Le 19 septembre 2017, les passagers du bateau polaire l’Akademik Shokalsky étaient sur les côtes de l’île de Wrangel, Extrème Orient russe, le long de la côte ouest de l’île.

À l’approche d’une de ses rives, surprise… Pas moins de 230 ours sont observés !

30 sur la baleine, 50 proches, plus d’une centaine à moins de 2 km… La plus grande concentration d’ours blancs jamais observée au monde!

Des ours mâles, femelles mais aussi des petits, dont 2 femelles suitées de 4 oursons !

Observation de 230 ours côte ile Wrangel, à bord du bateau polaire Professeur Khromov
Observation de 230 ours côte ile Wrangel, à bord du bateau polaire Professeur Khromov.

 

TEMOIGNAGE D’UN PASSAGER GRANDS ESPACES : Mr Jean-Jacques GERBER

Une incroyable rencontre

Rien ne me prédestinait à vivre ce moment magique, si ce n’est la recherche d’un voyage inédit. On entend souvent parler des croisières polaires Svalbard et Antarctique. Mais le passage du Nord-Est que nenni! Isabelle Autissier et Erik Orsenna en ont fait un livre « Passer par le Nord » plutôt alarmant sur la pollution. Quelle n’a pas été ma surprise quand j’ai découvert que l’on pouvait monter à bord d’un bateau polaire russe naviguant de Murmansk, Russie (près de la frontière norvégienne) à Anadyr, Russie (Détroit de Béring).

« Ce n’est pas une croisière mais une expédition. Ceux qui ne sont venus que pour les animaux et les oiseaux seront déçus. Si nous en voyons, et nous en verrons, tant mieux ». Ces paroles prononcées par Rodney Russ, le chef d’expédition, lors de la première réunion ont le mérite d’être claires!

J’ai donc embarqué le 29 août à Murmansk sur l’Akademik Shokalsky qui avait déjà connu une petite notoriété, en étant bloqué plusieurs jours par les glaces avec ses 40 touristes le 24 décembre 2013 entre la base française de Dumont-d’Urville et la Nouvelle-Zélande.

Nous avons navigué dans le froid et le brouillard coupé parfois par un soleil pâle, direction l’archipel François Joseph, la mer de Kara, la Terre du Nord dont certaines îles ont des noms aussi exotiques qu’île de la Révolution d’Octobre, île Bolchevik et île Pionner. Et nous avons continué sur la mer de Laptev, les îles de la Nouvelle Sibérie pour finalement atteindre au bout de 3 semaines l’île de Wrangel.

En fait durant ce parcours, nous avions déjà rencontré un troupeau de boeufs musqués, des renards blancs, des lemmings, et même un ours placide à côté de morses, une ourse avec ses petits et multiples oiseaux dont des jolis macareux.

Déjà très impressionné par Gregory, un spécialiste des mammifères en climat arctique qui, lors d’une ballade, nous avait montré comment faire pour qu’un ours polaire qui venait lentement dans notre direction se désintéresse de nous et reparte. Il faut se serrer les uns contre les autres pour faire croire à l’animal que nous sommes une masse plus grande que lui, marcher un peu, s’arrêter voir si l’ours curieux de nature s’arrête aussi, puis repartir et s’arrêter de nouveau, au bout du quatrième stop, l’ours s’est désintéressé de nous et nous a tourné le dos.

Et le 19 septembre, croisant au large de l’île Wrangel, des petites taches blanches sont apparues, on aurait dit un troupeaux de moutons. Très vite, on s’est aperçu qu’il s’agissait d’ours polaires qui descendaient par dizaines de la montagne. L’alerte sur le bateau polaire fut instantanée et tout le monde se retrouva sur la passerelle. On mit les zodiaques à l’eau. Ainsi on a pu s’approcher de cette horde attirée par une baleine morte échouée sur la plage. Il en venait de partout pour ce festin. On se demandait comment ces ours savaient, venant d’autres endroits forts éloignés, qu’il y avait quelque chose à manger. Les chiffres varient entre 150 et 230 ours polaires dans les médias anglo-saxons, mais sérieusement on peut penser à 180! Etonnant pour un animal solitaire!! S’il y a peu de mots pour décrire ce que nous avons vu, j’ai pris la mesure de l’événement lorsque le chef de l’expédition et le responsable de la Réserve Naturelle de l’île de Wrangell ont manifesté leur joie et leur étonnement. Jamais ils n’avaient vu pareil attroupement de leur vie consacrée à la protection des ours polaires.

Le dernier soir, c’est les larmes aux yeux que le chef d’expédition a pris congé de nous, un des buts de l’expédition était de relier aller et retour avec 2 x 40 touristes Anadyr à Murmansk, la même saison, partir juste après la fonte de glaces et revenir juste avant que celles-ci ne regèlent.

Pari réussi et même éclipsé par cette rencontre fortuite et incroyable de de tant d’ours polaires sur un même territoire.

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