
Marianne Duruel
Coordination et Photographie
9 novembre
21 novembre 2018
À bord de l’Ombak Putih, novembre 2018
Marianne Duruel
Coordination et Photographie
Journal de bord
Partis de Genève ou de Paris, nous nous retrouvons tous, finalement, à Singapour. Le petit groupe fait connaissance dans une ambiance très cosmopolite complètement à l’image de la ville. Singapour, c’est tout à la fois une île, un État, et enfin, une ville de 5 791 901 habitants. Sur ses 719 km², la petite Suisse d’Asie du Sud-Est a su se développer depuis son indépendance, en 1965, pour devenir l’un des pays les plus développés et les plus prospères du monde, tant en terme d’économie, d’éducation, de santé, de sécurité que d’urbanisme. Elle possède le 2e port au monde (après Shanghai) en termes d’exportations et de trafic maritime. C’est la 4e place financière au monde. La ville se targuait en 2009 d’afficher la plus forte concentration de millionnaires rapportés à la population totale devant Hong Kong, la Suisse, le Qatar et le Koweït.
De plus, grâce à son climat équatorial, la métropole très densément urbanisée s’offre le luxe d’une végétation luxuriante – même en plein centre-ville. Elle se veut la championne de l’esthétisme au service du développement durable. Depuis des années déjà, la végétation s’invite sur les hauts immeubles. Les projets verts ne cessent de se développer sur l’île et ont valu à Singapour le surnom de « ville jardin ». Suivant l’heure d’arrivée et l’impact du décalage horaire, chacun s’organise entre repos et découverte de la ville. Bienvenue à Singapour !
Nous quittons Singapour pour l’Indonésie. Ses 1 904 km², 5 160 km d’Est en Ouest et 1 760 km du Nord au Sud, expliquent notre périple. Nous rentrons dans le pays au niveau de sa capitale : Jakarta, puis atterrissons à Makassar. L’ancienne ville de « Ujung Pandang » (1 577 266 habitants), située au Sud de l’île de Sulawesi (les Célèbes), en est le centre des affaires. Sulawesi est la quatrième plus grande île du pays. Mustari, notre guide, nous accueille à l’aéroport. Quatre principaux groupes ethniques y cohabitent : les Bugis, les Makassars, les Mandars et les Torajas. Les deux premiers sont côtoers et les deux suivants établis dans les montagnes. Ces peuples possèdent encore leur propre culture et leur propre langue. Les religions dominantes sont l’islam, pour les premiers, et le christianisme chez les Mandar et les Torajas. Pour les chrétiens, l’enterrement est essentiel. Les traditions funéraires des Torajas qui nécessitent le sacrifice de nombreux buffles sont très particulières et importantes dans la vie sociale. Pour l’heure, nous roulons vers notre hôtel sur un axe bordé de palmiers à bétel, Areca catechu. Ils sont précieux, car leur noix, dite d’arec ou de bétel, est très courue, ici. On chique un mélange fait de noix d’arec, de tabac, de feuille de bétel, d’un peu de chaux, le tout, parfumé au clou de girofle… Cela possède, dit-on, toutes sortes de vertus, mais tache lèvres et dents… La nuit est tombée sur la ville et, en ce samedi soir, la ville est fort agitée et lumineuse… Après un excellent dîner très orienté fruits de mer, nous profitons d’un repos bien mérité.
Ce jour est consacré à la découverte de Makassar et sa région. Nous commençons par le marché aux poissons. Les poissons sont débarqués directement des bateaux de pêche. Sous la vaste halle, on se presse, on se bouscule, mais toujours avec le sourire, devant les myriades de poissons de tailles et de couleurs variées. Ce marché donne une première idée de la biodiversité marine locale. Tout autour du marché, c’est l’effervescence. Les rues étroites sont encombrées de motos, vélos, rickshaws, voitures, camions. Tout est inextricablement mêlé et les croisements sans se toucher tiennent souvent du miracle… A la sortie du marché, les parkings à motos et scooters regorgent d’engins… Tous les habitants du coin que nous croisons sont accueillants, souriants et joyeux. C’est vraiment la « marque de fabrique » indonésienne… Les enfants remportent un franc succès auprès des photographes, souvent les photos sont faites sur demande des petits jeunes gens. Nous continuons vers le port des bateaux bugis ou goélettes traditionnelles « pinisis ». Ces élégants bateaux à la proue élancée servent à faire du cabotage dans la région. Ils peuvent transporter des marchandises très variées : riz, bananes, oignons, échalotes… Les chargements et déchargements peuvent se faire aussi bien à dos d’hommes sur des planches de bois qu’à l’aide de petites grues.
Nous quittons le port de Makassar pour prendre la route de Maros. La région est particulièrement réputée pour la beauté de ses paysages karstiques. Après environ une heure de route, nous arrivons à l’embarcadère. De jolies bateaux effilés aux couleurs pimpantes nous attendent. Notre petite croisière nous entraine au fil de l’eau, d’abord entre des blocs de calcaires sculptés par l’érosion puis la végétation se ressert sur le cours d’eau et nous glissons entre des rangées de palmiers nypas. De place en place, les filets et bambous des systèmes de pêcheries attendent la saison favorable. Plus nous avançons et plus nous pénétrons entre les hauteurs karstiques. C’est superbe! Aujourd’hui, c’est dimanche et nous croisons parfois une autre embarcation en sens inverse chargée de passagers enthousiastes qui nous saluent frénétiquement. Vraiment joyeux ces Indonésiens… Après quelques passages sous d’improbables ponts de bambous et un étroit défilé calcaire, nous arrivons à un débarcadère. C’est un petit village d’une vingtaine de maisons. Bâties sur un secteur de rizières, les maisonnettes se reflètent dans l’eau dans une sorte de petite vallée entre des promontoires karstiques.
L’une d’elle nous accueille sous un charmant auvent de bambou. Le déjeuner est pris sous la surveillance de la grand-mère de la famille qui nous observe du haut d’une ouverture de la maison sur pilotis. C’est excellent et quel cadre! La balade digestive permet aux amateurs une petite expédition entre les parcelles en eaux, en cette saison consacrée à la pisciculture et à l’élevage des canards. Nous atteignons une falaise dont le pied servit d’abri dans le passé. Un passé lointain puisque à certains endroits, dans la région, des pétroglyphes datés de près de 40 000 ans attestent d’une occupation humaine. Nous regagnons Makassar pour y visiter le musée « La Galigo » consacré aux modes de vie traditionnelle. Un dîner dans un restaurant de fruits de mer clôt cette belle journée.
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