Le guide et chef d’expédition

Antoine Lochin

Guide naturaliste

Le réveil du Spitzberg

Du 3 au 11 avril 2025

Jeudi 3 avril 2025

L’arrivée en avion au Spitzberg est grandiose ! Le ciel dégagé nous permet de survoler les fjords enneigés, avant d’atterrir à Longyearbyen, la capitale de l’archipel. Si le ciel est bleu, le thermomètre flirte cependant avec les -20 degrés Celsius. Nous déposons rapidement nos bagages à bord avant de profiter de Longyearbyen pour quelques heures. Enfin, il est temps d’embarquer. Nous faisons connaissance avec nos guides Nathalie et Antoine, qui, après quelques consignes de sécurité, nous présentent la carte des glaces et l’itinéraire prévu pour le lendemain. Après un premier dîner à bord, nous rejoignons tous la passerelle pour observer les magnifiques lumières du couchant, passant du rose au violet sur les sommets enneigés. Notre aventure commence demain.

Vol SPitzberg

Vendredi 4 avril

Après une belle navigation au petit matin, baignée de somptueuses couleurs orangées, nous arrivons à l’entrée du fjord de Trygghamna. Avant même notre petit déjeuner, nous apercevons trois morses se prélassant sur une plaque de banquise dérivante ! Quel beau moyen de commencer une journée en Arctique ! Ensuite, il est temps de nous équiper chaudement pour notre première sortie. Rapidement, nous sommes tous sur le pont, où nous assistons à un dernier briefing de sécurité pour les zodiacs avant de rejoindre la côte. À terre, nous enfilons nos raquettes et partons rapidement à la découverte du site : Alkhornet, à l’entrée du fjord de Trygghamna. Le spectacle est grandiose : le soleil éclaire de toute sa force les montagnes enneigées et la mer bleuâtre, ponctuée de quelques floes de banquise dérivante. Lors de notre progression dans la neige, nous avons la chance d’apercevoir deux femelles rennes au loin et, plus tard, pas moins de sept lagopèdes alpins, des oiseaux appartenant à l’ordre des galliformes, ressemblant aux perdrix des neiges.

Après plusieurs heures à terre, il est temps de rejoindre notre navire, le Vestland Explorer. Sur le chemin du retour, nous apercevons encore un morse, seul cette fois-ci et relativement jeune. Ces pinnipèdes du genre Odobenidae peuvent atteindre une espérance de vie de 40 ans ! Nous naviguons ainsi, au milieu de plaques de banquise en formation : température largement négative et mer d’huile, les ingrédients parfaits pour l’embâcle des fjords ! Ensuite, il est temps de quitter ce bras de mer et de naviguer toute l’après-midi et une partie de la nuit pour atteindre la baie de la Croix !

Lors de cette navigation, nous pouvons admirer ces paysages de glace et de montagnes enneigées, tout en assistant à une conférence de Nathalie sur l’histoire du Svalbard. Enfin, en fin d’après-midi, nous assistons à la présentation de l’équipage faite par notre commandant, Mickael. Nous faisons ainsi connaissance avec ces huit marins aguerris.La navigation continue ainsi, paisiblement jusqu’au milieu de la nuit La journée de demain s’annonce déjà splendide !

Samedi 5 avril 2025

Les moteurs ronronnent tôt ce matin, après une nuit au mouillage à l’entrée de la baie de la Croix. Le bateau est cependant déjà éveillé, les guetteurs sont postés en passerelle et au salon, armés de leurs jumelles, bien avant le petit-déjeuner. L’explorer remonte lentement le fjord en direction du glacier de Lilliehök, qui se dessine sous le soleil. Nous embarquons dans les zodiacs pour aller explorer ce glacier de plus près. Nous avons la chance d’observer en chemin un jeune morse tranquillement allongé sur un floe. Quelques têtes de phoques émergent également brièvement sur notre passage. Le clou du spectacle reste cependant le majestueux glacier, dont nous longeons le front durant plus d’une heure, passant du soleil à la brume, et rentrant sous une neige drue. Après le déjeuner, le commandant nous fait la surprise d’une navigation dans le magnifique Tinayrefjord pour observer le glacier suspendu, avant de reprendre la navigation vers Camp Zoe.

Lillihook Spitzberg

Nous ressortons l’après midi pour visiter la cabane construite par le trappeur Henry Rudi « Polar bear King », avant d’entamer une longue randonnée en raquette à la recherche de renards et de rennes, dont les traces se découpent dans la neige. Les rennes se cachent durant notre passage, pour réapparaître après le dîner. Au retour, Nathalie nous présente la deuxième partie de son « histoire du Svalbard via la toponymie », et Antoine nous annonce une bonne nouvelle : Le vent s’étant calmé, nous partons cette nuit vers le Nord.

Rennes Arctique Spitzberg

Dimanche 6 avril 2025

Après une navigation matinale le long de la côte des Sept Glaciers, nous arrivons aux portes de la baie de la Madeleine vers 8 h.
Le ciel est bas ce matin et la visibilité réduite. Nos guides, anticipant les conditions, décident rapidement de renoncer au débarquement prévu à Graveneset et optent pour une navigation scénique à bord de notre navire.

Quelle excellente décision ! Bientôt, nous nous retrouvons face à la banquise côtière qui coupe le fjord en deux et nous dévoile un paysage polaire d’une beauté grandiose. Après de longues minutes passées dehors à observer et photographier ces montagnes enneigées, notre navire reprend sa route, s’avançant toujours plus au nord. Nous nous engageons ainsi dans l’étroit détroit de Sorgattet puis dans le fjord de Smeerenburg.

Glacier de Smeerenburg Croisière Polaire Spitzberg
Au fond du fjord, la banquise se présente une fois de plus, mais cette fois plus morcelée, nous permettant de tracer notre chemin à travers ce dédale de glace en direction du majestueux glacier.
En chemin, nous apercevons trois morses, tranquilles sur une plaque de banquise !

Morses Spitzberg

En fin de matinée, alors que nous jetons l’ancre dans l’une des baies du fjord de Smeerenburg, Antoine en profite pour donner une conférence sur les différents types de glace, avec une parenthèse dédiée aux morses, une espèce intimement liée à la banquise et que nous avons eu la chance d’observer à plusieurs reprises.

Après le déjeuner, nous avons prévu une excursion sur la banquise côtière, mais la température glaciale et le vent fort nous obligent à nous couvrir encore davantage !
Une fois sur la glace, le spectacle est à couper le souffle. Le soleil se lève tel un magicien et dissipe les dernières nappes de brouillard persistantes. Nous avançons sur la mer gelée en direction du glacier, nous en approchant à quelques centaines de mètres. Les nuances de bleu de cette masse glacée sont infinies et merveilleuses, et malgré le froid mordant, nous restons longuement à observer ce spectacle naturel inoubliable.

Smereenburg Spitzberg

De retour à bord, notre navire lève l’ancre et prend la direction d’Indre Norskøya, où nous passerons la nuit. Notre équipe d’expéditions nous présente les plans pour demain : nous tenterons d’atteindre la banquise hauturière, située à quelques dizaines de kilomètres au nord.

Lundi 7 avril 2025

Il est 7h30 ce matin lorsque nous entendons le premier floe taquiner la coque de l’Explorer. Le réveil est paresseux, chacun s’étant porté volontaire pour une veille ours d’une heure, tout au long de la nuit. Pas de trace du plantigrade, mais l’expérience était amusante. L’excitation monte, la banquise tant attendue approche. Nous avons passé les 80 degrés Nord. Le ciel est couvert, les températures glaciales. Le thermomètre frôle les -15°C, mais avec le vent du nord, le ressenti se rapproche plus des -25°C, comme nous l’expliquera Antoine au récap. Les premières plaques se découpent sur l’océan. Blanches, parsemées de zones bleues translucides.

Yacht Explorer dans la banquise Spitzberg

Malgré le froid mordant, un zodiac est mis à l’eau et nous sortons découvrir ce nouveau milieu, sous bonne garde de l’Explorer qui nous suit lentement. Les floe dansent sur l’eau, enveloppés de brume, s’entrechoquant à chaque vague. Nos guides nous font la surprise de se poser sur une plaque de banquise, sur laquelle nous allons débarquer quelques instants. Moments magiques immortalisés d’un clic, avant de rentrer nous réchauffer à bord.

Zodiac banquise

Il est temps de partir, le vent forcit et l’Explorer a quelques heures de navigation avant de passer le Sorgattet, « la porte du sud » qui nous permet de nous réfugier dans le Smeerenburgreen. A peine le déjeuner avalé, nous repartons pour une nouvelle sortie zodiac à la découverte des sites historiques de Smeerenburg, ancien site baleinier, et de Virgohamna le lieu de départ de la célèbre expédition Andrée, sans oublier une observation de morses alanguis sur la banquise. Au retour, Antoine nous conte l’histoire de cette épopée tragique en ballon à hydrogène. L’Explorer reprend sa route vers le sud, longeant la superbe côte des 7 glaciers, veillée par les sommets saupoudrés de neige.

Mardi 8 avril 2025

Au terme d’une nuit reposante dans la baie du 14 Juillet, nous profitons dès le petit matin du spectacle qui s’offre à nous : le majestueux glacier du 14 Juillet, entouré de banquise côtière morcelée, le tout baigné par un soleil éclatant ! Ainsi, après un rapide petit déjeuner, nous enfilons nos chaudes combinaisons et embarquons à bord des zodiacs. Tout d’abord, nous partons explorer la baie. Le vent souffle fort à l’extérieur, mais ici, tout semble calme.
Peu après, nous avons la chance d’apercevoir des oiseaux, et pas n’importe lesquels ! D’abord, au-dessus de nous passent plusieurs eiders à tête grise, rapidement suivis par des hareldes boreales. Quelle chance d’observer ces deux espèces appartenant à la famille des anatidés !


Quelques instants plus tard, sur la banquise, nous apercevons une mouette ivoire. Oiseau rare et véritable symbole de l’Arctique, nous avons le privilège de l’observer pendant un moment.
Ensuite, nous débarquons sur la plage nord qui borde la baie. Raquettes aux pieds, nous nous dirigeons vers le glacier en avançant sur un ruisseau de fonte gelée. La vue sur le glacier et la baie, prise dans les glaces, est splendide. C’est sans doute l’un des moments forts de notre voyage.


Nous montons même un peu en hauteur pour surplomber le glacier et profiter de cette vaste étendue de glace. De retour à bord, peu avant midi, nous profitons d’une rapide visite de la salle des machines avec notre chef mécanicien ! C’est toujours fascinant de découvrir les coulisses d’un tel navire.

Pendant le déjeuner, nous mettons le cap sur la baie du Roi, mais la météo se dégrade rapidement, avec un vent établi à 30 nœuds. Le programme de l’après-midi est donc adapté à ces conditions extrêmes. Nos guides décident de privilégier une navigation scénique à bord de notre navire dans cette baie mythique, prise en grande partie par la banquise et parsemée de quelques icebergs. Ce paysage est somptueux, et nous restons nombreux en passerelle à admirer ce décor féerique.

Baie du Roi Spitzberg

Nous aurons même la chance d’apercevoir un renard polaire courant à toute allure sur la banquise ! L’après-midi se termine par un récapitulatif de Nathalie sur la baie du Roi et les sites historiques de Ny-London et Ny-Ålesund.
Puis, après le dîner, nos guides nous annoncent une activité des plus excitantes ! Et en effet, à 21h, alors que le soleil commence à se coucher et que la baie se pare de teintes rosées magnifiques, nous embarquons en zodiac pour une sortie à travers les innombrables icebergs. Un moment de pure beauté !

Mercredi 9 avril

Le salon et la passerelle s’éveillent plus lentement ce matin, après notre sortie nocturne. Notre commandant a emprunté en douceur l’étroit passage du Forlandsundet, nous mettant à l’abri de l’île Prins Karls Forland. Le détroit est empli de banquise disloquée, tout est blanc, sommets et mer, la navigation est magique dans la douce lumière du matin. Arrivés devant le glacier Dahlsbreen, Antoine part en repérage. Pas de sortie zodiac finalement ce matin, le front de glace est pris dans la banquise de fjord. Toujours aussi motivés, nous débarquons sur la moraine, chaussons nos crampons, et partons pour une longue boucle qui nous mènera sur la banquise devant le glacier.

Printemps polaire Spitzberg ©Xavier Allard

Ici, pas la moindre trace d’activité humaine, nous voici seuls avec le vent qui balaie la neige, des icebergs translucides pris dans la banquise et quelques pas de renards. L’Explorer rejoint ensuite le St Jonsford. Nos guetteurs, maintenant tout à fait entrainés, repèrent immédiatement quelques rennes. Zodiac et crampons sont ressortis et nous voilà repartis. Nous croisons quelques lagopèdes en chemin, avant de rejoindre le troupeau. Le groupe se sépare ensuite en deux. Les amateurs d’observation restent photographier les rennes dans le cadre alpin majestueux du Jonsford, les sportifs partent à l’assaut d’une nouvelle moraine afin d’observer le glacier en surplomb.

Rennes Spitzberg

Plusieurs têtes de phoque émergent sur notre passage, et nous avons la chance d’observer un jeune phoque sur un rocher en rentrant au bateau. La soirée se poursuit en passerelle, en observant le voile rosé sur les pics au coucher du soleil. Nathalie nous a présenté ce soir « Les petits secrets des animaux », ou comment la faune de l’Arctique s’adapte à son milieu.

Jeudi 10 avril 2025

Après une longue navigation depuis le fjord de St. John’s, nous nous trouvons ce matin dans l’Isfjord, plus précisément devant la superbe baie de Yoldiabukta. Par -12°C et sous un calme plat, la banquise se forme partout dans l’Isfjord. Le paysage est à couper le souffle, mais cette glace naissante nous empêche malheureusement de nous approcher de la côte et des glaciers. Malgré cela, nous passons toute la matinée à naviguer dans le parc national de Nord-Isfjorden à la recherche de faune. C’est impressionnant de voir le nombre de rennes qui vivent sur ces vastes plaines enneigées ! Cette navigation nous offre aussi l’occasion de contempler les hautes montagnes qui bordent les fjords, véritables murailles se jetant dans la mer.

Frazil Spitzberg

À l’heure du déjeuner, nous atteignons la baie abritée de Skansbukta. Après un bon repas préparé par notre chef, nous partons en sortie zodiac. Nous longeons d’abord les falaises à la recherche d’animaux, et découvrons rapidement des traces de renard et d’ours polaire ! Quelques instants plus tard, chance inouïe : nous apercevons un renard bleu que nous pouvons observer longuement.

Nous débarquons ensuite à terre, au niveau du site historique de Skansbukta, ancienne mine de gypse du début du XXe siècle. On y trouve encore une vieille barque, ainsi que les vestiges de l’ancienne ligne de chemin de fer. C’est touchant de voir ces traces du passé, figées dans le temps.

De retour à bord, sous un ciel radieux, nous levons l’ancre et mettons le cap vers notre dernière escale : Longyearbyen. En route, Antoine nous rassemble au salon pour une présentation passionnante sur les oiseaux du Svalbard, suivie d’un quiz historique sur les grandes expéditions polaires à travers les âges. Enfin, en début de soirée, alors que la ville apparaît à l’horizon, nous trinquons tous ensemble, chaleureusement, à ce beau voyage qui restera gravé dans nos mémoires pour longtemps.

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