Les guides et chefs d’expéditions

Christophe Bassous

Arctique et Antarctique

Xavier Allard

Arctique

Svalbard, Terre du Nord-Est à bord du Nanook

Du 4 au 15 juillet 2025

Certaines photos photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.

Vendredi 4 juillet

Avec nos guides, Xavier et Christophe, nous entamons ce voyage par une visite de Longyearbyen et de ses environs. Un temps un peu couvert et une température de 8 degrés, pour changer radicalement de la canicule ! On se met dans l’ambiance arctique! Chacun ayant déjà déambulé dans le « centre-ville », nous prenons de la hauteur pour voir de plus près tous ces wagonnets de transport de charbon. Ceux-là même qui ont fait la fortune de monsieur Longyear, le fondateur de cette petite capitale du Svalbard. Le centre de tri de ces bennes a été rénové très récemment. Elles ramenaient le charbon des mines environnantes, par un système de téléphérique assez complexe, jusqu’au terminal portuaire (encore actif) d’où le charbon est chargé sur des bateaux et acheminé à leur destinataire.

Longyearybyen ville minière
Un arrêt à l’église semblait impératif, tant les différences d’avec nos églises catholiques sont grandes. Ici, le culte luthérien protestant se passe dans une immense pièce lumineuse, avec d’un côté, la partie consacrée à l’office et de l’autre une partie extrêmement conviviale avec des tables et des canapés. On peut y prendre des rafraichissements et des petits gâteaux, en discutant avec le pasteur. C’est aussi un lieu de rencontre pendant le vrai hiver du Svalbard.
Nous contournons ensuite les hauteurs de Longyearbyen et prenons la direction de l’Adventalen. C’est une immense vallée qui s’étire sur 25 km. Nous y croiserons un nombre impressionnant d’eiders à duvet, encore en train de couver, un nombre tout aussi énorme de bernaches nonettes et même des plongeons catmarins en train de se parler. On dirait plutôt des chats en train de miauler ; c’est assez particulier. Et de temps à autre nous nous laissons dépasser par des traineaux à chiens … qui tirent des quads ! Il faut bien continuer à les entrainer pour la saison hivernale. Les chenils sont situés en sortie de ville.

Bernache Nonette - Longyearbyen
Nous croiserons aussi des sites d’expériences physiques réalisés par des étudiants de l’UNIS, l’Université du Svalbard. Travaux en Biologie, Glaciologie, Physique dans un environnement arctique. Environ 300 étudiants, plus de 40 nationalités, une trentaine de Français. En plus du maniement du fusil, il faut apprendre à se déplacer sur les glaciers ou la banquise en toute sécurité, comprendre et anticiper les risques liés aux avalanches et au froid ou encore utiliser les outils de navigation et de communication.

Nous irons jusqu’en haut de la montagne qui abrite la mine N° 7. Celle-ci est la dernière mine norvégienne encore en activité dans l’archipel. Elle devait initialement fermer en septembre 2023. Cependant, en raison d’un accord de fourniture de charbon pour les aciéries européennes, son exploitation a été prolongée encore quelques années. La production annuelle était d’environ 120 000 tonnes de charbon, dont une partie était utilisée pour la centrale électrique de Longyearbyen et le reste pour des industries métallurgiques et chimiques en Europe.
Finalement, il est temps de regagner Longyearbyen, et surtout le Kroa. Ce restaurant étant une institution avec ses célèbres burgers, que nous ne manquerons pas de gouter !

Samedi 5 juillet – Pyramiden

C’est à 9h que nous partons pour une immersion dans une ancienne cité minière russe de l’époque soviétique. Nous embarquons à bord d’un bateau rapide pour naviguer dans le Billefjord.
La mer est d’huile, et durant la traversée, nous observons nos premiers oiseaux arctiques : fulmars, macareux, guillemots et autres alcidés. Nous faisons escale dans une petite baie nommée Skansbukta, que l’on peut traduire par la baie du Bastion, en raison des montagnes qui l’entourent, aux parois verticales et dentelées, semblables à des châteaux de pierre. Sur la plage, deux morses se reposent paisiblement au soleil.

Grands Espaces - Morse Spitzberg

Nous poursuivons notre navigation le long des falaises, où, au début du XXe siècle, un prospecteur norvégien avait tenté d’exploiter une mine de gypse. Il ne reste aujourd’hui que quelques vestiges de cette époque.
Nos guides nous partagent ensuite des explications passionnantes sur le Spitzberg et la nature qui nous entoure. Nous poursuivons notre progression vers un magnifique front glaciaire : celui du Nordenskiöldbreen, nommé en l’honneur de Adolf Erik Nordenskiöld, un célèbre explorateur et géologue finno-suédois du XIXe siècle. skiöld est surtout connu pour avoir réalisé la première traversée intégrale du passage du Nord-Est par voie maritime, reliant l’Europe à l’Asie en longeant la côte nord de la Sibérie. Cette expédition historique, effectuée entre 1878 et 1879 à bord du navire Vega, a marqué un tournant dans l’histoire de l’exploration polaire.

Glacier Spitzberg

Nous prenons le temps de découvrir la beauté envoûtante de la glace, aux teintes bleutées féériques. Nous arrivons enfin à Pyramiden, ancienne ville minière soviétique, aujourd’hui abandonnée. Fondée en 1910 par des Suédois (d’où son nom inspiré de la montagne pyramidale voisine), Pyramiden est vendue à l’Union soviétique en 1927. La ville est ensuite développée par l’entreprise soviétique Trust Arktikugol, qui en fait un véritable modèle de société soviétique arctique : appartements spacieux, école, hôpital, théâtre, piscine chauffée, serre tropicale… Tout était pensé pour offrir une vie confortable à des centaines de mineurs et à leurs familles, dans un isolement total. Dans les années 1980, la ville atteint son apogée avec près de 1 000 habitants. Pourtant, l’effondrement de l’URSS, les difficultés économiques et la chute du prix du charbon conduisent à sa fermeture brutale en 1998, laissant derrière elle une ville figée dans le temps.

Nous déjeunons dans l’hôtel-restaurant rénové, resté dans un style typiquement soviétique, ambiance un peu surréaliste entre passé figé et silence polaire. L’après-midi est consacrée à la visite de différents bâtiments de cette cité modèle : cinéma de 900 places, piscine, théâtre, bibliothèque, et même un terrain de sport avec pelouse importée d’Ukraine — unique au Spitzberg. Une ville conçue pour incarner l’idéal soviétique, qui contrastait fortement avec la réalité de l’Union soviétique continentale. Nous nous immergeons dans cette ville fantôme, visitant notamment la crèche, où les petits souliers des enfants sont encore rangés au pied des lits de sieste. À 18h30, retour à l’hôtel pour le dîner, quelques bières, et bien sûr, un peu de vodka russe, dans une atmosphère hors du temp.

Dimanche 6 juillet – Isfjord – Nanook

Après le petit déjeuner, nous mettons le cap sur Longyearbyen. En route, nous faisons un arrêt au pied des grandes falaises de Gipsfjellet, qui abritent une importante colonie de mouettes tridactyles. Nous sommes tout petits face à ces falaises dentelées par l’érosion. Nous longeons ensuite une autre falaise où nichent des macareux, ce qui nous permet de les voir également nager autour du bateau. À 12h30, nous embarquons à bord du Nanook, notre navire pour la croisière dans le nord du Spitzberg.

Grands Espaces - Macareux Spitzberg

Après un bon déjeuner, Nous assistons aux consignes de sécurité, informations et distribution du matériels, Puis c’est vers 15h30 que nous prenons la mer dans l’Isfjord, cap vers le nord. À 19h, nous célébrons le début de notre croisière autour d’un verre de bienvenue, en compagnie du capitaine, ainsi que de Xavier et Christophe.

Lundi 7 juillet

Nous voilà dans le vif du sujet ! Réveil très au nord du Svalbard, après une navigation nocturne, et petit-déjeuner en plein cœur du fjord de Smeerenburg. Le temps est légèrement brumeux, avec une température de 7°C.

Glacier de Smeerenburg Spitzberg

Au XVIIe siècle, cette région était la principale zone de chasse à la baleine du Spitzberg, mais aussi le point de départ de plusieurs expéditions polaires célèbres, comme celle d’Andrée. C’est à la fois la beauté spectaculaire des paysages et la richesse historique des lieux qui font de cette zone du nord-ouest un véritable musée polaire à ciel ouvert.

La brume se lève peu à peu, et la visibilité s’améliore nettement. D’abord, trois grandes masses brunâtres émergent de l’eau, plongent, ressortent et nous observent : ce sont trois morses imposants, leurs défenses bien visibles, qui s’agitent et se chamaillent. Sur la plage, un énorme tas de morses est également échoué. Puis, un petit rorqual nous rend visite à l’avant du bateau.

Morses Spitzberg

Nous reprenons notre petit-déjeuner… mais cela ne dure pas. Une annonce des guides nous extirpe du carré : un ours est en vue !
Un magnifique spécimen se promène au loin. Il n’est pas tout proche, certes, mais aucun doute : c’est un ours. Un second, complètement affalé, complète le tableau. Il semblerait qu’une carcasse d’animal se trouve dans les environs…
Nous ne pouvons pas rester trop longtemps, mais la chance nous sourit encore : un peu plus loin, deux jeunes ours se chamaillent dans l’eau. Un spectacle superbe — bien que légèrement lointain — mais les nouvelles règles d’observation ne nous permettent pas de nous approcher davantage.

Ours jouent dans l'eau

Nous poursuivons notre navigation vers le Fuglefjorden, un fjord d’environ trois milles nautiques, dont une barre rocheuse imposante divise le glacier situé au fond. Nous embarquons ensuite pour une croisière en zodiac, très confortable : un zodiac, un guide, six passagers. Nous voilà partis pour près de deux heures à explorer notre premier brash, ces morceaux de glace issus du vêlage du glacier Nous assistons à plusieurs chutes de glace spectaculaires, d’une puissance sonore impressionnante. Un glacier, c’est un peu comme un être vivant : ça bouge, ça gronde, ça vit.

Un jeune phoque barbu pointe le bout de son museau, puis disparaît. Quelques taches ivoire apparaissent brièvement : ce sont des bélugas craintifs. Et bien sûr, les oiseaux sont omniprésents : guillemots à miroir, eiders, sternes arctiques… Une première sortie magnifique !

Cet après-midi, nous mettons le cap vers Hamiltonbukta. Cette baie, taillée dans un socle rocheux cristallin très ancien et résistant, sculptée par les glaciers du Pléistocène, n’est pas très vaste, mais le paysage y est saisissant. De hautes parois rocheuses abritent des colonies d’oiseaux marins, tels que les guillemots de Brünnich ou les mouettes tridactyles, et l’on observe aussi plusieurs glaciers — dont certains ont spectaculairement reculé ces dernières années. La baie est également parsemée de petits îlots : les Hamiltonøyane.

Hamiltonbukta - Raudfjorden SPitzberg

À notre retour, surprise : le Nanook n’est plus à l’ancre. Il est parti ! Nous le rejoignons après trois quarts d’heure de navigation en zodiac, au superbe site de Sallyhamna.

Nous débarquons sur une langue de terre où subsistent les vestiges de fondoirs à graisse de baleine et des tombes datant du XVIIe siècle. En 1937, le trappeur norvégien Waldemar Kraemer y construisit une hutte, où il effectua plusieurs hivernages, parfois accompagné de son épouse Sally. Et cette hutte ? Elle est toujours là, à peine modernisée, et habitée ! C’est Amélie qui l’occupe pour une semaine. Seule. Même pas peur des ours qui rôdent !

Retour au navire, car il est temps de se sustenter. Xavier nous offre ensuite une conférence passionnante sur le Svalbard et son histoire ô combien riche !

Et pour clôturer cette journée exceptionnelle, le passage devant l’île de Moffen : un petit voilier est à l’ancre devant des dizaines de morses. Moffen est un lieu de villégiature rêvé pour eux : un lagon, une plage, du sable, des coquillages… parfaits pour le petit-déjeuner, le déjeuner, le goûter, le dîner, le souper… Et pour couronner le tout : du soleil et un ciel bleu éclatant.

Mardi 8 juillet – Banquise

Il est 9h15 lorsque nous commençons à longer la banquise de haute mer. Le ciel est dégagé, baigné de lumière, et le soleil illumine la surface blanche. La banquise s’étend à perte de vue, tel un désert glacé parcouru de craquements et de souffles discrets, témoins du lent mouvement des plaques.

Banquise Chermisideoya Spitzberg

Soudain, Xavier repère un ours sur la banquise. Immédiatement, nous mettons le cap dans sa direction. C’est un jeune ours qui vient d’abattre un phoque. Un deuxième n’est pas très loin, observant la scène. Le bateau se faufile habilement entre les plaques de glace, nous offrant une vue imprenable sur ce magnifique prédateur, tout près du navire. L’ours continue de dévorer sa proie sous nos yeux, tandis que nous l’observons, fascinés, et le photographions en silence.


Autour de lui planent des mouettes blanches, ces oiseaux rares et emblématiques du Grand Nord. Leur plumage immaculé se fond presque parfaitement dans le décor glacial, comme si elles étaient nées de la banquise elle-même.

La mouette blanche – aussi appelée mouette ivoire – est une espèce unique, parfaitement adaptée aux environnements les plus extrêmes. Elle vit exclusivement au contact des glaces et suit souvent les ours polaires dans l’espoir de profiter des restes d’un phoque ou d’une carcasse.

Mouette ivoire Spitzberg

Nous poursuivons ensuite notre navigation entre les plaques, profitant de ce décor unique baigné de soleil. Le calme règne, seulement troublé par le bruit sourd de la glace qui craque et du moteur ralenti.

Au loin, une tache noire se détache du blanc uniforme : c’est une carcasse de cachalot dérivant lentement entre les plaques, au gré des courants arctiques. Deux ours rôdent dans les environs. Nous coupons le moteur du Nanook et laissons la nature venir à nous. Pari réussi : l’un des deux ours s’approche, d’un pas décidé. Il vient tout près du bateau, nous observe longuement, nous renifle, puis se dirige vers la carcasse. Là, il tente d’arracher quelques morceaux de chair, mais la peau est épaisse. Il saute parfois dessus, comme sur un trampoline.
Cette observation exceptionnelle nous laisse sans voix.

Ours Polaire Suitée Banquise

Après ce moment magique, nous reprenons notre route vers l’est. Durant le trajet, Christophe nous invite à assister à une conférence passionnante sur l’ours blanc. Grâce à lui, nous en apprenons davantage sur cet animal emblématique de l’Arctique, à la fois puissant et vulnérable face aux changements climatiques.

À peine la conférence terminée, Xavier annonce la présence de deux autres ours droit devant, ainsi qu’une forte concentration de phoques. Nous repérons plusieurs espèces : des phoques du Groenland, des phoques annelés et des phoques à capuchon.

Phoque annelé

Nous avançons lentement vers l’un des ours. Il semble se diriger vers nous, mais son intérêt est ailleurs : des phoques se reposent sur une plaque de glace. L’ours se glisse silencieusement à l’eau et commence à les approcher. Nous assistons à une scène de chasse extraordinaire.
Il surgit soudainement hors de l’eau pour attaquer, provoquant la panique parmi les phoques qui plongent précipitamment. L’ours échoue cette fois, mais ne se décourage pas.

Il replonge, nage entre les plaques, et retente sa chance. Cette fois, il attrape un phoque annelé. Il le tient fermement dans sa gueule, le secoue brutalement, le projette à droite, à gauche, jusqu’à l’achever. Mais, étrangement, il ne le mange pas. Comme rassasié, il s’approche à nouveau du bateau, curieux. Il s’arrête tout près, nous observe longuement… un moment suspendu, hors du temps.

Finalement, il repart se coucher sur une plaque de glace juste devant le navire. Il est 18h. Nous poursuivons notre route vers le nord, avec l’objectif de débarquer sur la banquise.

Nos guides nous annoncent qu’ils ont repéré une belle plaque stable. Nous embarquons dans les zodiacs et débarquons au milieu de la banquise, à plus de 82° nord.C’est la cerise sur le gâteau après cette journée exceptionnelle. Nous déambulons doucement sur la glace, prenons le temps d’immortaliser ces instants en photo, respirant l’air pur de l’Arctique.

Banquise guides Spitzberg

Après cette journée inoubliable, il est temps de passer à table. Le navire poursuivra sa route toute la nuit, en direction de l’archipel des Sept Îles.

Mercredi 9 juillet

Nous sommes ancrés par 80°40.657 N et 20°56.570 E devant l’ile de ¨Phippsoya la plus grande des Sjuøyane (archipel des sept iles) au nord du Spitzberg. Une bonne visibilité, une température de 5 degrés, un petit peu de vent et un ciel couvert. Le nom provient del’ explorateur Anglais Phipps (qui en passant a eu sous ses ordres Horatio Nelson, celui-là même qui deviendra ce grand amiral que tout le monde connait. A ce moment Nelson n’avait que 14 ans). Pour en revenir à Phipps, celui-ci finira ses jours comme gouverneur du Queensland en Australie !

Un débarquement en zodiac nous amène le long des immenses plages de sable qui parsèment le littoral de l’île. On y trouve des cabanes de secours que le gouvernement norvégien a jugé bon d’installer sur ce territoire, le plus septentrional de l’archipel, afin de servir de refuge aux marins en difficulté. Construites dans les années 1930, ces cabanes doivent leur nom à Hans Ingvald Kristoffer Merckoll, inspecteur des mines (bergmester) chargé de leur installation. D’où le nom : les cabanes de Merckoll. Elles sont encore debout aujourd’hui. Minuscules, elles n’ont jamais été utilisées pour des hivernages. On en trouve également quelques-unes au nord de Barentsøya et sur l’île du Roi Charles — et bien sûr, celle que nous allons visiter.

Nos guides nous ouvrent la porte, solidement protégée par des planches et des rondins de bois flotté. L’intérieur est petit et minimaliste, mais néanmoins « coquet » : une table, de quoi faire un feu, et deux lits superposés.

Nos amis les morses, jadis nombreux, sont allés chercher pitance ailleurs. Nous partons donc pour une promenade sur les hauteurs. L’ambiance est particulière, sur ces étendues caillouteuses et peu élevées. Mais le panorama est superbe. S’il n’y avait pas toute cette neige, on pourrait — une fois de plus — se croire dans les Caraïbes ! (Bon, il y a aussi la température qui ne coïncide pas, évidemment…). Nous reprenons les zodiacs, longeons les plages de l’île, puis débarquons à nouveau sur la grève pour une seconde promenade géologique.

De retour à bord, c’est déjà l’heure du déjeuner. L’après-midi, nous repartons en zodiac en direction de Chermsideøya, où nous débarquons. Chermsideøya n’est qu’une des nombreuses petites îles similaires de la région. Elle ne mériterait guère d’être mentionnée, si ce n’était pour quelques expéditions de la fin du XIXe et du XXe siècle, qui y ont fait escale et ont laissé une trace originale : une forme de graffiti géologique, en traçant des noms avec des rochers à la surface — ce qu’on appelle des géoglyphes.

Le plus ancien est le mot Jäderin, accompagné de l’année 1898 — Edvard Jäderin étant le chef de la section suédoise de l’expédition Arc-de-Méridien. On y trouve aussi, en lettres cyrilliques, le mot Красин : Krassin était le brise-glace russe qui a secouru les hommes de Nobile, dérivant sur la glace près de Foynøya en 1928.

Et puis, il y a un autre symbole, qui surprend quelque peu dans ce paysage isolé et généralement paisible : une croix gammée. On ignore qui en est l’auteur. Parmi les candidats possibles, on évoque une croisière de l’organisation de loisirs nazie « Kraft durch Freude » (La Force par la Joie) à la fin des années 1930, ou le sous-marin qui a amené l’équipage de la station météorologique de guerre Haudegen jusqu’au Rijpfjord en 1944. Ce sous-marin a effectivement navigué dans ces eaux, mais son chef, Wilhelm Dege, ne mentionne pas de débarquement à Chermsideøya dans son rapport — pourtant très détaillé à ce sujet. Quant à une croisière touristique « Kraft durch Freude » dans une zone aussi reculée, cela semble peu probable. Quoi qu’il en soit, la croix gammée a été détruite et reconstruite à plusieurs reprises.

La promenade géologique se poursuit entre gneiss, granits et autres roches sédimentaires, depuis la plage ornée de géoglyphes jusqu’à un magnifique panorama. Nous repartons ensuite pour une nouvelle croisière en zodiac à la recherche de nos amis les morses (oui, encore une fois…). Mais une fois de plus, chou blanc.
Nous verrons bien demain…

En revanche, la diversité d’espèces planctoniques dans la zone est remarquable. Christophe nous en parlera lors d’une prochaine conférence. Une fois à bord, c’est Xavier qui prend la parole pour nous parler des glaciers et de la banquise, juste avant le dîner.

Jeudi 10 juillet – Alkefjellet – Torrelneset – Brasvellbreen

Ce matin, nous embarquons à bord des zodiacs pour approcher Alkefjellet. Cette falaise noire volcanique, haute de plus de 100 mètres, s’élève brutalement au-dessus de la mer. Alkefjellet, qui signifie littéralement « la montagne des Alcidés », est principalement composée de dolérite, une roche magmatique intrusive. Elle date du Jurassique supérieur, formée il y a environ 150 millions d’années, lors d’une intense activité tectonique ayant fissuré la croûte terrestre. Le magma, remonté en profondeur, s’est figé pour former cette roche dense et sombre, aujourd’hui mise à nu par l’érosion. Cette couche résistante repose sur des strates plus anciennes de schistes et de grès sédimentaires.


Les falaises, abruptes, verticales et quasi inaccessibles aux prédateurs terrestres, offrent un refuge idéal à des milliers de guillemots de Brünnich, accrochés aux moindres anfractuosités de la roche. Le vacarme est assourdissant. En vol, en piqué ou perchés, les oiseaux emplissent le ciel et la mer de vie et de mouvement. Le zodiac avance lentement, frôlant les parois. Tout autour, ça vole, ça plonge, ça crie. La vie ici est brute et spectaculaire.
En longeant la base de la falaise, un mouvement attire notre attention sur une étroite langue de terre : un renard polaire. Il trottine rapidement entre les rochers, le museau en alerte.
Nous découvrons également le glacier de l’Ours, descendant de la calotte d’Odin. Le contraste entre la roche noire et le glacier blanc est saisissant.

Glacier d'Odin - Croisière Spitzberg

Après un déjeuner à bord, nous mettons le cap sur Torrelneset, sur la Terre du Nord-Est. Depuis les zodiacs, nous approchons face au vent, dans une mer agitée. L’ambiance est à l’aventure et aux grands espaces. Nous débarquons sur la plage de Torrelneset, une étendue de galets baignée d’une lumière arctique douce et froide. En bord de plage, un phalarope à bec large se nourrit paisiblement, en compagnie de mouettes et de sternes arctiques. Il y a beaucoup de zooplancton en cette période, attirant une grande activité aviaire dans les eaux peu profondes. La scène est délicate et vivante, un contraste saisissant avec le vent qui souffle en rafale. Allongé sur le rivage, un groupe de morses se repose paisiblement. Massifs, couverts de cicatrices, leurs corps se touchent, formant une masse presque immobile.

Morses Spitzberg

Un des gros mâles perturbe le groupe en les provoquant à coup de défense ce qui créé du mouvement au sein du groupe. Certains grognent, d’autres se glissent avec difficulté dans l’eau glacée.
Nous restons à distance, silencieux, observant ces géants marins dans leur quotidien paisible. L’un d’eux, plus curieux, s’approche très près de nous, au bord de la plage. Il nous observe aussi attentivement que nous l’observons. L’instant est hors du temps. Longuement, dans un silence respectueux, nous profitons de cette rencontre pour le contempler et le photographier.

Le bateau met ensuite le cap vers le sud-est. En fin de journée, nous atteignons le Brasvellbreen, un gigantesque front glaciaire issu directement de la calotte d’Austfonna. Pendant la navigation, Xavier nous donne une conférence sur l’histoire de la chasse à la baleine au Spitzberg : une période sombre d’exploitation de ces mammifères, principalement pour leur graisse, précieuse ressource économique en Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Brasvelbreen Spitzberg

Nous longeons le front du glacier et découvrons un monde de glace. Ce front mesure environ 160 km de long et s’étend sur 8 450 km². Nous apercevons des cascades tombant du sommet du mur de glace, ainsi que de nombreux icebergs, dont certains atteignent plusieurs mètres de hauteur.

Après cette belle navigation, il est passé 20h. Nous continuons à longer la calotte glaciaire pendant le dîner, avant de mettre le cap vers le cœur de la Terre du Nord-Est.

Vendredi 11 juillet

En ce matin du 11 juillet, c’est dans le fjord de Whalenberg que notre vaisseau a posé son ancre. Le cinquième fjord en taille du Svalbard en terre du nord est, d’une cinquantaine de km de long (nommé en l’honneur d’un botaniste et géologue suédois Göran Wahlenberg (1780-1851)). Ce vaste désert polaire d’une austérité impressionnante est entouré de calottes glaciaires qui se ramifient en une dizaine de glaciers, ce qui confère un caractère haut-arctique au panorama.
Un temps très agréable, pas de vent, du soleil et une température de 7 degrés. Nous sortons les zodiacs pour une virée dans ces paysages uniques de désert polaire. Ici la terre est rouge, pleine d’oxydes de fer. Peu de faune dans ce cimetière de petits d’icebergs, mais quelle variété dans leurs formes et leurs couleurs. Ce n’est que cliquetis d’appareils photos et autre i bidules pendant cette navigation. Mais il est vrai que le rouge de l’eau déversé par quelques cascades boueuses autour des morceaux de glace est d’un contraste singulier. Quelques mouettes tridactyles juvéniles posée sur des glaçons çà et là, des sternes arctique … Et nous débouchons sur le glacier d’Eton (nommé d’après le célèbre collège d’Eton en Grande Bretagne). Une vision absolument extraordinaire ! C’est immense, c’est haut, c’est beau !
Nous y naviguerons un long moment avant de rentrer déjeuner sur le Nanook.
Cet après-midi nous repartons pour une nouvelle promenade du côté de la branche sud du Whalenbergfjord. C’est Palanderfjord (nommé d’après le Baron Louis Palander (1842-1920), un explorateur polaire suédois qui participa à plusieurs expéditions de Nordenskiöld).

En chemin, un jeune phoque barbu alangui sur sa plaque de glace nous regarde avec beaucoup de méfiance.
N’oublions pas cet épisode épique de la croisière : un autre débarquement sur une grande plaque de banquise solide retrouvée en plein sur notre route. Là encore, des milliers de photos et de films sont pris sur cet inoubliable radeau de glace … !
Enfin, une belle balade à pied dans quelques collines du Palander, histoire de se dégourdir les mollets.
C’est finalement Xavier qui présente une conférence sur les courants marins et leur influence sur le climat, avant que nous ne passions à table. Oui, déjà, le temps file à une vitesse folle…

Samedi 12 juillet – Glacier de Monaco & Source chaude du Bockfjorden

C’est encore sous un beau soleil et une température agréable que nous commençons la journée.
Nous partons en zodiac pour découvrir le glacier de Monaco, nommé ainsi en l’honneur du Prince Albert Ier de Monaco. Ce souverain visionnaire, passionné de sciences et de navigation, mena entre 1898 et 1907 plusieurs expéditions scientifiques dans l’archipel du Svalbard. À bord de son yacht Princesse Alice, il explora ces terres reculées pour y effectuer des recherches en océanographie, en glaciologie et en cartographie. C’est grâce à ses relevés et à ses collaborations avec d’éminents scientifiques de l’époque que de nombreuses zones du Spitzberg furent étudiées pour la première fois avec précision. Le glacier que nous approchons aujourd’hui porte son nom en hommage à ses travaux pionniers dans la connaissance de l’Arctique.
Nous naviguons autour d’un immense iceberg d’un bleu intense, mesurant au moins 12 mètres de hauteur.
En nous approchant du front glaciaire, particulièrement actif, nous assistons à plusieurs vêlages. Certains sont si puissants qu’ils font onduler notre bateau et les zodiacs alentours.
Une énorme concentration de mouettes tridactyles — certainement des milliers — tourbillonne dans les airs. Leurs cris résonnent dans l’amphithéâtre de glace, formant un vacarme assourdissant. Elles attendent que la nourriture remonte à la surface à la suite des chutes de glace.

Le paysage ici est bien différent de celui de la Terre du Nord-Est : de hautes montagnes de plus de 1000 mètres plongent à pic dans le fjord, encadrant le glacier comme un écrin. Le front glaciaire alterne entre zones crevassées et dentelées, offrant un spectacle saisissant.
Nous terminons cette sortie devant deux immenses icebergs, aux formes et couleurs variées. Le vent se lève alors que nous rentrons à bord de notre refuge flottant, le Nanook.
Pendant le déjeuner, nous naviguons dans le Liefdefjord, réputé pour ses paysages grandioses. Puis nous entrons dans le Woodfjord, où le vent souffle en rafales et la mer commence à se creuser. Les montagnes rouges aux teintes ocre contrastent magnifiquement avec le ciel bleu.

C’est dans ce décor spectaculaire que nous repartons en zodiac pour un débarquement dans le Bockfjord. Nous partons en balade à la découverte d’un site géologique remarquable : une source chaude, vestige d’une ancienne activité volcanique.
Nous atteignons un plateau beige, encadré par des montagnes rouges — le contraste est saisissant. Au centre, une source dont l’eau sort à 18°C. Ici poussent de nombreuses fleurs : silènes acaules, renouées vivipares, driades à huit pétales, saules nains… Nous les observons avec émerveillement, puis nous nous allongeons au sol pour écouter le silence si particulier de ce lieu.
Nous poursuivons par une vire en balcon, dominant le glacier Friedrich. En zigzaguant entre les blocs de roche, nous atteignons une plage de galets où Christophe nous récupère en zodiac.
Ce fut une magnifique promenade, riche en paysages et en découvertes.
Le soir, Christophe nous propose une conférence passionnante sur la géopolitique des régions polaires. À travers schémas et cartes, nous devenons incollables sur cette facette souvent méconnue de l’Arctique.
Après le dîner, le Nanook met le cap vers la baie de La Croix. Certains en profitent pour prendre un bain de soleil sur les transats du pont extérieur.
Mais cette belle météo ne dure pas : dans la nuit, le Nanook s’enfonce dans une tempête au nord-ouest du Spitzberg… et nous dansons une bonne partie de la nuit au rythme des vagues.

Dimanche 13 juillet

Après une nuit quelque peu agitée, le vent ayant soufflé et soulevé des vagues, nous nous réveillons devant le majestueux fjord de Lilliehook nommé après Gustaf Bertil Lilliehöök, membre de l’expédition du géologue Torell en 1861.
Le front de glace semi circulaire de 11km est extrêmement impressionnant. Mais ce qui l’est davantage, c’est sa perte de masse d’environ 40% en un siècle. Il existe une photographie du glacier prise en 1906 par le Prince Albert 1er et une autre prise en 2006 par Albert 2 qui montrent cette tendance inéluctable. Lorsque l’on mouille l’ancre de nos jours, on se retrouve sue le glacier d’antan. La plupart des fonds étant encore non référencés sur les cartes. En fait ce glacier est alimenté par au moins une dizaine de glaciers plus petits. Mais le système est gigantesque. Nous aurons droit à plusieurs beaux vêlages, mais il y en un que nous attendions en particulier. Une grotte immense, des morceaux qui tombent de temps en temps, des bruits de canons énormes à cause de la caisse de résonance de la caverne, tout cela sentait l’imminence d’un gros gros vêlage. Nous avons dû patienter une heure dans nos zodiacs, bien entendu à très bonne distance. On vivait chaque chute de glace du plafond comme si c’était enfin l’instant. Et bien, que nenni, la grotte est restée glacé … Mais quel spectacle extraordinaire tout de même ! Nous continuons finalement notre navigation dans un brash tantôt léger, tantôt dense pour nous retrouvons à coté d’un gros phoque barbu étendu paisiblement sur un gros glaçon. L’air méfiant au début, nous faisons connaissance, mais il se rendort rapidement en rêvant sans doute aux coquillages de son prochain repas. Un peu plus loin, un autre barbu, beaucoup plus jeune et en alerte devant l’approche de nos zodiacs. Lui aussi fini par s’habituer à nous et nous le laissons à ses occupations. Qu’il est beau ce glacier de Lilliehook …
En début d’après-midi nous redescendons vers l’entrée du fjord, plus précisément à l’entrée Sud de cette baie où se trouve « Camp Zoë », une petite hutte construite par le trappeur Henry Rudi en 1911, pour la société minière NEC et qui porte, selon Oxaas, un autre trappeur, le nom de la fille de son fondateur Ernest Mansfield. Rudi utilisait cette hutte comme station secondaire. En bon état, cette hutte est toujours utilisée par la communauté scientifique de Ny-Ålesund. Nous pensions pouvoir y débarquer, mais le vent trop fort nous pousse dans la direction de Tinayrebukta. Cette petite baie un peu cachée est très rarement visitée. Elle est pourtant splendide, entourée de hauts sommets, elle se fini par le glacier Kollerbreen. Il est comme « suspendu » au-dessus de l’eau. Le Nanook nous fait un panorama circulaire du site et nous dépose sur une grande plage. Du moins, notre zodiac nous dépose là. Nous sommes accueillis par quelque veau marin curieux. Et notre balade à pied nous emmènera vers un promontoire d’où on peut voir au loin le système des glaciers de Lilliehook, celui du Kollerbreen et bien sur notre bateau au loin. De là-haut, c’est un panorama superbe. Beaucoup de traces de rennes, mais sans les rennes.
Nous reprenons notre chemin avec le Nanook, passons devant le glacier du 14 juillet, que nous saluons bien entendu la veille du dit 14 juillet, juste avant la conférence de Christophe sur le ballet merveilleux du Plancton. Un autre monde que l’on découvre, un monde de cténophores lumineux, de copépodes et de chaetognates, un monde d’une diversité inouïe. Et surtout un monde à protéger puisqu’il nous assure, entre autres taches, la production des 2/3 de l’oxygène que l’on respire …
Nous sommes enfin rendus à Blomstrandoya, en Baie du Roi, pas très loin de la station scientifique de Ny Alesund pour y poser notre ancre. Nous devons d’ailleurs tous couper notre wifi (y compris le Nanook) pour ne pas perturber les expériences en cours sur la base. Cela dans un rayon de 20km autour de Ny Alesund. On a plus de réseau, alors on se console facilement avec un BBQ en extérieur qui constituera notre diner. Et en plus, dans un décor exceptionnel de petits icebergs à la dérive, certains avec un phoque dessus. En fait c’est lui qui profite du spectacle, et qui nous regarde…. Alors, nous vous souhaitons de beaux rêves et une bonne nuit.

Lundi 14 juillet – Copper Mine – St. Johns Fjord

Ce matin, une brume épaisse s’accroche aux reliefs. L’ambiance est feutrée alors que nous embarquons en zodiac pour explorer la côte sud du St. Johns Fjord.
Notre première halte se fait sur un ancien site minier, connu sous le nom de Copper Mine. Ici, au début du XXe siècle, des compagnies britanniques et américaines ont tenté d’exploiter un filon de cuivre. Mais les conditions extrêmes, l’isolement et la faible rentabilité du site ont rapidement mis fin à ces tentatives. Aujourd’hui, seuls subsistent quelques vestiges : planches de bois, équipements rouillés et traces d’une activité humaine abandonnée, dans un décor désormais reconquis par la nature.
Depuis nos zodiacs, nous observons un groupe d’environ cinquante phoques veaux-marins (Phoca vitulina), également appelés phoques communs. Ces phoques de taille moyenne sont reconnaissables à leur tête arrondie, leurs grands yeux foncés et leur pelage tacheté. Ils se reposent souvent sur les rochers ou sur la banquise, et sont très curieux, comme en témoigne le comportement de plusieurs individus qui s’approchent de nos embarcations pour nous observer — aussi intrigués par nous que nous le sommes par eux.
Nous débarquons ensuite pour une belle marche à la rencontre des rennes du Svalbard (Rangifer tarandus platyrhynchus), une sous-espèce endémique de l’archipel. Plus petits et plus trapus que leurs cousins de Scandinavie ou du Canada, ils sont parfaitement adaptés à la vie en milieu arctique. Leur pelage épais, leurs courtes pattes et leur museau large leur permettent de survivre aux hivers rigoureux. Plusieurs mâles arborent de magnifiques bois en croissance, encore couverts de velours. Ils paissent tranquillement dans une vallée étonnamment verdoyante, nourrie par la fonte des neiges.
Ce paysage, couvert d’une végétation luxuriante pour la région, marque une transition étonnante avec les zones plus minérales que nous avons visitées jusqu’à présent. Depuis une falaise, nous surplombons un canyon que nous longeons pour retrouver nos zodiacs.
Après le déjeuner, Xavier repère une silhouette au loin : un ours polaire nage entre les plaques de glace. Nous l’observons de loin alors qu’il progresse calmement, zigzaguant dans la banquise. Il tente d’approcher discrètement un phoque barbu, mais celui-ci, méfiant, prend la fuite en plongeant à l’eau. L’ours continue son chemin le long de la côte, s’éloignant vers l’ouest.
Nous décidons alors de poursuivre notre navigation dans ce fjord majestueux, dominé par deux fronts glaciaires. Devant le Konowbreen, un phoque repose nonchalamment sur un petit iceberg. Nous débarquons pour approcher à pied ce front glaciaire, massif et silencieux. Même inactif, il impose le respect par sa taille.
Nous poursuivons jusqu’au glacier Osbornebreen, également immense, qui ferme le fond du fjord comme une muraille de glace bleutée.
De retour à bord du Nanook, il est temps de rendre notre matériel. Nous retrouvons nos guides et le capitaine pour une dernière soirée conviviale à bord. Nous remercions chaleureusement chacun pour cette magnifique aventure, et notamment Grands Espaces, sans qui ce voyage n’aurait pas été possible.
En soirée, Xavier partage avec nous une sélection de photos retraçant les moments forts du séjour : sourires, émotions et beauté sauvage s’invitent sur grand écran. Le Nanook met le cap vers Longyearbyen, pendant que nous prolongeons encore un peu cette aventure dans nos pensées

Mardi 15 juillet – Longyearbyen

Il est 9h lorsque nous quittons le Nanook, le cœur un peu serré. Ce bateau, qui fut notre refuge et notre point d’ancrage dans les paysages sauvages du Spitzberg, devient à présent un souvenir flottant.
Nous saluons chaleureusement nos guides, Christophe et Xavier l’équipage, et tous ceux avec qui nous avons partagé cette aventure hors du commun. Certains prennent la route de l’aéroport, d’autres prolongent un peu le voyage en flânant dans le centre-ville de Longyearbyen, la capitale la plus septentrionale du monde.
Le ciel est clair, l’air est frais, et dans nos esprits résonnent encore les sons du vent, des vagues et du silence polaire. Ce séjour restera gravé comme une expérience rare, puissante, entre beauté brute, rencontres animales et moments humains partagés.

 

VOUS SOUHAITEZ VOUS AUSSI PARTIR À LA DÉCOUVERTE DU ROYAUME DES OURS ?

DÉCOUVREZ NOS CROISIÈRES AU SPITZBERG !

Petites pensées pour les croisiéristes et l'équipage !

Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.

Écrivez un message aux croisiéristes et à l’équipage !

Messages

  • Martine, Lyon

    Avec une équipe de guide comme celle-là vous allez faire un voyage magnifique ! Amitiés

  • Beyssac AetE

    Bonjour à vous deux les meilleurs guides que nous ayons connus durant nos nombreux voyages .
    Nous vous souhaitons une bonne navigation et une bonne cantine .
    Amicalement et bises en attendant de se revoir .

Fermer

Pour une meilleure expérience, nous vous conseillons de tourner votre tablette en paysage