitude. Amundsen décide d’abattre plus d’une vingtaine de chiens pour nourrir les autres et abandonne un traineau. Le froid et le brouillard reviennent et obligent les hommes à faire de nombreuses reconnaissances de terrain avant chaque progression. Le 14 décembre, l’expédition franchit le cap symbolique atteint en 1909 par l’irlandais Ernest Schackleton. 

Enfin, le pôle Sud est atteint

A trois heures de l’après-midi, le 14 décembre 1911, les hommes atteignent le pôle Sud. Pour s’assurer d’atteindre son but, Amundsen demande à chacun de ses hommes de parcourir une vingtaine de kilomètres en solitaire, chacun allant de son côté. Une tente noire est dressée et les hommes y font flotter le drapeau norvégien ainsi que le fanion du Fram, bateau qui leur a permis d’atteindre leur but. 

Pole Sud Amundsen

Amundsen laisse une lettre à destination du roi du Danemark dans la tente ainsi qu’un panneau de bois gravés avec les noms de tous les explorateurs. Après plusieurs observations scientifiques, les hommes se débarrassent d’un autre traîneau et reprennent leur route vers Framheim qu’ils atteignent le 25 janvier 1912 avec deux traîneaux et onze chiens. Le Fram, de son côté, a appareillé sans problème dans la baie des Baleines, comme prévu. Le 30 janvier, le Fram reprend la mer et rejoint la Tasmanie le 7 mars. Amundsen se presse d’envoyer un message de victoire au. Le voyage se termine à Buenos Aires, le 25 mai 1912 pour l’équipage. Le Fram aura parcouru 54 000 miles marins, soit plus de 100 000 kilomètres. 

Robert Falcon, l’Anglais, sera moins chanceux, il atteindra le pôle Sud avec un mois de retard et périra à son retour, piégé par l’Antarctique, ainsi que tous ses hommes. Le corps de l’explorateur anglais sera retrouvé à 30 kilomètres d’un dépôt de vivres, on retrouve également son journal et ses pellicules photos. 

Roald Amundsen se tournera vers l’aviation après la Grande Guerre. Couvert de gloire, il disparaîtra en mer à 55 ans en voulant sauver, depuis son hydravion, une expédition italienne qui se déplaçait en dirigeable…

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