
Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
20 mai
31 mai 2019
Notre voyage réalise le Grand Tour, permettant ainsi la visite des sites les plus réputés, quelques-uns des plus secrets aussi. Il offre par ailleurs une journée extraordinaire aux îles Vestmann, cet archipel volcanique et peu visité posé au large des côtes.
Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
Journal de bord
Genève/Paris Reykjavík
Aujourd’hui, c’est le grand jour ! Le jour du départ, le jour du vol ! Puis, ça y est : passé les aventures aéroportuaires, nous y sommes ! Nous voici arrivés en Islande, à l’aéroport international de Keflavík, où nous sommes accueillis par une météo islandaise : ciel couvert : la visibilité horizontale est cependant excellente. Nous rencontrons aussi notre conducteur de bus, Josep, qui nous emmène à la capitale, Reykjavík.
Depuis le Center Plaza Hotel, nous rejoignons d’abord le restaurant Höfnin, situé près du port, où deux navires baleiniers islandais sont à quai en face… des bateaux de whale watching : un pays de contrastes !
Après manger, nous partons pour une balade digestive en commençant par monter au 5e étage du centre des congrès de la Harpa sous les prismes hexagonaux de verre imitant les colonnes de basalte : il est 22h et il fait encore jour.
Nous continuons en passant devant la statue d’Ingólfr Arnarson (1er colon établi en Islande), puis nous montons à la grande église luthérienne Hallgrímskirkja, bien reconnaissable par la hauteur de son clocher (75 m !) et son architecture rappelant aussi les orgues de basalte.
Après avoir discuté histoire et découverte du continent américain devant la statue de Leifur Eiríksson, fils d’Erik le Rouge, il est grand temps de rentrer nous reposer pour préparer nos nouvelles aventures…
Cercle d’Or
Reykjavík > Gullfoss > Geysir > Þingvellir > Borgarnes
Nous visitons aujourd’hui le Cercle d’Or, combinaison de trois sites emblématiques de l’Islande.
Avec une météo plutôt prometteuse malgré quelques nuages de couverture typiquement islandais, nous commençons par une pause technique à Hveragerði, localité connue pour ses cultures sous serre. Puis nous continuons par une visite d’une heure vingt aux impressionnantes Chutes d’Or (Gullfoss). Hautes de 32 m pour 70 m de largeur, elles sont alimentées par la fonte du Langjökull.
En chemin, nous observons des oies cendrées, des cygnes chanteurs, ainsi que nos premiers trios de moutons et bien sûr, nos premiers chevaux islandais.
Nous nous dirigeons ensuite vers le site géothermique de Geysir pour un buffet bien fourni… Après nous être bien restaurés, nous cheminons entre les brumes de l’eau bouillonnante pour tenter de prendre LA photo de l’éruption du geyser Strókkur sans être mouillés. La vue sur la plaine depuis les hauteurs du site est magnifique.
Nous poursuivons notre route vers Þingvellir, sur les rives du plus grand lac d’Islande : le Þingvallavatn. Nous partons pour une visite guidée d’une heure et quart, entre la limpide chute d’Öxará et la faille de l’Almannagjá, où se tenait l’ébauche de parlement islandais vers l’an Mil. Nous mesurons l’étendue de la zone de rifting. En chemin, nous avons la chance d’observer plusieurs couples de garrots arlequins et quelques oies cendrées.
Nous traversons ensuite le fjord de la baleine : Hvalfjörður. La légende raconte que la baleine maléfique Tête Rouge hantait ces eaux en des temps reculés… C’est aussi l’occasion de parler du naufrage du commandant Charcot à Akranes ainsi que des convois de l’Arctique entre les US et Mourmansk lors de la Seconde Guerre mondiale.
Snæfellsnes : Péninsule de l’Ouest
Ytri-Tunga Buðir Arnarstapi Hellnar Djúpalónsandur Öndverðarnes/Skarðsvík Grundafjörður
Ce matin, nous faisons route vers la Péninsule de Snæfellsnes, dominée par le stratovolcan englacé, le Snæfellsjökull (1446m), connu pour être le point de départ du Voyage au Centre de la Terre des personnages de Jules Vernes.
Nous stoppons à la plage idyllique d’Ytri-Tunga : nous avons la chance d’admirer des phoques veaux-marins et des phoques gris avec leurs petits de l’année, qui se prélassent sur le varech. C’est l’occasion d’observer de nombreux oiseaux du littoral : couples d’eiders à duvet, huitriers pie, sternes arctiques, bécasseaux et même un plongeon catmarin sur son étang en bordure de route. Le site est magnifique et la température est douce.
Après quelques kilomètres, nous faisons un arrêt à la petite église de Buðir, une des plus anciennes églises en bois d’Islande : la première église de Buðir date de 1703. Détruite, elle fut reconstruite… sans l’accord des autorités religieuses, qui, devant le fait accompli, finirent par consacrer le lieu. La dernière version date de 1848.
Il est temps de manger ! Nous gagnons Arnarstapi d’où nous partons ensuite pour une excursion de deux heures dix pour rejoindre Hellnar. Au programme : arches et orgues basaltiques, sentier côtier, mouettes tridactyles au nid, fulmars, grands cormorans, goélands bruns, huitriers-pie, courlis corlieu, et chevaliers gambette : nous sommes gâtés par l’avifaune et le beau temps persistant. Même le Snæfellsjökull a la bonté d’écarter sa ceinture de nuages et de montrer son sommet enneigé !
Depuis Arnarstapi, nous dépassons Djúpalónssandur/Dtritvik, haut lieu de la pêche au XIXe siècle et témoin d’un terrible naufrage en 1948. Puis, nous traversons une plaine parsemée de cratères pour atteindre l’extrémité Ouest de la péninsule : Öndverðarnes. Nous visitons les alentours du phare orange vif de Saxhólbjarg sous le ciel bleu et la douceur du soleil : les falaises et la belle arche de basalte abritent de nombreuses mouettes tridactyles, fulmars et guillemots. En revenant sur nos pas, impossible de ne pas s’arrêter à la petite, mais très belle, plage de Skarðsvík, au sable orangé.
Nous dépassons ensuite le port de pêche d’Ólafsvík avec son église au style moderne et ses paravalanches : ici, Mer et Montagne vont de pair ! Un dernier stop à la petite chute de Kirkjufellfoss nous permet d’appréhender un condensé d’empilement de strates géologiques. Dix minutes plus tard, nous sommes à notre hôtel à Grundafjörður, un port de pêche très actif. Après le repas, la lumière et le ciel dégagé incitent à une balade digestive pour admirer les montagnes. Nous sommes heureux de gagner notre lit après une journée bien remplie : l’esprit de Garðar, qui veille encore sur le Snæfellsjökull, a été bienveillant avec nous en nous offrant une météo clémente ! Demain, direction plein Nord.
Snæfellsnes > Hvammstangi > Glaumbær > Akureyri
Ce matin, nous quittons l’Ouest islandais pour une longue, mais très belle route vers le Nord. Depuis Grundafjörður, nous rejoignons Erikstaðir ou deux Vikings durs en affaires nous attendent devant la reconstitution de la ferme Viking d’Erik le Rouge, fondateur de la colonie Viking du Groenland, vers 985. Nous poursuivons au Nord en direction de Hvammstangi, connue pour l’observation des phoques et où nous attend notre excellent repas. Cette bourgade à la base Sud de la péninsule de Vatnsnes est également réputée pour les chevaux islandais. Le paysage est magnifique : vestiges d’un château fort (Borgarvirki), vallées en « U », montagnes tabulaires encore enneigées, lagunes.
Nous franchissons un col puis des vallées plus vertes où les cours d’eau sont réputés pour la pêche à la bleikja, l’omble chevalier. Le vent du Nord est soutenu. Puis, nous allons à la rencontre des Islandais du XIXe siècle à la ferme-musée de Glaumbær. Cette maison longue Viking en tourbe fut déplacée et transformée au fil des âges du XIe siècle à nos jours, avant d’être ouverte au public en 1952. C’est l’occasion d’aborder l’histoire d’une figure emblématique de l’Islande : la célèbre Guðriður Þorbjarnardóttir, globe-trotteuse de l’an mil et première propriétaire de Glaumbær : née à l’Ouest de l’Islande, elle partit avec Erik le Rouge sur l’établissement du Groenland, puis à la découverte du continent Nord-Américain (le Vinland) où elle eut un fils, Snorri Þorfinnson, considéré comme le premier enfant européen né en Amérique.
Guðriður revint ensuite en Islande, puis alla en Norvège, revint en Islande avant d’entreprendre un long aller-retour… vers Rome, pour rendre visite au Pape ! Un véritable exploit pour l’époque ! Guðriður prit finalement sa « retraite » comme religieuse dans l’église construite par son fils Snorri à Glaumbær. Nous nous engageons dans une vallée qui nous mène à Akureyri, capitale du Nord islandais (18 000 habitants), où nous entrons dans le centre culturel Hóf avant de monter à l’église Akureyrarkirkja. Après avoir longé les quais, nous regagnons le bus pour rejoindre notre hôtel à Sveinbjarnagerði. Zone contenant les pièces jointes
Mývatn Akureyri > Goðafoss > Mývatn
Ce matin, la météo est encore avec nous ! Nous partons pour Goðdafoss, la cascade des Dieux. Vers l’an mil, le Goði Þorgeir, diseur de loi de la grande assemblée de l’Alþing, jeta les effigies des anciens dieux nordiques après avoir statué la conversion du peuple islandais au christianisme.
Nous poursuivons notre route en direction du Sud de Mývatn, le lac aux moucherons, qui se découvre petit à petit sur fond d’anciens volcans tabulaires, de stratovolcans et de coulées de lave.
Nous stoppons le bus à Skútustaðir pour une excursion de trois-quart d’heure sur le site des pseudocratères (les fameux cratères à purée), classé monument naturel national. Nous confirmons l’origine du nom du lac : nous sommes littéralement plâtrés de moustiques – heureusement non piqueurs ! – qui volent en nuées et assombrissant même le haut des cratères ! Nous observons tout de même quelques cygnes chanteurs et de beaux moutons islandais.
Après avoir déjeuné à l’original Vogafjós Cowshed Cafe, nous profitons d’une belle balade digestive sur le circuit original de Dimmuborgir (les châteaux noirs). Les chemins au cœur du champ de lave serpentent autour des cheminées d’extrusion verticales figées et des empreintes de tunnels de lave. Sur le site, nous ne sommes pas seuls… des trolls se cachent et nous en démasquons plusieurs qui se confondent avec la roche.
Puis, après un court trajet, nous partons à l’ascension du cratère d’explosion Hverfjall avant de visiter ensuite l’insolite et odorant site géothermique des solfatares de Hverir Námaskarð, sous la montagne Námajfjall.
Il est temps de rejoindre les bains de Mývatn pour un moment de détente bien mérité. Détendus, nous gagnons le tout neuf et grand Hôtel Laxá pour un excellent repas.
Húsavík Mývatn > Dettifoss W > Húsavík
Ce matin, nous partons plein Est : la route nous amène sur la rive gauche du fleuve Jökulsá á Fjöllum – le deuxième plus long d’Islande (206 km) – un canyon immense a été créé par une crue torrentielle cataclysmique (jökulhaup) suite à une éruption sous- glaciaire dans le Vatnajökull. Dettifoss est la cascade la plus puissante d’Europe, avec ses 100 m de large et 44 m de haut. Nous avons de la chance : nous avons le site pour (presque) nous tous seuls et le soleil est encore avec nous.
Nous gagnons ensuite Húsavík : le contraste des paysages traversé est saisissant : après avoir quitté la verdure de Mývatn pour les champs de cailloux de l’intérieur des terres, nous entrons maintenant sur la bordure littorale.
Húsavík est un joli port de pêche aux maisons colorées (2600 habitants), situé dans la Baie de Skjálfanði, « la tremblotante ». Ce nom est dû à la multitude de microséismes qui secouent les falaises, décrochant des sédiments des tombants sous-marins. En association avec ce phénomène étrange, le fond de la baie a une forme de bol qui recueille les alluvions issus des rivières glaciaires qui s’y déversent. Le développement de la vie planctonique en est ainsi favorisé, pour le plus grand bonheur des baleines.
Ce sera pour nous l’occasion d’embarquer pour une sortie de 3h10 vers la rive Est de Skjálfanði : nous aurons la chance d’observer de furtifs petits marsouins, puis plusieurs baleines de Minke (ou petit rorqual) ainsi que de nombreux oiseaux marins regroupés pour une partie de pêche : fulmars, mouettes tridactyles, guillemots, de rares macareux moines et pingouins torda.
Aujourd’hui, nous avons vraiment de la chance ; nous observons de très près et à plusieurs reprise un individu d’un genre très rare : un hypride entre une baleine bleue et un rorqual commun (fin whale) qui est connu pour faire quelques apparitions dans la baie. Le mastodonte est impressionnant et son souffle puissant !
Nous rentrons au port et visitons brièvement la belle église d’Húsavík avant de poursuivre par l’excellent musée des baleines d’Húsavík : le design, l’agencement et les informations présentées sont didactiques et de grande qualité : à recommander ! Nous terminons la journée dans un joli restaurant en bois près du port d’où nous sortons avec une très belle lumière du soir.
Nord-Est de l’Islande Ásbýrgi > Þórshöfn > Bakkafjörður > Rjúkandufoss > Egilsstaðir
Depuis notre hébergement, nous rejoignons le cirque en fer à cheval d’Ásbýrgi. Ancien canyon creusé par la Jökulsá á Fjöllum ou marque de l’empreinte du cheval à 8 pattes d’Oðinn, Sleipnir, le lieu est insolite : le cirque boisé s’étend sur 3,5 km pour 1 km de large avec des hauteurs de falaises de 100 m par endroits. Au cœur de la forêt et au pied des falaises où viennent nicher des fulmars, le petit lac Botnstjörn nous permet d’observer quelques beaux garrots d’Islande et phalaropes à bec étroit. Les grives mauvis sont peu farouches à notre approche et nous entendons le sifflement des ailes des bécassines en vol.
Sur la route… il neige ! Arrivés à Þórshöfn pour le déjeuner, nous faisons quelques pas sur le port et vers l’usine de traitement des poissons. Ensuite, nous nous dirigeons vers la petite et très calme localité de Bakkafjörður, où nous observons un groupe de magnifiques rennes… près du terrain de foot et du camping ! Nous poursuivons par une piste au nord de la localité vers la pointe de Svartnes pour une visite hors des sentiers battus en direction du phare. L’endroit est magnifique ! Nous avons la chance d’observer de nombreux eiders à duvet, huitriers-pie, tournepierres à collier, chevalier gambettes, fulmars et même un guillemot à miroir. Nous voyons aussi de nombreux pluviers dorés, oiseau symbole du retour du printemps islandais. Sur la route vers Egilsstaðir, nous profitons du soleil pour monter à la cascade d’Yst Í Rjúkandi (Rjúkandufoss), haute de 149 m, avant de gagner l’Hôtel Eyvindará. Nous y sommes très bien accueillis par deux Français ! Encore une fois, nous avons très bien mangé !
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