À bord du Zambezi Queen, novembre 2017

Les guides et chefs d’expéditions

Christian Kempf

Président Fondateur de Grands Espaces

Marielle Suzeau

Co-fondatrice et directrice

Marianne Duruel

Coordination et Photographie

Journal de bord

Jour 1

Du 25 au 29 Octobre 2017

Mercredi 25 octobre 2017

Premier contact avec l’Afrique, nous débarquons à l’aéroport de Johannesburg après un excellent vol. Le sourire africain est là dès le contrôle de police. La riche galerie de boutiques de l’aéroport tente déjà quelques personnes tandis que nous nous préparons à embarquer pour le vol vers Victoria Falls. Passage des formalités et nous sommes accueillis par les danses des Matabélés. Bienvenue au Zimbabwe!
À Victoria Falls, les jacarandas et surtout les flamboyants sont en fleurs. Quelle débauche de couleurs! L’arrivée à notre lodge est déjà gage de dépaysement. L’architecture est très africaine, la piscine accueillante. Les grands acacias ombragent avantageusement la rive du mythique Zambèze. A peine rafraichis et nous voici naviguant sur le fleuve, un verre à la main, l’autre rivée aux jumelles…
Quel plaisir de se trouver si vite « plongé » dans l’ambiance safari! Tandis que nous glissons sur l’eau, oubliés les tristes journaux, les embouteillages, les impôts, les taxes… Les oiseaux sont nombreux sur les îles et îlots qui scindent le fleuve en 3 bras à ce niveau.

Les becs en ciseau ont de beaux poussins. Leur mimétisme est parfait avec la plage. Ils n’arborent pas encore le bec rouge orangé de leurs parents… Nous sommes à 4 km en amont des chutes et parfois, des rochers affleurent. Il faut bien regarder pour ne pas les confondre avec les familles d’hippopotames… Il fait encore chaud et certains sont encore tout somnolents. Des tas d’hippopotames se reposent en trempant. Mais avant la fin de la croisière, les premiers quittent le Zambèze pour aller se nourrir. Pour l’heure, un cormoran sans gêne utilise le dos d’un gros mâle comme « salle de bain » improvisée. L’hippopotame ne s’en formalise nullement. Le long des berges s’affairent: becs ouverts, oies ou ouettes d’Égypte dont un couple avec 6 petits, vanneaux à tête blanche, guêpiers de Perse, ibis hagedash, martins-pêcheurs huppés et pie, grébifoulque…

Sur une petite plage de sable, en hauteur, sur une île, une femelle crocodile, de belle taille, garde avec détermination son nid. Elle reste impassible à l’approche du bateau. Il faut dire que sa désertion pourrait être synonyme de destruction totale des oeufs par les varans du Nil qui en sont très friands. Progressivement le soleil descend. Des vols de cormorans et d’aigrettes ne cessent de passer. Ils regagnent leurs dortoirs respectifs. Juste avant de regagner la rive, un crocodile dominant, le corps bien visible hors de l’eau, passe tout près du bateau. Le buffet du dîner de découverte de mets africains sur fond de danses zoulous met un terme à cette première journée africaine.

jeudi 26 octobre 2017

Réveil au bord du Zambèze, dès la sortie de la chambre toute une petite famille de mangoustes rayées s’affaire derrière le bâtiment.
Elles creusent avec enthousiasme à la recherche d’insectes tout en discutant en permanence… Chez elles, on ne badine pas avec la sécurité. Vers le secteur du restaurant, c’est l’heure du petit-déjeuner pour tout le monde. Tandis que chacun remplit son assiette sur le plantureux buffet, dans la famille vervet on surveille. Au moindre toast imprudemment laissé seul sur la table, c’est le rapt…

Ventre à terre le ou la coupable file avec l’objet de son larcin qui est dégusté plus loin… Une petite femelle, la bouche pleine de pain, allaite son bébé en surveillant quelques adolescents bagarreurs auquels son petit rêve de se mêler. Plus loin, tout un groupe de phacochères, mères et leurs jeunes, bien calés sur les coudes, se délectent de la belle herbe tendre du lodge, une véritable oasis de verdure dans un univers desséché. Mais, c’est l’heure de changer de lieu. Arrivés à l’aéroport de Victoria Falls, nous sommes accueillis dans un agréable petit salon « ambiance safari » où nous attendent thé et café. Puis, nous embarquons pour voler versle parc national de Mana Pools.

Nous survolons d’abord les petits villages du Matabeleland dont les cases ressortent sur fond de toute une palette d’ocres plus ou moins foncés, le Zambèze ponctué de zones de rapides puis le vaste lac Kariba. Quelques collines plus loin, c’est l’atterrissage dans un paysage bien, bien sec favorable au rassemblement des animaux près des points d’eau. Nous prenons la piste vers notre lodge. Des impalas s’enfuient à notre passage. Avec grâce et légèreté, ils bondissent et disparaissent dans les fourrés. Un peu plus loin, c’est un couple de lions que nous découvrons à l’ombre d’un fourré. Et, à peu de distance, étonnement, un second couple de lions… Finalement, nous arrivons au lodge.

Construit au bord d’un point d’eau, c’est le lieu de rendez-vous de toute la faune de la région. Lorsque nous arrivons, des éléphants sont en plein bain de boue. Sur les îlots de terre évoluent un couple d’ombrettes et de nombreux oedicnèmes tachards. Dans l’eau, les échasses blanches fourragent dans la vase. Des nuées de travailleurs à bec rouge passent régulièrement des buissons à l’eau. Les drogons brillants font de grandes arabesques au ras de l’eau pour boire et chasser. Il en arrive de partout… Impalas, guibs harnachés, babouins viennent boire. Chez les phacochèreson vient surtout pour le bain de boue. Les éléphants, quant à eux, viennent pour les deux et s’en donnent à coeur joie… Nous déjeunons face à ce spectacle. Le safari du coucher du soleil nous ramène vers les lions. Ils nous offrent un spectacle très privé… Le couple du beau mâle de 6 ans et de la jeune femelle de 3 ans est superbe! Ils renouvellent leurs étreintes toutes les 10 minutes… tantôt sous la sollicitation du mâle tantôt de la femelle aux grands yeux dorés.

Nous les laissons à leur intimité. Encore quelques belles observations et le soleil se couche tandis que nous levons nos verres à la descendance à venir de la famille lion…
De retour au lodge, le spectacle continue car 2 léopards viennent successivement boire au point d’eau puis 2 types de civettes et une hyène rayée…

Vendredi 27 octobre 2017

Ce matin, nous prenons la piste du Zambèze. Un petit détour pour voir si nos amoureux de la veille sont toujours dans le secteur. Les deux superbes couples de lions n’ont quasiment pas bougé. Nous croisons à nouveau les beaux regards dorés. Puis nous partons explorer le bush dense. Le milieu est fort sec. Mais nous croisons quelques koudousimpalaszèbres de Burchell… La piste descend du plateau vers la plaine alluviale du Zambèze. Le paysage devient plus ouvert. Dans certains secteurs, on trouve des palmiers, dans d’autres des mopanes.

Les arbres aux racines pivotantes profondes comme les acacias et les arbres à saucisses ont un feuillage vert tendre qui contraste avec le décor. Leurs fleurs et feuilles tendres font la joie des nombreux babouins qui dans leur hâte en font tomber au sol. Le repas des babouins permet aux impalas en dessous de pouvoir déguster tranquillement ce qui tombe. Tout en profitant de la sécurité des babouins guetteurs… A peu de distance du Zambèze, nous pouvons observer tout à loisir un grand troupeau de buffles. Le grand mâle à l’avant du troupeau arrête d’abord tout son troupeau à notre approche. Il nous étudie longuement puis tout le groupe reprend sa progression: femelles et leurs jeunes entourés de quelques mâles qui veillent en périphérie et à l’arrière du troupeau.

Ils mangent aussi bien les herbes sèches que les buissons secs qu’ils rencontrent. Le principe est d’enfourner la nourriture puis de partir ruminer à l’ombre. Il faut dire qu’il fait incroyablement chaud pour la saison… Des aigrettes garde-boeufs les accompagnent et des petits pique-boeufs picorent des insectes sur le dos de certains. Un peu plus loin, une femelle éléphant somnole debout, bout de sa trompe posé au sol. Son petit est couché à ses pieds. Elle nous jette un coup d’oeil et se rendort. Le jeune curieux se met debout à grand-peine puis se laisse retomber: trop chaud…
Notre petit arrêt thé-café se fait au bord du Zambèze sous l’oeil de quelques hippopotames. Le grand fleuve s’écoule tranquillement.
Sur ses berges, un peu plus loin, c’est un véritable festival. Les koudous, nez en l’air se nourrissent des feuilles basses des grands arbres qui présentent ainsi une « taille » parfaite. Quelques puissants élands du Cap sont de la partie. Ils sont étonnement calmes car l’espèce est de caractère timide. Sur les rives, impalas, babouins, cobes à croissant, koudous mâles, femelles et jeunes se pressent, passant des secteurs d’herbes à ceux de joncs.

Sur le fleuve passent de petits « radeaux » de jacinthes d’eau. Près des bancs de sable ou des bords limoneux des berges à l’eau des hippopotames somnolent et se prélassent dans l’eau. C’est face à ce paysage que nous pique-niquons, les sièges sont confortables, les boissons fraiches… Encore un beau moment de nature partagé. Nous repartons vers les « mares » de « Mana Pools », littéralement les « 4 piscines ». En rentrant, nous rencontrons zèbres de Burchell, élands du Cap, éléphants, cobes à croissants… Dans l’eau, c’est le domaine des hippopotames, pas que… un héron cendré trône sur le dos de l’un d’eux. Sur les bords et bancs de sable s’activent ibis tantales, échasses blanches, chevaliers sylvains, spatules, oies ou ouettes d’Égypte… De retour à notre lodge, nous retrouvons le défilé: éléphants, impalas, guibs harnachés, buffles… Et de nuit, des buffles s’approchent avec mille précautions pour boire. Ils sont suivis par une civette et un couple de lions. Soudain, un concert de grenouilles s’amplifie et couvre tout autre son. Il parait que c’est signe de pluie… Nous faisons quelques blagues sur le sujet et allons nous coucher.

Samedi 28 octobre 2017

Notre réveil se fait sous des trombes d’eau… Après une nuit de folie pendant laquelle l’orage n’a cessé de tonner, d’éclairer le ciel en version stroboscopique et déverser des torrents d’eau sur le lodge, nous sommes un peu humides… Rassemblement général pour le petit-déjeuner, après un parcours du combattant qui nous voit arriver trempés, boueux mais satisfaits de ne pas avoir fini assis dans la gadoue… Le chemin est une rivière. Les accueillants bords couverts de feuilles mortes sont, en fait, un lac sur lequel flottent « sournoisement » lesdites feuilles… Bon, à cette saison, l’orage va passer, quoique… Cela fait maintenant pas mal de temps qu’il sévit. Le point d’eau, au 3/4 asséché, a repris en une nuit son aspect de lac. L’hippopotame du lieu, régulièrement gêné par les visiteurs du point d’eau du fait de l’exiguïté restant, explore son nouveau domaine avec une satisfaction évidente. Satisfaction qui est loin d’être à l’ordre du jour pour le jeune reporter dont tout le matériel, imprudemment laissé seul en cette nuit d’apocalypse, est devenu amphibie… La pluie cesse puis reprend de plus belle. En attendant de voir comment la situation va tourner, nous abordons différents sujets: l’Afrique et son histoire géologique, la géographie de cette région du Zimbabwe, les différents types de savane et l’incroyable densité animale qui les peuple, les arbres du parc national, les termitières et leurs prédateurs: oryctérope et pangolins.

Le temps passe agréablement mais l’eau monte toujours… Plus aucun animal ne vient boire, l’eau est partout, notamment sur les pistes. Finalement, il faut bien se rendre à l’évidence: nous sommes bloqués là. Mais, le groupe qui devait arriver au lodge, lui aussi… Nous resterons donc une nuit de plus ici. L’équipe du lodge se met en quatre pour nous faire plaisir. Notre dîner improvisé supplémentaire est digne d’un restaurant trois étoiles et le vin sud-africain de premier choix. Nous partons nous coucher, certes, sous un parapluie mais sous une pluie de moins en moins forte. Tous les espoirs sont permis.

Dimanche 29 octobre 2017

Il n’a pas plu depuis hier soir vers 20 h, le plan d’eau a légèrement baissé et nous tentons la traversée pour rejoindre le Zambèze.
La piste s’avère très vite sportive… Au départ, c’est une véritable rivière. Après, il ne reste plus que des flaques, mais quelles flaques…
Le début se déroule en douceur grâce à la maestria de nos chauffeurs. A un moment, cela se corse… Des ornières énormes et profondes entaillent la piste, sans aucune possibilité de les éviter car le bush est dense. L’opération se déroule alors selon les règles de l’art local. Notre chauffeur, au regard des conditions de « route », avait prudemment appelé le tracteur 4X4 du lodge. Il arrive de suite.

Le premier essai se fait néanmoins à l’aide du treuil de notre 4X4 accroché à un tronc de jeune mopane. Il nous semble à nous, profanes en la matière, quelque peu dérisoire et pourtant… Mais il fait la preuve que le mopane est bien un bois très résistant. Cependant, l’opération s’avère insuffisante et le tracteur entre en scène. L’une après l’autre, les deux 4X4 sont sortis du mauvais pas. Nous continuons notre chemin, rencontrant: zèbres, impalas, phacochères… Les baobabs sont en fleurs et commencent juste à ouvrir leurs feuilles. La grande fleur destinée à être pollinisée par les chauves-souris est blanche et ouverte vers le bas. Plus loin, 3 phacochères, comme peints en rouge, viennent manifestement de se vautrer voluptueusement dans de la boue… Soudain, au détour de la piste, c’est l’attroupement…
Des 4X4 et leurs passagers sont bloqués de part et d’autre d’une rivière au débit conséquent malgré le tronc tombé en travers du passage…

Bref, l’aventure africaine et l’étonnant spectacle continuent. Finalement, nous traversons, nos bagages suivent et le relais est fait avec l’équipe de la suite de notre expédition… La suite de notre trajet nous réserve de belles rencontres: cobes à croissants ruminant tranquillement, nombreux babouins et impalas faisant toujours bon ménage, plusieurs familles d’éléphants avec des éléphanteaux… Et, sous un arbre, un très vieux lion garde avec détermination son garde-manger: un grand éland du Cap que notre chauffeur l’a vu chasser hier. Pourtant, le patriarche est bien maigre. Espérons qu’il aura suffisamment d’énergie pour sauvegarder sa carcasse car 7 hyènes somnolent d’un oeil à côté. Elles sont manifestement prêtes à lui subtiliser ses provisions au moindre signe de faiblesse de sa part. Pour finir, nous arrivons au Mana Pools Lodge où nous pouvons nous détendre et déjeuner avant de prendre le bateau. Une petite famille d’éléphants vient nous rendre visite. Les 4X4 nous amènent sur la rive du Zambèze sur laquelle broute tout un troupeau de cobes à croissant mâles et femelles.

Les 2 bateaux rapides nous embarquent direction Kariba. La navigation est vraiment plaisante: îles et bancs de sable, familles d’hippopotames curieux, petits bateaux de pêche… Sur la rive zimbabwéenne, on passe des grands acacias et arbres à saucisses, à des secteurs de mopanes, de palmiers. Les milieux restent assez sauvages, parfois escarpés… La rive zambienne est beaucoup plus travaillée. Régulièrement, nous passons devant des cases, des pêcheurs, des femmes qui font leur lessive, quelques lodges, des bananeraies… Bref, les activités humaines y sont nombreuses. Notre dernière étape nous amène par la route à notre bateau.Bienvenue à bord de l’Umbozha!

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