Le guide et chef d’expédition

Sophie Tuchscherer

Guide

Le Grand Tour d’Islande

Du 14 au 25 mai 2025

Certaines photos photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.

Mercredi 14 mai 2025 : arrivée

Notre voyage en Islande commence par les airs, certains de nous depuis Paris, d’autres depuis la Suisse et une chose est certaine : nous avons déjà incroyablement de chance avec la météo : le ciel dégagé, la bonne visibilité et le soleil nous font découvrir depuis l’avion notre terrain de jeux pour les jours à venir. Et celui est d’une incroyable beauté : les champs de lave s’étendent à perte de vue, s’étirant jusqu’à la côte où ils se noient dans les brisants de la mer sombre.

Islande vu du ciel

Une bienvenue inhabituelle et authentique. Nous nous retrouvons avec le reste du groupe, notre guide Sophie et notre conducteur Ásgeir pour la route à travers les étendues de lave jusqu’à Reykjavik. Nous voyons nos premiers volcans au loin. Ásgeir a la gentillesse de nous faire un petit tour de ville commenté par Sophie et nous sommes surpris de la beauté et la tranquillité de ce lieu insolite. Après avoir récupéré les clefs de nos chambres, certains se reposent, d’autres se promènent et nous retrouvons autour d’une grande table pour dîner dans un moment de partage. L’appel du lit se fait sentir et nous regagnons nos pénates, impatients d’être à demain pour démarrer notre voyage.

Jeudi 15 mai : CERCLE D’OR

La matinée commence avec la belle route de campagne de Hveragerđi bordée de fumerolles et de champs où trottent des fameux chevaux islandais, crinière au vent sur fond de sommets enneigés et de lupins en fleur. C’est déjà une carte postale! Nous atteignons Gullfoss, une sublime cascade qui a creusé son lit entre les pans de roche basaltique bordés de mousses abondantes. Noir, vert, gris et bleu sont les couleurs dominantes et le décor nous impressionnent. Nous poursuivons ensuite vers le fameux geyser, ce phénomène naturel insolite qui ne manque pas de nous surprendre par l’intensité de son souffle. Nous le photographions sous tous les angles, même depuis les hauteurs à la vue plongeante sur la vallée.

Gullfoss Islande

Après le déjeuner et un court arrêt à des sources chaudes où l’on cuisine du pain à la géothermie, nous continuons vers le site de Þingvellir, un lieu historique et géologique de grande importance sur la liste de l’UNESCO. Nous en profitons pour faire une belle marche entre cascade, méandres d’une petite rivière et bord du lac où se craquelle la terre en une faille gigantesque dans laquelle il nous est permis de cheminer; une sensation étrange s’empare de nous qui marchons près des entrailles de la terre et sur un ancien site viking où la loi était établie et les sentences de justice rendues. Nous croisons plusieurs oiseaux dont le joli pluvier doré, des oies à bec court, grives mauvis et limicoles affamés. Le musée du site avec ses explications complètes est aussi visité par certains et nous goûtons même l’eau des glaciers de 500 ans filtrée par la lave, un délice!

Après être passés à califourchon sur les plaques tectoniques, nous regagnons le bus et sommes conduits par Ásgeir à travers la lande islandaise gardant toujours les belles montagnes en décor. Quelques commentaires de notre guide agrémentent la route alors que nous poursuivons le long du Hvalfjörđur, ce fjord où les baleiniers établirent autrefois une station sur ses rives. À l’hôtel nous profitons après le dîner de la lumière douce et chaude pour faire une petite balade sur le terrain de golf et près des bosquets de l’hôtel, un décor insolite et tranquille où le soir finit doucement.

Vendredi 16 mai : SNÆFELLSNES

C’est sous un soleil éclatant que débute notre journée. Après une bonne nuit (claire) de sommeil, nous partons pour la péninsule de Snæfellsnes, la pointe occidentale de l’île dont les paysages, après quelques km à peine nous époustouflent! La mer opaline et calme se dessine au loin et de rares nuages paresseux s’accrochent au sommet du volcan de Snæfellsnes déjà visible malgré la distance. Nous faisons une halte pour une photo devant une ceinture de colonnes basaltiques aux dimensions impressionnantes (1,5 m de large pour 14m de haut !).

Snæfellsnes Islande

Puis continuons par les fermes de cette partie rurale de l’île où les moutons avec leurs agneaux nouveaux-nés et quelques vaches paissent dans les champs. Nous atteignons une des rares plages de sable non pas noir mais doré où des rochers forment un abri naturel à de nombreuses espèces dont…des phoques! Quelle belle surprise d’en voir! Il ya même des mères avec leurs petits! Nous les observons aux jumelles ainsi que leurs voisins ailés : sternes, huitriers-pie, bécasseaux et eiders qui s’affairent pour le repas ou bien barbotent tranquillement. Nous continuons vers Arnastapi où nous profitons d’un temps pour parcourir depuis le port un sentier côtier flanqué de colonnes basaltiques imposantes et arches de roche du site deoù nichent les premiers oiseaux de la saison.

Gatklettur Islande

Et nous sommes gâtés: sternes, mouettes tridactyles et fulmars boréaux s’activent à l’aménagement du nid dans un piaillement général alors qu’au loin des cormorans étalent leurs ailes au soleil. Soudain, nous apercevons des orques au loin : un petit groupe de 2, 3 individus qui rôde au large. Quelle chance incroyable!! Nous prenons notre déjeuner dans l’enthousiasme de ces observations sous un soleil exceptionnel : nous avons migré à l’extérieur du restaurant et il nous faut même mettre de la crème solaire, chapeaux et lunettes! Sitôt le café terminé, nous profitons du soleil pour continuer vers les grosses colonnes basaltiques et de tuf de Lóndrangar tombant à pic dans la mer et offrant une vue panoramique somptueuse, là encore c’est le règne des oiseaux : nous y voyons même des guillemots sur les flots. Pas de temps de répit aujourd’hui : nous contournons la péninsule, allant de découvertes en découvertes, entre ascension de cratères, plages de sable noir ou criques cachées. Ce pays est décidément incroyablement varié ! Nous rentrons après un arrêt à la montagne de Kirkjufell, l’une des plus photographiée du pays et, éblouis par tant de beauté et d’activités, ne tardons pas à nous coucher après un bon repas et cette journée si riche en émotions.

Samedi 17 mai : NORD-OUEST

Notre journée, toujours ponctuée d’un soleil décidément tenace, commence par la route vers l’est à travers les champs et exploitations agricoles du Skagafjorđur. Nous y croisons de nombreux chevaux qui jouent et s’ébrouent et plusieurs oiseaux sont aperçus dont des courlis, bécasseaux et cygnes chanteurs. Après avoir remonté la route le long du fjord Hunafloí, nous visitons la minuscule église de tourbe de Viđimyri, l’une des plus vieilles d’Islande, un vrai petit bijou, écrin secret caché aux regards et témoignage d’une époque révolue bien qu’elle soit encore parfois utilisée pour des occasions spéciales. Après le déjeuner, nous visitons le musée en plein air de Glaumbær avec ses maisons anciennes, également en tourbe dont l’intérieur d’époque nous montre un exemple de la rude vie d’antan que nous imaginons mal être aussi terrible qu’on le dit au regard de la météo plus que clémente qui nous accompagne. En effet, le thermomètre atteint en effet plus de 20 ºC et la crème solaire est notre alliée! Nous flânons entre les pièces de ces grandes bâtisses communes où vécurent de nombreuses générations, surpris par la délicatesse des meubles et des objets créés par ces hommes et femmes, habiles artisans et paysans vivant dans des conditions difficiles de climat et de pauvreté.

Glaumbær Islande

Nous poursuivons notre chemin sur une route entre des montagnes abruptes découpées par des gorges et des cascades vers Akureyri, la 2e ville du pays. L’ambiance bat son plein : les terrasses de cafés sont pleines et des islandais de tous âges profitent du soleil en se faisant bronzer et partageant un apéro au soleil (nous sommes samedi et l’atmosphère monte en chaleur à mesure que les verres se vident..) Nous avons quartier libre et partageons notre temps entre du shopping, une promenade en bord de mer, une petite mousse ou une découverte de la ville ou de son charmant jardin botanique. Nous rentrons ensuite à l’hôtel au bord du fjord de Eyjafjörđur, où après un bon repas, d’aucuns font une promenade digestive dans ce décor superbe de prairies bordant le fjord où plongent des montagne tabulaires d’un bleu violacé. Certains profitent aussi du bain nordique à la vue imprenable et le coucher de soleil de ce soir vaut mieux que tous les cinémas du monde.

Dimanche 18 mai : NORD/SAFARI BALEINES

Un soleil resplendissant nous accompagne à nouveau aujourd’hui, à croire que le gris n’existe pas et que la météo capricieuse en Islande n’est qu’un mythe. Nous quittons les rives du Eyjafjörđur pour l’est et faisons halte à la belle cascade de Gođafoss en forme de fer à cheval, rehaussée d’un arc en ciel créé par le soleil sur ses embruns. Les pousses de jeunes saules et de camarine teintent de vert et de jaune le paysage marqué par le gris des eaux riches en limons et plusieurs perdrix des neiges encore en plumage d’hiver se distinguent sur les roches sombres.

Godafoss Islande

Nous marchons avec plaisir dans la lumière du matin puis filons vers Húsavik, impatients de faire notre prochaine activité : le safari baleines. Bien équipés et armés de vêtements chauds, nous montons à bord du Nattfári, notre bateau d’observation de l’excursion, ignorant superbement les grosses combinaisons bien trop chaudes pour la saison et écoutons attentivement les consignes et commentaires de Kaya, notre guide locale à bord qui nous parle de la faune locale. Déjà nous repérons des petits groupes de macareux en vol ou sur l’eau avec leur bec coloré qui se voie nettement même à distance. Quelques fulmars boréaux, rois des planeurs, rasent les flots et ceux qui ont les yeux les plus aiguisés distinguent furtivement des guillemots. Soudain un souffle est aperçu et nous nous rapprochons de son auteur : une belle baleine à bosse qui sonde après quelques respirations en surface. Quelle impression de majesté et de puissance! Pour certains, c’est notre première fois et l’émotion est au rendez-vous. Lorsque la baleine sonde et se montre plus discrète, nous continuons plus au loin dans la baie après avoir repéré le souffle d’une autre baleine à bosse. Nous l’observons un long moment dans des conditions absolument idéales : mer d’huile et sans vent, soleil radieux et respect des cétacés.  Nous voyons l’évent attraper l’air et l’entendons même respirer, un choc ! Mais il nous faut bien rentrer et nous laissons derrière nous la jolie baie de Skjálfandi et ses montagnes tabulaires encore saupoudrés de neige pour rentrer au port.

Après un délicieux déjeuner de loup de l’Atlantique cuit à la perfection, nous faisons route vers la région du lac de Myvatn, le site volcanique d’Islande par excellence. Nous nous arrêtons pour un stop panoramique, un autre devant la centrale géothermique de Krafla et un dernier au cratère de Viti et son lac turquoise dont les bords encore pris par les glaces, témoignent d’un hiver qui vient à peine d’abdiquer. Nous profitons du splendide soleil pour faire une marche en un décor ahurissant : le Leirhnjúkur. Ce cratère du système volcanique du Krafla est l’un des endroits les plus actifs d’Islande et ses coulées de lave récentes d’une quarantaine d’année fument encore par endroit ! Le sol noir tranche avec le vert des mousses et les tons chauds de la rhyolite et de la silice de cet endroit hostile mais hypnotisant qui en fait une des plus belles randos de la région.

Nous rentrons toujours sous un soleil insistant qui n’a pas encore fait fondre les dernières plaques de neige et regagnons l’hôtel le sourire aux lèvres après cette journée 10/10!

Lundi 19 mai : SITE VOLCANIQUE DU LAC DE MYVATN

Encore une fois le jour se lève avec un soleil étincelant qui brille de mille feux et inonde le paysage de lumière. Et quel paysage!! Nous avons l’impression d’être sur une autre planète..ou plutôt même un autre système solaire au vu de la variété des paysages : les coulées de lave bombées et craquelées qui entourent le lac contrastent avec le vert de ce dernier d’une transparence incroyable sur lequel barbotent de rares et paresseux canards. D’étranges fumerolles tourbillonnantes nous intriguent et en observant de plus près, nous nous rendons compte qu’il s’agit de nuages de milliards de mouches qui tournoient dans les airs, ces fameux insectes qui ont donné leur nom au lac Mývatn : le lac des moucherons ! Ils sont si nombreux qu’ils forment d’immenses nuées et nous devons nous protéger de leurs assauts !! Nous nous promenons pourtant sur les rives du lac au site de Skutustađir, ces pseudo-cratères formés par des bulles de lave figées en pleine ébullition, un phénomène rare sur terre. Le tout récent centre informatif des visiteurs nous donne plein d’explications sur ce formidable écosystème et la géologie du lieu.

Nous continuons vers Höfđi pour une charmante balade au bord de l’eau où prêles, myrtilles, saules et bouleaux nains sont en plein croissance. Puis le décor change du tout au tout et nous grimpons à la cime du gigantesque cratère de Hverfell, ce géant explosif dont le diamètre de 1300m offre en son sommet une vue stupéfiante sur les envions : fumerolles, mousses vert fluo, champs de lave, montagnes de soufre ou lac de silice en sont quelques exemples. Quelle diversité incroyable! Nous continuons vers les formations de lave de Dimmuborgir où, après notre repas quelque peu en décalage avec le climat franchement estival (soupe à volonté!), nous marchons entre d’insolites formations de lave issues de l’érosion d’un lac de lave…une étrangeté de la nature. Il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux de marche dans ce dédale aux formes sombres qui stimulent l’imagination et nous voyons des silhouettes de trolls et de lutins biscornus dans ces concrétions de basalte. Après cette journée au grand air nous sommes bien flapis et c’est avec un grand plaisir que nous nous plongeons (littéralement!) dans notre prochaine activité : les bains chauds! Ces thermes naturels, riches en minéraux bons pour les bronches et la peau sont d’une originalité sans pareil et là encore, dans un cadre somptueux : les bassins extérieurs donnent sur les montagnes et volcans environnants dont le fameux Herðubreið aussi appelé la reine des montagnes. Après les bains, nous sommes relaxés et propres comme des sous neufs, comblés et étourdis d’une bonne fatigue et nous ne nous faisons pas prier pour partager un agréable repas dans le restaurant de notre hôtel à la superbe vue panoramique sur le lac et nous couchons de bonne heure, fourbus mais heureux de cette exquise journée. Le ciel clair et les chants d’oiseaux accompagnent une nuit qui, faute d’obscurité, n’en est pas vraiment une… 

Mardi 20 mai : NORD-EST

Que dire de ce soleil persistant qui n’en finit pas de briller? Les locaux nous affirment qu’ils n’ont rien vu de pareil depuis des lustres et qu’une telle continuité de beau temps tient du miracle et du record..une première depuis plus d’un siècle paraît-il. Le thermomètre lui aussi ne cesse de grimper et notre stock de t-shirts est bien entamé. Nous continuons vers le nord avec sur la route un arrêt au surprenant site volcanique actif de Namaskarđ où les tons chauds et vifs contrastent avec le bleu céleste. Là encore on se croirait dans une autre monde…sur Mars peut-être. Nous cheminons entre les mares de boues, fumerolles et solfatares aux couleurs saturées et prenons garde à ne pas sortir du sentier balisé : les « blop blop » et « schhhhhrrr » dissuasifs de la roche acide en fusion indiquent clairement la température et dangerosité de l’endroit. 

Nous quittons ce site et Ásgeir nous conduit dans un site complètement différent avec les commentaires de Sophie sur la route. Destination : Dettifoss, cette spectaculaire cascade dont les trombes d’eau se fracassent en un concert monumental toujours dans un décor grandiose! Que d’eau, de bruit, de puissance! Nous restons un bon moment à la contempler ainsi que sa voisine Selfoss au relief différent mais qui n’a rien à lui envier.

Après être repartis, nous atteignons un lieu nouveau et qui ne ressemble à aucun autre : le canyon de Ásbyrgi, cet extravagance de la nature sans doute née d’une immense et violente crue qui aurait creusé cette forme en fer à cheval dans la roche et dont les légendes assurent qu’il s’agit du sabot du cheval du dieu Odin. Nous allons au cœur même du canyon profond de 100m et cheminons dans un petit bosquet qui jouxte un lac ou des garrots d’Islande, colvert et fulmars se partagent un habitat bien réparti. Nous voyons même des ombles chevaliers dans les eaux claires de ce lac protégé tout comme la forêt qui l’entoure. Nous repartons par la route côtière qui contourne la pointe nord-est du pays, tantôt piste tantôt route où la vue sidérante sur la mer et le vaste ciel offre tous les tons de bleus. Nous arrivons à la petite localité de Þorhöfn, isolée mais pas perdue, elle a en effet son école, centre de soin, boutiques, station service, poste, commissariat et toutes les commodités d’une grande ville. Nous repartons après un repas de poisson délicieux de la pêche du jour à quelques encablures de là seulement. Plus tard, alors que nous filons à travers un plateau désertique de roches et de sable, notre guide Sophie nous propose un arrêt impromptu et surprise : le canyon de Stuđlagi. Un lieu étonnant où la rivière a creusé son lit au milieu de colonnes basaltiques érodées et tordues par une force colossale qui donnent un effet sensationnel. Nous sommes ravis de ce petit détour et rentrons à nouveau comblés par cette journée merveilleuse. Celle-ci se solde par un délicieux repas avant lequel notre chauffeur Ásgeir nous invite à une expérience immersive : une dégustation de poisson séché, ces snacks de morue qu’il nous concocte à l’islandaise : avec un peu de beurre pour mieux en révéler les arômes. Beaucoup apprécient l’expérience et plusieurs sont franchement fans de ce met typiquement nordique. Nous sommes donc maintenant bien intégrés et pouvons poursuivre sans peine note aventure islandaise! 

Mercredi 21 mai : FJORDS DE L’EST

Ce matin les températures sont enfin de saison et le ciel voilé d’un film de nuages… mais les paysages sont tout aussi somptueux et nous nous régalons de la beauté du décor : d’abruptes montagnes plongent dans des fjords aux côtes déchiquetées par l’érosion, rendant la scène dramatique et superbe. Nous commençons par le village de pêcheurs de Fáskrúđsfjörđur, un lieu émotionnellement rattaché à la France car de nombreux marins pêcheurs français firent ici les terribles saisons de pêche à la morue qui étaient loin d’être une partie de plaisir.

Nous marchons jusqu’au petit cimetière perdu en bord de mer où reposent 49 marins, inconnus parfois, dans des tombes toutes simples entourées de bruyère, camarines noires et fleurs à peine écloses. Puis nous allons au village et visitons l’hôpital construit au début du siècle par nos compatriotes où blessures et maux des pourtant rudes matelots étaient soignés et qui est aujourd’hui transformé en un poignant musée, bien aménagé qui raconte leur histoire. Quelle vie âpre et dure! Les noms de ceux qui ont péris en mer sont écrits pour un dernier hommage et nous pouvons même lire les lettres écrites à leurs bienaimées, troublante intrusion dans leur intimité de grands gaillards.

Fáskrúđsfjörđur cimetière Islande

Nous marchons près du ruisseau et certains se recueillent dans la petite chapelle des marins, simple mais authentique. Nous continuons ensuite notre route qui longe les fjords où les montagnes forment des couches de basalte en pallier, érodées par le temps en distinguant bien nettement les différentes épaisseurs. Le paysage est à couper le souffle et les pauses photos sont nombreuses. Nous nous arrêtons à plusieurs reprises, entre des plages de sable noir et des rochers bleu turquoise d’ignibrite, résultat de nuées ardente sur des laves acides qui donnent des couleurs abracadabrantes au tableau.

Islande

Soudain, notre guide repère un petit groupe de rennes entrain de paître, rencontre improbable qui nous étonne et nous ravit : leurs bois et leur fourrure leur donnent une silhouette particulière et ils sont bien adaptés à leur milieu même s’ils furent importés par l’homme. Nous déjeunons au petit port de pêche de Djupivogúr où nous est servi un cabillaud digne des plus grandes tables étoilées et nous promenons malgré le vent froid près d’une installation artistique surprenante : une série d’œufs d’oiseaux islandais taillés dans la roche que nous nous amusons à reconnaître.

Après le repas, le spectacle continue et nous sommes toujours autant éblouis par la beauté de cette île comme nulle autre pareille où les odeurs aussi sont présentes ente l’air iodé de la mer et le thym sauvage aux arômes puissants. Nous photographions le très grand comme le tout petit : des sites grandioses aux minuscules fleurs colorées et après un dernier arrêt panoramique, nous retrouvons la civilisation pour un arrêt… au supermarché ! Nous retrouvons de nombreux produits recommandés par notre guide et notre chauffeur local : bonbons à la réglisse que nous avons pu goûter plus tôt, pâté de foie de morue, chips d’églefin, hareng aux épices, sel fumé et autres spécialités islandaises dont nous remplissons nos besaces. Une fois à l’hôtel, nous restons dans le thème local car nous avons au menu une délicieuse souris d’agneau suivie du skyr, ce dessert typiquement islandais qui nous sont servis dans le cadre idyllique de l’hôtel, avec vue sur une des langues du fameux glacier Vatnajökull. Une réussite!

Jeudi 22 mai : VATNAJÖKULL

Si les températures ont baissé dans la nuit, le ciel reste clément et quelques éclaircies percent la fine couche de nuages, nous permettant à tout moment d’apprécier le cadre grandiose de cette journée: l’immense glacier de Vatnajökull. Cet énorme dôme de glace qui s’étend sur 7500 km2 avec ses 30 langues glaciaires et le parc naturel qui le recouvre nous accompagneront toute la journée. Après une pause photo dans les hauteurs avec vue sur les sandur, ces étendues de sable et de rivières boueuses qui s’étendent à l’infini, nous stoppons au lac de Jökulsárlón, formé au pied du lointain front de glace qui s’étend pourtant sur près de 8km! Des icebergs paresseux flottent ou sont échoués dans les eaux glacées aux tons camaïeux de bleus, gris et blanc.

Notre excursion nous mène sur ses eaux avec un moyen de transport inhabituel : un bus amphibie ! Celui-ci chemine entre les blocs de glace alors que le guide local commente la formation de cette étendue d’eau qui ne cesse de se creuser au fil des ans. Nous sommes emportés par la poésie de ce lieu magique mais aussi par la frénésie de l’immortaliser en image! On y voit des eiders, sternes et quelques mouettes tridactyles qui se reposent sur ces ferries de glace alors qu’un « plouf » attire notre attention, dévoilant le dos brillant d’un phoque qui plonge dans l’onde. Après la sortie, nous nous promenons autour du lac et le long de ses rives vers la plage de diamants, cette grève au sable noir où viennent s’échouer les morceaux de glace étincelants qui lui ont donné son nom. Ces images en noir et blanc sont ponctuées de touches de couleurs de petits cailloux aux tons vifs discrets logés entre les minuscules grains de sable. Nous ne prenons rien que des photos car nous sommes dans un parc national, respect oblige. Un bruant des neiges peu farouche nous surprend par son joli chant et sa proximité!

Nous continuons ensuite vers un autre lac glaciaire, plus caché mais tout aussi beau où le soleil nous fait à nouveau fête et où nous déjeunons avec vue sur les montagnes et les volcans sous-glaciaires. Après le café nous marchons autour du lac dans ce décor irréel: un mur de glace tombe dans le lac chargé d’icebergs et ici c’est le blanc qui domine. Nous contemplons la surface bouchée par ces géants givrés et reconnaissons plusieurs fleurs délicates mais vaillantes qui jalonnent le chemin de terre qui parcours ses rives. Après le déjeuner, nous sommes conduits en un lieu insolite au sud de la région: le cap de Ingolfshöfđi. Ce site, peuplé par les tous premiers colons vikings qui y faisaient paître leurs troupeaux a été boulversé par des éruptions et de gigantesques coulées de boue qui ont laissé des km3 de sable noir et épais sur les lieux. On se croirait à nouveau sur une autre planète.

C’est décidément la journée des transports originaux puisque c’est maintenant dans une remorque tirée par un tracteur que nous nous rendons à cette pointe mythique qui détonne à l’horizon. Équipés de bâtons et bonnes chaussures, nous suivons notre guide local sur un petit sentier vers les hauteurs entre les dunes de sable noir jusqu’à la falaise recouverte d’herbes folles en un sublime point de vue à pic dominant la mer où nichent de nombreux oiseaux dont les stars que nous sommes venus chercher : les macareux! Et bien que timides, ils sont au rendez-vous et nous en observons plusieurs ainsi que leur voisins fulmars, sternes, mouettes tridactyles, grands labbes et mêmes des dizaines (ou plus) de guillemots de Troïl dans les flots ainsi que le rare pingouin torda. Un régal pour les ornithos! L’ambiance est indescriptible et nous avons la sensation d’être seuls au monde. Nous rentrons sous un ciel digne d’un tableau des romantiques allemands et poursuivons le long de la côte sud vers notre hôtel avec quelques pauses photos (encore? eh oui!) devant les champs de lave, langues de glace et pans de roches basaltiques déchiquetées tranchées de fines cascades. Un régal pour les yeux, une fête des sens, bientôt suivie d’un festin pour le ventre car les plats du restaurant sont abondants et savoureux et nous plongent dans une douce torpeur, idéale avant d’aller se coucher en savourant encore les images de cette journée mémorable.

Vendredi 23 mai : VÍK, PLAGE DE REYNISFJARA, SUD

Et pour une fois, (bien qu’inhabituelle depuis le début de notre voyage mais pas du tout en Islande comme nous le répète notre guide), la pluie est au rendez-vous. Il a plu abondamment toute la nuit et c’est donc sous un ciel gris et bas que commence notre journée dans la région de Vík. Nous nous arrêtons à cette minuscule bourgade dominée par sa petite église blanche au toit rouge vif. La vue panoramique qu’on a depuis la colline sur laquelle elle est construite est très belle et donne sur la mer et sa plage de sable de basalte, rythmée par de longues vagues qui viennent se briser sur la grève pour un joli contraste. Mais, plus loin, celle de Reynisfjara est encore plus impressionnante : de gros pitons rocheux (que la légende dit être des trolls pétrifiés, surpris en pleine chasse au trésor par les rayons du soleil) surgissent de la mer et donne à ce site particulier un air dramatique. La bruine tamise la lumière qui semble effacer les couleurs pour un monde en noir et blanc.

Nous sommes surpris par la force des de la nature et les grosses vagues dangereuses contre les quelles on nous a bien mis en garde. Nous nous promenons le long du rivage et près des grottes aux solides orgues de basalte façonnées par les volcans et dont l’érosion et le temps donnent ces formes symétriques singulières qui forment un excellent arrière-plan pour nos photos. Quelques fulmars planent au dessus des flots de la mer qui semble en colère et nous regardons cette télé naturelle un long moment, hypnotisés par les éléments. Nous continuons pour déjeuner dans un restaurant charmant à l’abri d’un bosquet de bouleaux et sorbiers aux tailles respectables pour l’Islande alors que des éclaircies arrivent déjà.

Après un délicieux repas aux produits de la ferme 100% bio et absolument savoureux, nous poursuivons vers le large glacier de Solheimajökull et, le temps de faire l’aller-retour vers son lac glaciaire, il fait à nouveau beau temps. Tant mieux car le prochain site est encore une fois sublime : la cascade de Skógafoss, bordée de marches donnant une vue plongeante sur la roche qui la borde et où nichent de nombreux fulmars. Plus loin, la bien moins fréquentée cascade de Kvernufoss nous dévoile son charme au détour d’un chemin de tourbe bordé de renoncules en fleurs. Nous avons encore une dernière cascade au rendez-vous de cette journée définitivement placée sous le signe de l’eau avec la chute de Seljalandfoss qui a la particularité d’y avoir une attraction insolite : le chemin de terre qui y mène passe derrière la cascade pour des sensations fortes et une expérience hors norme dont on ne sort pas indemne, à moins d’avoir de bons habits imperméables !

Mais nous y sommes préparés et, équipement + pantalon de pluie enfilés, nous passons derrière ce rideau de trombes d’eau au son puissant pour une petite séance de ce brumisateur naturel aux grands bienfaits dans un cadre là encore grandiose. Si cela ne devait pas suffire, l’hôtel où nous logeons ce soir dispose de bains nordique et sauna pour une possible séance après le dîner qui clôture une journée là encore réussie.

Samedi 24 mai : ÎLES VESTMANN

Nous sommes spécialement réjouis du programme de la journée qui n’est pas souvent inclus dans les itinéraires habituels de circuits touristiques : les Vestmannaeyjar. Ce bel archipel, à 40mn à peine de ferry depuis la côte est un endroit qui ne ressemble à aucun autre et dont la beauté mais aussi l’histoire étonnante le rend si particulier. Ces îles ont été franchement marquées par le feu des volcans et plusieurs exemples le montrent telle l’éruption qui en 1963 donnera littéralement naissance à une île surgie de l’océan, Surtsey, ce sanctuaire vierge, classé par UNESCO, site d’observation de la genèse du monde où même pour les scientifiques avertis, l’accès est interdit. Le soleil (encore et toujours !) darde ses rayons sur l’océan et donne une excellente visibilité qui nous permet de la voir au loin depuis la côte sud. Áudur, notre conductrice pour la journée, locale et passionnée de l’histoire de sa terre natale nous conduit et nous montre la beauté du site avec de nombreuses pauses photos et commentaires, ponctués par les traductions et remarques de Sophie. Ainsi, nous apprenons que le terrain de golf qui domine la partie ouest de la ville est réputé un des meilleurs au monde et fit récemment la couverture des journaux; que les épreuves de force et d’habileté des habitants sont encore tradition aujourd’hui et que les roches ont des formes étranges et des histoires mystérieuses. Mais ce qui nous impressionne le plus est le grand volcan Eldfell qui domine l’île et dont les gigantesques coulées de lave lors d’une éruption insoupçonnée en 1973 ont déversé des murs de lave en fusion qui ont englouti une partie des maisons de l’île. L’ingéniosité et la solidarité des habitants d’alors qui évacuèrent les 5300 habitants de l’île et réussirent à grand-peine à freiner ces énormes coulées de lave nous épate et plus encore alors que nous voyons les quantités que cela représente!

Nous déjeunons dans un accueillant petit restaurant tenu par une paimpolaise et un brestois avec qui nous échangeons nos impressions sur notre voyage et après le délicieux repas, nous profitons d’un temps libre. La plupart profitent du soleil radieux et vont faire la superbe rando sur le volcan dont les coulées de lave aujourd’hui figées s’étalent de part et d’autre du cratère pour une vue extraordinaire à 360º sur les collines, le village, les champs de lave et l’océan qui l’entoure. Après cette marche sportive mais revigorante, nous nous retrouvons au port où certains flânent entre les bateaux, les ruelles colorées ou près de la mignonne église en bois de style médiévale en bord de mer. Il est déjà temps de rentrer et la traversée de retour sous un soleil flamboyant se passe si bien que certains s’endorment au soleil, d’autres profitent des jumelles pour observer de plus près les oiseaux de mer dont certaines espèces telles l’agile sterne arctique, des macareux qui plongent et se nourrissent, des guillemots (dont plusieurs à miroirs) et même un fou de bassan! Le trajet de retour se passe bien jusqu’à Reykjavik où il nous faut malheureusement nous séparer de notre adorable chauffeur Ásgeir qui nous dépose à l’hôtel après un au revoir ému.

Notre dernier dîner est absolument délectable : un menu signature où les plats rivalisent d’originalité et de saveurs, un miracle pour les papilles, idéal pour clôturer ce voyage où nous échangeons dans une ambiance festive et amicale autour des souvenirs de ce voyage plus que réussi puisque demain sera déjà le jour du départ et de notre retour. Quel belle aventure, quelle île merveilleuse! C’est sûr, il va nous coûter de quitter cette terre insolite, la tête pourtant pleine d’image de cette incroyable odyssée.

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