Xavier Allard
Arctique
26 juillet
8 août 2025
Xavier Allard
Arctique
Sophie Tuchscherer
Guide
Christiane Drieux
Spécialiste Groenland et Culture Inuit
François Leloustre
Groenland
Frédéric Bouvet
Croisières Polaires au Spitzberg
Alain Desbrosse
Spitzberg
Laureline Armand
Responsable des contenus Web
Nous commençons ce voyage depuis diverses destinations : la France, la Suisse et la Belgique, et nos vols vers l’Islande, où nous transitons, se passent bien. Mais à notre arrivée, les nouvelles du Groenland ne tardent pas et les plans ont changé : pour des raisons météorologiques, l’aéroport d’arrivée du vol nous acheminant au Groenland a fermé, et ce pour une durée indéterminée.
Notre première leçon de relativisme local : « Imaqa = Peut-être ! », comme disent les Groenlandais, tout peut arriver.
Mais rien ne nous arrêtera, et l’Ocean Nova a déjà pris les devants et navigue vers nous, en direction de l’Islande.
Nous passerons la nuit sur l’île avant d’avoir une solution sur place pour la journée de demain, qui nous sera présentée en attendant notre prise en « bateau-stop ».
Nous passons une bonne nuit de sommeil malgré la nuit très claire de cette région septentrionale.
C’est grâce à la détermination de notre équipe, mais surtout à la gentillesse d’une Islandaise qui a réalisé un petit miracle en trouvant bus et chauffeur en un temps record, que nous avons la chance de vivre une excursion organisée aujourd’hui sur l’un des plus beaux sites d’Islande : le Cercle d’Or.
Nous partons donc pour la journée vers un premier site remarquable : Þingvellir, un lieu classé par l’UNESCO. Il a une particularité rare au monde : la présence d’une faille géologique sur le rift émergé où les plaques tectoniques, au-dessus de l’Islande, se séparent ! Cette fracture rocheuse, qui coupe tout le pays en deux, présente un terrain accidenté dans lequel il est possible de marcher sur un sentier aménagé… d’un continent à l’autre !! Nous cheminons au milieu de cette faille, entourés de fleurs, de prêles et de pans de basalte, et passons de l’Amérique à l’Europe en quelques enjambées : un sentiment inhabituel et saisissant.
Nous continuons ensuite notre excursion, avec les commentaires de notre guide Sophie, vers la chute de Gullfoss, cette prodigieuse cascade dans un canyon que la rivière Kvíta a creusé en paliers sur des millénaires (même si l’Islande reste un pays géologiquement très jeune, avec un volcanisme encore très actif). Le paysage est grandiose : écume blanche de la rivière, orgues basaltiques noires, mousses d’un vert presque fluo ; les contrastes sont flagrants. Nous allons jusqu’en bordure des remous de la chute pour une promenade, là encore très agréable. La météo, fidèle à sa réputation, change sans arrêt mais reste clémente et crée de jolis effets de lumière.
Le troisième site où nous nous arrêtons est celui du geyser. Là encore, ce phénomène rare et particulier, typiquement islandais, nous surprend : une énorme colonne d’eau et de vapeur émane du sous-sol à intervalles irréguliers, en un jet brutal et imposant de plusieurs dizaines de mètres de haut ! Nous sommes bluffés par sa puissance et avons même droit à un bonus : 5 jets d’affilée, une rareté !! Le challenge est de taille pour les photographes, mais beaucoup s’en sortent bien.
Sur la route du retour, nous continuons vers la capitale, Reykjavík. Cette « petite » ville, à l’architecture parfois audacieuse, est la plus peuplée du pays. Ses monuments et édifices nous sont montrés lors d’un court tour de ville, qui se clôture par l’entrée dans la halle aux concerts de Harpa et son architecture résolument moderne. Une belle journée s’achève alors que nous rentrons à l’hôtel sous un ciel de nuages qui se mêlent aux fumées de l’éruption récente, que nous distinguons au loin sur le chemin du retour.
Après une courte nuit à l’hôtel, c’est avec enthousiasme que nous prenons la route vers le port pour rejoindre notre navire, l’Ocean Nova, qui sera notre maison flottante pour les jours à venir.
À l’aube, nous embarquons. Un copieux petit-déjeuner nous attend à bord, avant que chacun ne découvre sa cabine et prenne ses marques sur le bateau. Très vite, nous larguons les amarres et mettons le cap vers les côtes groenlandaises, entamant ainsi cette grande épopée qui nous mènera de la côte est à l’ouest de la plus grande île du monde. Après le traditionnel briefing de sécurité, nous retrouvons notre chef d’expédition dans le salon panoramique pour une présentation détaillée de l’itinéraire qui nous attend. L’ensemble de l’équipe se présente également : des profils passionnés, aux spécialités variées, tous animés par un même amour pour ces régions polaires. Le déjeuner — un buffet généreux — est ponctué d’un moment fort : à travers les grandes baies vitrées du restaurant, nous apercevons au loin nos premiers souffles de baleine. Déjà, la nature nous offre ses premières merveilles…
En début d’après-midi, François, cartographe et doctorant à la Sorbonne, nous propose une introduction passionnante au Groenland. Cette île recouverte à 90 % de glace, empreinte d’histoire et de culture inuit, n’a pas fini de nous surprendre. Peu après, des lagénorhynques — de petits dauphins — sont signalés à tribord. Ils restent à distance, mais nous avons le plaisir de les voir bondir hors de l’eau, enjoués, entre les crêtes d’écume.
À 16h30, c’est au tour de nos guides Alain et Frédéric de nous initier à l’ornithologie. Leur présentation sur les oiseaux marins est illustrée en temps réel par les vols majestueux de fulmars, fous de Bassan et guillemots, qui nous accompagnent aux abords du navire. Soudain, Sophie, l’une de nos guides, interrompt la conférence : — « Souffle à onze heures ! »
Nous accourons sur le pont : une baleine à bosse nous gratifie de plusieurs souffles puissants, et dévoile sa nageoire dorsale, pour le plus grand bonheur de tous.
À 19h, nous sommes conviés à un toast dans le salon par Enders, le second du capitaine, venu partager ce moment convivial. L’occasion de célébrer ensemble le début de cette belle aventure polaire, que nous vivrons côte à côte pendant 13 jours.
Toute la nuit, l’Ocean Nova a tracé sa route loxodromique en direction du Groenland. La mer, très calme, a rendu la traversée du Détroit du Danemark des plus reposantes. Ainsi, avec une heure de sommeil supplémentaire due au décalage horaire entre l’Islande et le Groenland, tout le monde était en pleine forme à 8 heures pour le petit-déjeuner. La côte de Blosseville n’était pas encore en vue mais notre chef d’expédition, nous informa que nous devrions entrer dans le fjord de Nansen vers midi.
À 9h30, débute une conférence au cours de laquelle Xavier nous explique comment la circulation thermohaline contribue à l’équilibre des températures propices à la vie. Les courants chauds sont en surface et les froids en profondeur; la densité de l’eau en dépend. Il faudrait, en théorie, 500 000 ans à une petite goutte d’eau pour faire le tour de tous les
océans.
L’énergie du soleil qui frappe la terre est plus ou moins efficiente selon la latitude. Ainsi, elle est 57 fois plus forte à l’équateur qu’au pôle. Combinées aux marées et à la vitesse
tangentielle de rotation de la terre (1700 km/h à l’équateur, 700 km/h à la latitude de la France et évidemment 0 km/h au pôle puisqu’il est traversé par l’axe de rotation de la terre), ces différences d’énergie créent des mouvements d’air, des cellules anticycloniques et des cellules dépressionnaires.
Ces mouvements d’air et ces différences de température induisent, dans les océans, des circulations d’énormes masses d’eau comme l’AMOC et sa branche, bien connue, le Gulf Stream.
La présence d’une baleine interrompt momentanément cette conférence. Nous sommes proches de la côte de Blosseville et nous apercevons les premiers icebergs. La baleine ayant sondé, Xavier termine son exposé en nous expliquant l’importance du courant de Humboltd et du fameux El Nino.
Le changement climatique actuel modifie les vitesses de ces courants et, par rétroaction, accentue l’instabilité climatique. À 11 heures, commencent, par petits groupes, les visites de la passerelle, commentées par Bernard.
Après l’excellent buffet du déjeuner, nous nous équipons rapidement (gilet de sauvetage, pantalon étanche, pour notre première sortie en zodiac. Au fond du fjord Nansen s’étend
l’imposant glacier Christian IV offrant un front impressionnant de plus de 10 km de large. Des eiders à duvet et des guillemots à miroir virevoltent autour de nous et nous accompagnent dans le dédale d’icebergs jusqu’à une plage de sable noir sur laquelle nous débarquons. Nos premiers pas au Groenland! Alain, Sophie et Xavier assurent notre sécurité bien nécessaire car des traces d’ours ont été aperçues.
Avant que le brash, poussé par la marée, envahisse le fjord, nous regagnons l’Ocean Nova. Le temps de nous changer, nous nous retrouvons tous au salon panoramique pour une boisson
chaude accompagnée de petits gâteaux. C’est l’heure de la «récap» du jour. Alain nous explique la géologie et la formation des falaises qui bordent le fjord de Nansen: la séparation, il y a des dizaines de millions d’années, des plaques Europe et Amérique a entrainé des épanchements basaltiques. Cette côte de Blosseville est caractérisée par des couches horizontales de basalte avec des fissures verticales comblées par du magma. Puis, Bernard, non sans humour, nous entraîne dans l’histoire du sel. Il nous fait parcourir la gabelle, la Mer Morte et les salaisons de l’armée romaine.
Enfin, après avoir évoqué le destin tragique de Jules Poret de Blosseville, Xavier nous donne les tendances météo pour demain et l’itinéraire envisagé pour atteindre Tasiilaq. C’est le moment où Jamila nous annonce que le dîner est servi. Côtes de boeuf, côte de Blosseville, saumon grillé, les conversations vont bon train après cette première croisière zodiac qui en appelle d’autres. Vivement demain.
C’est à 7h45 que notre directrice de croisière et notre chef d’expédition nous réveillent et nous informent que nous allons continuer à naviguer en direction de Tasiilaq jusqu’en fin d’après-midi. La raison en est que le mauvais temps règne dans le fjord que nous devions explorer ce matin.
Nous nous retrouvons tous pour le petit-déjeuner avant de nous rendre dans le salon d’observation où François nous présente l’histoire de la cartographie du Groenland. De la mythique Thulé de Pythéas le Marseillais jusqu’aux globes de Coronelli, en passant par la Géographie de Ptolémée et la fausse carte de Zeno et son île imaginaire de Frisland, François nous fait voyager de l’Antiquité au Moyen-Âge puis à la Renaissance et l’époque moderne. Alors que nous cheminions avec Mercator et Ortélius, Olaus Magnus et Hondius, l’Ocean Nova croise, côté tribord, un magnifique iceberg cathédrale que nous nous dépêchons d’enregistrer dans nos téléphones ou les cartes mémoires de nos réflex.
À 11h, Bernard reprend les visites de la passerelle qui nous permettent de mieux comprendre la présence et l’utilisation par les officiers de tous les écrans indispensables à la navigation.
Après le délicieux buffet servi à 12h30 et la pause café, Xavier nous invite au salon d’observation pour découvrir l’univers fascinant de l’eau dans tous ses états : banquise, glaciers, icebergs, neige. Il nous explique le rôle capital de la banquise pour la biodiversité arctique et antarctique. Elle joue un rôle crucial dans la chaîne alimentaire, sert d’habitat à de nombreuses espèces, et contribue à l’équilibre climatique mondial. Sa fonte, due au réchauffement actuel, menace gravement la vie marine et terrestre de ces régions.
À 16h, nous relevons les écrans et les stores pour la «pause goûter». Une fois de plus, l’équipe hôtelière nous régale de ses petites patisseries.
C’est ensuite deux causeries polaires.
La première nous explique pourquoi cette côte porte le nom de Jules de Blosseville et nous trace la vie de ce capitaine cartographe dont le navire, La Lilloise, disparut corps et biens en août 1833.
La seconde nous raconte la vie extraordinaire de Paul-Émile Victor (PEV). Dans sa chambre d’adolescent sont épinglées deux cartes : l’une, immense, de la Polynésie, l’autre de l’Arctique. Son père, membre du Comité français de propagande aéronautique, l’encourage à obtenir son brevet de pilote. Il est presque prêt à devenir explorateur. Il abandonne ses études d’ingénieur pour intégrer la marine marchande, puis s’engage, en 1929, dans la «Royale», la Marine Nationale. Enfin, après des cours d’ethnographie à Paris, il part au Groenland pour un séjour d’un an où il apprend à vivre comme les «Eskimos». Sophie nous décrit ensuite toutes les étapes de sa vie jusqu’à son décès, à l’âge de 87 ans, en 1995, sur l’île Tane dans le lagon de Bora-Bora.
Le dîner est avancé à 18h45 car une sortie vespérale en zodiac est prévue à 20h00.
Nous naviguons au milieu d’une multitude d’îlots, dans l’embouchure du fjord d’Ammassalik, au pied de parois verticales de roches métamorphiques. Nous pouvons nous approcher d’une cascade qui descend du glacier et observer des eiders à duvet. Enfin, après avoir navigué dans des chenaux étroits, nous traversons l’estuaire pour approcher un iceberg en arche que la lumière du soleil couchant illumine de mille feux. Mais il est déjà 22 heures et il nous faut regagner le navire. Nous sommes nombreux à rester dans le salon panoramique ou sur les coursives pour prolonger encore un peu cette soirée mémorable.
Quelle journée, mes amis, quelle journée!!!
Avant que ne sonnent nos réveils, les hauts parleurs résonnent de la douce voix de notre chef d’expédition. Il ne plaisantait donc pas, le coquin, en nous présentant un programme débutant à 5 heures (5 heures du matin je confirme) par une navigation dans le fjord d’AMMASSALIK où le commandant nous mena pendant la nuit profonde.
Heureux les lève-tôt, car ils auront vu des glaces bleues dans le soleil blanc, avant que les brumes n’enlacent rives et icebergs, leur brouillant l’écoute et leur troublant la vue. Fantasmagorie de nos esprits embrumés, le paysage disparaissait au moment du petit déjeuner, lui aussi avancé pour profiter pleinement de cette journée chargée.
TASIILAK ( un seul digramme homogène) apparut ainsi doucettement dans un brouillard épais, par les petites touches colorées de ses maisons de bois.
Une mer d’huile pour nos zodiacs à essence, et le premier quidam venant sur le quai fut… le dentiste du village embarquant sur une vedette pour Dieu sait quelle urgence molaire. Mais notre but était plutôt le croc que la dent, et c’est RASMUS, le musher danois depuis 11 ans au Groenland (il semble bien qu’il ne terminera jamais ses études débutées à NUUK) qui nous a reçu, déposant dans nos bras ouverts 3 adorables chiots d’une meute de 14 chiens du Groenland. Ces chiens, très anciens, jamais abatardis, sont très proches du loup, travaillent fort avec les Inuits, et mangent goulûment comme nous avons pu le constater lorsque RASMUS leur lança la viande et les abats d’un phoque dépecé de ses propres mains sur place.
Suivit une très intéressante présentation de ces animaux, des harnais, des courroies, de la disposition de l’attelage, etc… sous l’oeil attentif du propre fils du maître chien.
Au loin: le cimetière du village; sur le retour: la chorale du village rassemblée pour un émouvant spectacle alternant chants pleins d’émotion et pantomimes chantées. Un coup d’oeil au musée, et la magnifique statue au chaman. Un achat à la boutique de peaux et pierres, et il fallait déjà quitter TASILAK sous un soleil devenu radieux.
Après le repas, une nouvelle bordée découvrait la passerelle avec Bernard, avant que Christiane nous présente dans le salon panoramique une vision elle aussi panoramique du chien Groenlandais, sa symbolique, sa relation particulière avec le chasseur dans le cortège des classes et des esprits régissant ici espèces et individus.
Durant cette causerie, l’OCEAN NOVA avait changé de fjord, et il était temps de remettre à l’eau passagers et zodiacs pour une magnifique promenade aux abords d’immenses icebergs, alors que rôdait un temps brumeux qui magnifiait les apparitions des pics de la côte et glaciers de la calotte.
Déjà 19:30 et le repas nous attendait, dont nous pûmes profiter jusqu’à la dernière boule vanille, avant que plusieurs dizaines de baleines surviennent, soufflant, sondant et même sautant aux alentours immédiats de l’OCEAN NOVA.
Un petit moment de détente au salon panoramique, tilleul et camomille avant coucher, pour cette fantastique équipe qui jamais ne faillit dans cette immense et dense journée.
Nous quittons les brumes du large pour nous engager dans un chenal qui enserre la grande île de Skoldungen, dont le point culminant atteint 1 740 mètres. Le miroir du fjord circulaire reflète les sommets et les pentes vertigineuses sculptées par les glaciers. De gigantesques parois de roche massive dominent des langues glaciaires qui terminent leur course dans la mer.
En fin de matinée, une excursion en zodiacs nous mène au pied du front du glacier de Thyrms, émissaire de la calotte glaciaire, qui s’engouffre dans une vallée encaissée aux parois verticales.
Après le déjeuner, nous poursuivons notre navigation vers la vallée de la Reine-Marie, superbe vallée glaciaire tapissée de landes où poussent myrtilles, saules et bouleaux. Les grands marcheurs disparaissent à la conquête de ces pentes verdoyantes parcourues par de petits ruisseaux issus de la fonte glaciaire, tandis que les petits marcheurs découvrent les vestiges d’un ancien établissement : quelques fondations de maisons, construites en 1938 et abandonnées en 1965.
Une flore diversifiée égaye les pentes : angéliques, alchémilles, pissenlits, potentilles… La marée basse découvre un lit de varech dans lequel les goélands trouvent leur pitance de moules bleues.
La journée s’achève sous un ciel voilé mais sans vent – des conditions idéales pour le barbecue polaire qui nous attend au pont 5, à l’arrière de l’Ocean Nova. Le chef Floro et toute son équipe nous régalent d’une débauche de viandes et de saucisses grillées, arrosées de grandes lampées de vin chaud, suivies du plus généreux plateau de fromages de toute la côte est du Groenland, et conclues par une farandole de desserts : glaces, palets aux pépites de chocolat, gâteau façon cheesecake au caramel… une véritable « tuerie » au vu de son succès auprès de la meute affamée du bor
La journée commence sous les meilleurs auspices : à 7h20, Xavier, notre chef d’expédition, nous annonce qu’un ours a été repéré sur un petit iceberg, et que les zodiacs seront rapidement mis à l’eau, avec les premiers embarquements dès 7h30. Ça, c’est de l’expédition ! Nous sommes dans le fjord de Napasorsuaq.
Très vite, les six zodiacs se dirigent lentement vers le centre du fjord. L’ours, désormais à l’eau, se montre curieux : il semble nager dans notre direction, grimpe partiellement sur un morceau de glace pour mieux nous observer, puis repart, cette fois vers la rive. Nous restons immobiles, bien en retrait.
Une fois à terre, nous nous approchons très lentement. Il s’agit d’une jeune femelle, peut-être âgée de deux ans et demi. Elle paraît en bonne santé, bien qu’assez fine. Très curieuse, elle s’approche régulièrement du rivage pour mieux capter nos odeurs. Pendant plus d’une heure, nous nous observons mutuellement, dans un silence attentif. À un moment, elle grimpe sur une plaque de neige et s’y roule avec délice, enchaînant galipettes et glissades — pour notre plus grand bonheur.
Ce n’est que vers 9h30 que nous regagnons l’Ocean Nova pour un petit-déjeuner bien mérité, partagé dans l’euphorie de cette belle rencontre.
Nous reprenons la mer vers 11h, cap vers l’entrée du détroit du Prince Christian, que nous atteindrons vers 20h30. La navigation s’accompagne d’un riche programme de conférences et de récapitulatifs, ponctué par l’observation d’une avifaune de plus en plus variée, mais aussi de plusieurs groupes de rorquals communs et de quelques petits rorquals.
À 20h30, après le dîner, de nombreux passagers embarquent de nouveau en zodiac pour une belle promenade vespérale, parcourant les premiers miles du détroit, qui en compte plus de 55. Le tout baigné dans les lumières dorées du soleil couchant.
Nous entamons une nouvelle journée sous un ciel gris et un vent frais aux portes du petit village de Nanortalik qui abrite un musée en plein air racontant la colonisation du site et l’histoire de ce comptoir danois devenu village inuit. Sous nos yeux surpris (et admiratifs), notre guide Jonas nous reçoit en t-shirt alors que le ressenti de température n’avoisine que quelques degrés et nous présente le musée. Nous déambulons ensuite dans les maisons dont l’activité qui y avait lieu est évoquée par des panneaux informatifs et photos ainsi que des objets dont certains atteignent des records d’ancienneté tels certains kayaks du XV e siècle! Dans chaque bâtiment se trouve un de nos guides qui nous raconte la fonction des objets exposés et nous explique leur histoire et utilité. Nous découvrons les treuils, presses et tonneaux pour fabriquer l’huile de baleine, la maison des pêcheurs, le comptoir administratif, la boulangerie, le télégraphe ou l’hôpital qui déjà abritait une trentaine de lits avec un médecin des infirmières et même une sage-femme; la maison du directeur aujourd’hui boutique avec sa belle collection de livres modernes dont certains traduits en français font déjà un bon cadeau-souvenir. L’un des bâtiments qui attire le plus notre attention est la maison commune pré-colonialiste où, du temps des Inuit, vivait une famille dans cette bâtisse de bois calfeutrée de tourbe et dont le sol jonché de fourrures de phoque accueillait une trentaine de personnes! On y voit encore les objets de la vie quotidienne dont un racloir de métal pour y assouplir les peaux. Dehors, les marguerites, pavots arctiques et linaigrettes sont en pleine floraison dans une explosion de couleurs vives. Nous profitons d’une petite boutique de souvenirs avant de retourner au bateau pour le déjeuner.
L’après-midi, alors que nous naviguons, notre guide Christiane nous donne une conférence sur les cultures du Groenland avec les vagues migratoires de ces populations très anciennes remontant jusqu’à plus de 4500 ans d’ancienneté et les traces qu’elles ont laissé dont leur habitat traditionnel, parfaitement adapté aux rigueurs du climat ou à leur mode de vie. Aucune de nos questions n’est laissé sans réponse malgré une interruption de la conférence par quelques baleines observées qui sondent trop rapidement.. Nous arrivons très vite à Qaqortoq, lieu de notre prochaine escale. Le soleil est maintenant chaud et agréable et cette charmante bourgade a une véritable atmosphère estivale avec ses maisons colorées, son minuscule port où des adolescents font des dérapages en vélo ou des plongeons dans la mer (heureusement en combinaison!) et là encore de multiples fleurs écloses colorent le tableau. Comme c’est le week-end, plusieurs habitants flânent dans les rues ou se prélassent au soleil. Nous partons en petits groupes sous la houlette de nos guides qui nous font découvrir la ville et son décor : musée, maisonnettes de bois, église rouge vif, fresque murale et même une fontaine (une rareté exceptionnelle au Groenland!). Nous sommes captivés par les sculptures et lithographies de visages et baleines taillés à même la roche qui font partie d’un projet artistique de collaboration nordique d’une sculptrice locale Aka Høegh.
Nous avons ensuite l’honneur d’être accueillis par des gens du village pour une coutume particulière et habituelle au Groenland : le Kaffemik. Cette rencontre nous amène chez l’habitant où nous sont servis café, thé aux herbes locales, gâteaux et petits fours dans une ambiance douillette et familiale avec une vue imprenable sur les eaux du fjord où un gros iceberg a terminé sa course. Nous ôtons nos chaussures en entrant et pénétrons dans le charmant salon de notre hôte Leia qui nous présente certains membres de sa famille et nous explique les us et coutumes du pays, traduit du groenlandais par notre guide local Elia. Elle nous montre le costume traditionnel et les nombreux détails minutieux de sa confection : nous somme ébahis par sa beauté et par la somme de travail et de patience que représente sa création! Nous quittons les lieux ragaillardis par les douceurs (et le salon surchauffé!) puis rentrons à bord en échangeant sur cette belle rencontre. À bord, la navigation n’est pas très longue et après le dîner, notre équipe de guides nous propose une sortie dans la belle lumière du soir sur un site historique classé au patrimoine de l’UNESCO : Hvalsey. Ce site des vestiges vikings les mieux conservés du Groenland situé sur une colline recouverte de busserole, camarine noire, fleurs et genévriers date du XIIIe siècle et son église dont les pans de murs épais sont encore en place témoigne de l’époque des norses, des héritiers de vikings islandais venus s’y établir pour plusieurs siècles. De nombreuses ruines témoignent de l’établissement d’une importante communauté tournée vers l’élevage et les derniers documents sont un acte de mariage daté de 1408. Aujourd’hui, la disparition de ses habitants reste un mystère…
Nous rentrons au bateau après cette promenade historique et vivifiante alors que le soleil se couche (et oui, nous sommes au sud du cercle polaire!) et gardons en tête plein de questions sur l’existence de ces hommes et femmes aujourd’hui disparus.
L’Ocean Nova reprend sa course pour une longue navigation et les vagues nous bercent rapidement nous amenant vers un sommeil certain.
Après notre visite du site de Hvalsey sous le soleil couchant de la veille, qui conférait une poésie unique à ce vestige viking dont les pierres défient le temps, nous nous réveillons ce matin dans une brume épaisse enveloppant notre navire. Il est 7h45 lorsque Xavier, notre chef d’expédition, nous annonce les conditions météo ainsi que le programme de la journée. Quelques heures de navigation nous séparent encore de Nuuk, la capitale du Groenland.
Pour enrichir cette traversée, nos guides prennent la parole à partir de 10h pour approfondir nos connaissances sur le Groenland et son histoire. C’est Christiane qui ouvre la matinée avec une conférence sur les spécialités culinaires groenlandaises : kiviak, matak… Ces plats typiques n’ont désormais plus de secrets pour nous – en théorie du moins, car rares sont ceux qui s’aventureraient à les goûter !
Après une pause café, Sophie prend le relais pour évoquer l’histoire des Vikings, considérés comme les ancêtres des premières civilisations groenlandaises. Sa conférence retrace leur univers, des mythes fondateurs — avec Odin et Thor — jusqu’à leurs célèbres raids et conquêtes. Loin d’être de simples guerriers, les Vikings étaient aussi agriculteurs, bâtisseurs et artisans raffinés, pour qui l’esthétique, essentiel, représentait un marqueur social essentiel. Leurs navires — les langskip, que nous appelons plus communément drakkars — témoignent d’un savoir-faire naval remarquable, dont l’influence se retrouve dans leur architecture. La christianisation progressive marqua la fin de l’ère viking, mais leur héritage perdure encore aujourd’hui à travers les populations d’Islande, de Norvège et du Groenland.
À 12h30, Yamila, notre hôtel manager, nous appelle pour le déjeuner. Comme chaque jour, le buffet est pris d’assaut par des passagers dont l’appétit a été largement stimulé par la conférence de Christiane. Après un café au salon panoramique, François reprend le micro pour évoquer le Groenland contemporain. Sa conférence aborde les enjeux géopolitiques actuels du pays, notamment les controverses suscitées par les déclarations du président américain Donald Trump ou les manifestations historiques des Groenlandais face à de telles velléités.
Puis Laureline nous présente la collection de livres publiés par Grands Espaces, notamment ceux rédigés par Christian Kempf, fondateur de l’agence et grand spécialiste français de l’ours polaire. Tout au long de la navigation, la brume ne s’est jamais vraiment levée, n’autorisant que par instants quelques percées fugaces des rayons du soleil. Pour certains, elle a néanmoins laissé entrevoir quelques silhouettes de baleines à bosse glissant non loin du navire.
Après le dîner, c’est Alain qui, de son timbre caractéristique, vient bercer notre soirée avec ses racontars arctiques. Demain, c’est la capitale qui nous attend…
A notre réveil, le soleil brille et illumine notre arrivée dans le port de Nuuk où l’Ocean Nova doit se ravitailler. Nuuk est situé à 249 kilomètres au sud du cercle polaire. Port baleinier puis première mission d’évangélisation sur la grande ile, Nuuk est la capitale administrative et commerciale du Groenland. Après le petit déjeuner, deux bus nous conduisent jusqu’au centre-ville. De là, nous descendons par une avenue piétonne vers le vieux quartier historique. Nous longeons le centre culturel, Katuaq, dont l’architecture ondulante évoque les aurores boréales, puis le bâtiment du gouvernement. Son profil élancé, résolument moderne, semble se jouer de la pesanteur. Différentes statues de bronze inspirées de héros groenlandais légendaires, ponctuent notre chemin.
Nous arrivons dans la « ville basse ». De charmantes maisons colorées, entourées de jardinets fleuris, témoignent de la riche histoire de Nuuk. Créée en 1728, au fond d’un fjord, par le missionnaire dano-norvégien, Hans Egede, Nuuk est devenue, avec ses 20 000 habitants, une ville moderne, dynamique, en pleine expansion. Après une quinzaine d’années d’apostolat, Hans Egede rejoignit le Danemark et confia à son fils Poul, la charge de développer la mission. Sa maison badigeonnée de jaune, au milieu d’une pelouse vert tendre, est l’une des plus anciennes du Groenland. Elle fut pendant plusieurs années la résidence du premier ministre, et de nos jours, est le lieu dans lequel se déroulent les réceptions officielles. Une statue de Hans Egede tenant d’une main la bible et de l’autre son bâton pastoral, surplombe la plage du vieux port. Elle est la réplique d’une statue de marbre érigée en face de l’église Saint Frédérik à Copenhague et a été récemment l’objet de plusieurs actes de vandalisme par des partisans de l’indépendance du Groenland. En 1850, Henrich Rink, pour contrer l’influence des colons danois qu’il jugeait peu respectueuse de la culture locale, créa le premier journal groenlandais : Sermitsiaq (du nom de la montagne dominant l’arrière-pays de la ville). A proximité, la cathédrale de bois rouge, dresse fièrement sont clocher. Bâtie en 1848 pour remplacer plusieurs petites églises, dont l’une datant de 1758, cet édifice, d’abord église du Saint Sauveur, est devenu cathédrale du Groenland en 1993 et le premier évêque du Groenland fut ordonné en 1994. Devant le parvis de la cathédrale, un buste de bronze honore Jonathan Petersen auteur, en 1979, de l’hymne national groenlandais, et sur un rocher, en contrebas, face à la mer, Sedna, la protectrice des mammifères marins, veille sur ses protégés.
La partie basse de la ville regroupe différents bâtiments de l’époque coloniale, d’énormes chaudrons et des presses à graisse de baleine, un atelier de confection de costumes traditionnels, le club de kayak et le musée national.
La visite du musée est une immersion dans les différentes époques de l’histoire du Groenland. Vêtements, outils, jeux, umiaq et kayak, croyances, reconstitutions d’habitats, y sont présentés de façon interactive. Mais la partie la plus émouvante est certainement celle présentant dans la pénombre quatre momies découvertes à Qilakitsoq, sur la péninsule de Nuussuaq, par deux chasseurs inuits. Les corps datant des environs de 1460 (époque thuléenne), d’abord transférés à Copenhague pour y être analysés, furent rendus au Groenland, leur terre natale, en 1982.
De retour au bateau, après un déjeuner ensoleillé, Xavier, notre chef d’expédition nous dévoile une petite surprise : un buffet de spécialités groenlandaises nous attend au « Café Inuit » blotti dans une jolie crique à la périphérie de Nuuk. Ammassat (capelans), soupe aux crevettes, Kaleralik (char arctique), mattaq (petit lard de baleine), flétan séché, condiments à l’angélique, nous font entrer avec délice dans la gastronomie groenlandaise.
Mais il est déjà l’heure de rejoindre en bus l’Ocean Nova et de reprendre notre route vers le Nord. L’après midi est ponctué par une sortie en Zodiac dans un magnifique fjord que surplombent des glaciers s’épanchant en gigantesques cascades dans ses eaux limpides. Les parois rocheuses verticales sont striées d’intrusions de lave noire contrastant avec la blancheur des roches datant, selon Alain, notre guide géologue, de plusieurs milliards d’années ! Des chiffres à nous donner le vertige !
Après le diner et un récapitulatif de la journée, Xavier nous présente le programme pour la journée de demain. L’aventure continue !
Des baleines soufflèrent alors que l’Océan Nova, en mer dès le matin, approchait Illulisat. Illico, notre chef d’expédition claironna, nous mettant bas de nos bats-flancs.
La journée était bien barrée.
La baie d’ILLULISAT aussi, était bien barrée, barrée par une foultitude de cathédrales de glace, d’icebergs, de bergs, de bourguignons, de brash, bref, de tout ce qu’un terrible émissaire de la calotte peut éjecter dans le grand Nord par vent du Sud.
C’est donc à 10:30, avec un sacré décalage que nous décalâmes nos zodiacs, le temps que notre fier navire contourne cette baie encombrée. Ceci nous permit pourtant d’éviter le gros de la pluie et d’aller visiter ILLULISSAT dowtown dans de bonnes conditions: l‘eglise de Sion, le club de kayak avec ses appareillages traditionnels de musculation spécialisée, le très pertinent musée RASSMUNSEN et ses artefacts remarquables (baleines et tradition), le musée d’art moderne avec au premier étage les incroyables lumières des tableaux d’Emanuel PETERSEN.
En ville, comme chaque mercredi midi, résonna soudain l’alarme: la larme à l’oeil et l’estomac dans les talons nous regagnâmes le bord pour un déjeuner façon ravitaillement en vol.
Avant de repartir aussitôt vers ILLULISSAT, mais ILLULISSAT-UNESCO: des bus locaux, dessinés sans doute par le créateur des PLAYMOBIL nous conduisirent aux point de départ de 2 randonnées de niveau de difficulté différente mais de même niveau d’émerveillement, au bord de l’époustouflant fjord labellisé donc par l’UNESCO comme capitale mondiale de l’iceberg, et au dire de certains de nous, comme le plus bel endroit du monde.
Le même bus nous retrouva au centre d’interprétation des glaces, jouxtant les chenils aboyeurs et les chiots adorables, pour un retour vers le navire.
Bien sur et encore, un excellent repas à bord, alors que défilait devant nos yeux encore une fois ébahis le somptueux pesctacle des icebergs géants sous un soleil radieux.
Nous nous sommes endormis sous les lumières du soleil couchant de 23h00, nous nous réveillons au milieu des glaces enluminées du fjord de Saqqaq au Nord d’Illullissat, près du glacier d’Eqi, point de départ des Expéditions Polaires Françaises dirigées par Paul-Emile Victor. La calotte domine tout l’horizon vers l’Est et approvisionne les fjords avec force icebergs de toute taille. Nombreux sont les pêcheurs dans ce secteur, équipés de petits bateaux propulsés par de puissants moteur hors-bord, ils capturent à la palangre, une ligne de fond de plusieurs centaines de mètres équipée toutes les brasses d’un hameçon boetté au capelan, le flétan, ce gros poisson plat des mers glaciales. Un couple nous autorise à observer leur travail, l’homme remontant la ligne à l’aide d’un petit treuil alimenté par un groupe électrogène, son épouse vidant le poisson avant de le stocker dans une grande caisse qui partira à la congélation depuis le village voisin.
Après déjeuner, nous repartons en direction du village de Qeqartoq pour une excursion dans la toundra de la côte sud de ce fjord labyrinthique aux nombreuses îles. Les « grands marcheurs » escaladent le sommet le plus proche pour avoir une vision d’ensemble du dédale des glaces qui encombrent les eaux tandis que les « petits marcheurs » restent en bord de côte flâner dans la toundra à la découverte des diverses plantes, camarine, myrtille, saule rampant, campanule ou cassiope. Grand soleil et temps calme, c’est aussi la fête pour les simulies, les « brûlots » ou mouches noires qui se délectent du sang des mammifères égarés sur ce matelas moelleux de végétation rampante.
Un superbe iceberg en arche est repéré depuis les hauteurs par Xavier. Nous y faisons un crochet au retour pour découvrir un gigantesque iceberg percé d’une lucarne d’une bonne trentaine de mètres de diamètre. Non loin de lui, une autre pièce de glace présente un crénelage géant, fruit de la fonte du glaçon quant il constituait le pied vertical d’un iceberg érodé pendant des moins par les bulles d’air s’échappant de la glace fossile.
Après l’apéritif de l’au-revoir avec Ender, le second de l’Ocean Nova, le dîner d’adieu régale tout notre aéropage. En début de soirée, le résumé du voyage en images est présenté par Alain avant que chacun vaque au remplissage de ses valises ou à un ultime verre au salon panoramique.
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Messages
Je pense à toi moi qui aurait dû être avec vous tous.. Je vous suis profitez
Merci pour votre carnet de voyage … une mention particulière pour Xavier avec qui j’ai eu la joie de partager une croisière et qui me donne envie de suivre votre compagnie .
À Claude, coline et Xavier Profitez des belles observations, baleines, dauphins…. Nous vous suivons tous les jours. Cela nous rappelle la croisière pics et glaciers. Bonjour à laureline et Alain Desbrosse.
Quel plaisir de vous suivre, un vrai régal de vous lire.
Vous me faites rêver…
Bisous à Gabrielle
Coucou à tous , j’étais sur voyage précédent 😉et je suis votre périple , mais que se passe t il ? Pas de nouvelles de la semaine … 😵💫
Nous aimerions bien vous lire…. toujours pas de mise à jour