
Vincent Lecomte
Écologie Polaire
4 juillet
15 juillet 2025
Vincent Lecomte
Écologie Polaire
Jean-Marie Seveno
Photographe
Élodie Marcheteau
Géologie
Antoine Lochin
Guide naturaliste
Rémi Suchowierch
Guide naturaliste
Fabrice Capber
Guide Polaire
Woldek Mucko
Médecin à bord
Sarah Galtier
Conseillère croisières
Certaines photos photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
C’est ici que débute notre aventure : de Paris à Marseille, de Nice à Bruxelles, malgré les grèves annoncées nous redoublons de chance et finissons par nous retrouver à Oslo. Première étape de notre voyage où nous faisons la rencontre de notre guide Fabrice et de notre directrice de croisière Sarah. Après quelques heures de vol, survolant les nuages nous les fendons enfin pour apercevoir les sommets de l’archipel que nous nous apprêtons à découvrir : le Svalbard, dont l’île principale nous est connue sous le nom de Spitzberg. Après avoir rencontré notre équipe d’expédition à notre arrivée à l’aéroport, nous passons par le centre de Longyearbyen pour faire quelques achats de souvenirs et nous imprégner de cette ambiance polaire.
Place à la découverte de l’Océan Nova, nous prenons nos quartiers, nos marques, rencontrons l’équipage et faisons la connaissance, après un exercice de sécurité, de tous les membres de notre équipe d’expédition : Vincent, Elodie, Rémi, Martial, Antoine, Jean-Marie et Wlodek.
Les présentations faites, il est temps d’aller manger et de se délecter de notre premier repas sur le bateau. Les lumières sont spectaculaires, des nuages viennent auréoler les sommets des montagnes environnantes. Conférant une ambiance absolument mystique, poétique à l’instant vécu. Notre guide Fabrice repère un dos blanc, frôlant la surface, laissant apparaître une silhouette spectrale à travers les flots : un belouga ! Nous sortons sur les ponts d’observation accompagnés de notre équipe d’expédition, un groupe entoure le bateau que nous observons avec attention, contemplation. Conscients de la chance que nous avons d’observer ce magnifique cétacé de la famille des odontocètes (baleine à dents) qui se déplacent généralement en groupe. L’observation dure un moment, nous les voyons par transparence onduler sur le fond turquoise de l’océan percer les flots de leurs dos lactés en un fragment de seconde.
Quel spectacle, quelle chance. Nous gagnons nos cabines afin de réaliser ce que ce voyage promet de nous offrir et d’en mesurer l’ampleur avant de sombrer dans les bras de Morphée.
Nous entamons ce matin notre première journée pleine et entière en Arctique. Au cours de cette « nuit », la plupart d’entre nous a d’ailleurs vécu son premier jour polaire, une expérience singulière à laquelle nous allons rapidement être habitués. L’Ocean Nova a tracé sa route plein Nord à travers la mer du Groenland pendant que nous sombrions dans les bras de Morphée après notre arrivée sous ces hautes latitudes hier après-midi. Et quelle arrivée ! Nous reparlerons tout au long de notre expédition de cette inattendue et époustouflante observation de dizaines de bélougas à la sortie de l’Isfjord, ces mythiques et rares marsouins blancs. Ce début de journée nous offre un ciel couvert avec une mer légèrement agitée et une bonne visibilité horizontale. Un temps typique dans l’archipel du Svalbard. Les fortes chaleurs qui nous ont assommés en Europe ces derniers jours sont oubliées avec soulagement, et nous avons tous hâte de profiter de cet environnement sauvage et glacé. La côte des 7 glaciers visibles au large nous en donne un aperçu.
La matinée est consacrée au briefing « sécurité » obligatoire et indispensable en ces terres belles et hostiles à la fois où l’ours blanc n’est pas qu’une image d’Epinal, c’est également un danger mortel pour l’humain. Il faudra savoir l’observer, s’en régaler et s’en méfier ! Nous sommes prévenus. La sécurité de tous en zodiac ainsi que l’indispensable respect de l’environnement que nous allons découvrir et parcourir sont également présentés. Un atelier photo permet aux uns et aux autres de maîtriser parfaitement les prises de vues et leurs appareils photographiques afin de garder les meilleurs souvenirs de ce voyage qui en est qu’à ses prémices.
L’après-midi est consacrée à notre première sortie en zodiac. Nous mettons un pied dans l’aventure. C’est dans le Fuglefjord (fjord aux oiseaux) que notre expédition commence à 79° de latitude Nord au Nord-Ouest de l’archipel. Nous nous baladons devant le glacier Svitjodbreen de 3,5 km de large.
Ce front glacé qui se dresse par endroits à plus de 70 mètres est très impressionnant. Les paysages alentour jalonnés de montagnes pointues entrecoupées de glaciers sont typiques de cette région du Svalbard. La beauté du site ne doit pas nous faire oublier ses dangers. Les vêlages de séracs dont nous avons été les témoins, dont un très impressionnant, nous rappellent combien la nature peut-être à la fois belle et cruelle. Ils nous font également réfléchir quant à l’avenir des régions arctiques bien plus soumises aux effets des changements climatiques que le reste du monde. Au cours de cette sortie, de nombreuses espèces d’oiseaux sont observées (guillemots de Brünnich et à miroir, mouettes tridactyles, goélands bourgmestres, eiders à duvet, sternes arctiques, macareux moines), ainsi qu’un phoque annelé et (encore) des bélougas, mais quelle chance !
Attention, la journée n’est pas encore terminée ! En milieu d’après-midi nous rejoignons la cité baleinière de Smeerenburg située sur Amsterdamøya (l’île d’Amsterdam) où des ours polaires ont été aperçus. Smeerenburg signifie « ville de la graisse » en hollandais. Ce nom résume à lui seul le sort réservé aux dizaines de milliers de cétacés découverts dans cette région par Willem Barents en 1596. C’était effectivement la grande époque de la ruée vers la graisse de baleine, qui tout au long du XVIIème siècle décima la quasi-totalité des baleines du Svalbard. L’huile extraite de cette graisse était conditionnée sur place en barils puis envoyée dans toute l’Europe. Elle était utilisée pour l’éclairage urbain principalement.
Heureusement les baleines sont maintenant protégées au Svalbard, deux d’entre elles – des petits rorquals – pointent le bout de leurs nageoires caudales au
moment même où nous embarquons dans les zodiacs. Quant aux ours espérés, ils sont bien là. Deux d’entre eux batifolent dans l’eau au bord d’une plage, en se poursuivant, se coulant, se poussant ou se cachant derrière une roche erratique semi-immergée avant de l’escalader pour mieux se surprendre mutuellement. Un autre se nourrit sur une carcasse de morse, la gueule en sang, faisant des allers-retours dans l’eau pour se rincer la face. Un quatrième individu non loin de là est plus calme, il hume l’air autour de lui, se repose ou se déplace lentement. Ces quatre ours nous ont régalés avec des prestations variées au grand bonheur des naturalistes en herbe que nous sommes.
Et ce n’est toujours pas terminé ! Plus loin le long de la côte de Smeerenburg nous tombons sur une échouerie de morses (une vingtaine de mâles de tous âges), un spectacle unique avec ces mastodontes aux longues dents pouvant peser jusqu’à 1,5 tonne. Ces énormes pinnipèdes se retrouvent sur une langue de sable, agglutinés les uns contre les autres pour se reposer et se réchauffer entre deux parties de pêche dans les fonds sablonneux environnants.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, leur mets de prédilection est constitué exclusivement de coquillages bivalves dont ils sont capables de consommer la partie molle par simple aspiration ! Mais quel après-midi dantesque, à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de Grands Espaces !
Ce matin, un soleil radieux brille au dessus de l’Océan Nova. Notre équipe d’expédition nous propose de fouler pour la première fois la terre du Svalbard. Plus précisément l’île de Chermesideøya au nord de la terre du Nord Est. Devant nous une superbe plage de sable fin se dessine, avec des sommets aux pentes douces. La neige est encore bien présente et forme un patchwork nacré sur les roches granitiques claires de cette île.
Un groupe de bons marcheurs se forme pour une randonnée active qui nous mène vers le point culminant de l’île, pour un dénivelé de quelques 200m. Le terrain est régulier dans un désert polaire caractéristique de ces îlots du nord de l’archipel. Le sommet nous offre une récompense qui vaut l’effort fourni, un panorama à 360° sur les baies voisines, sous un ciel bleu et une mer d’huile, une vision mémorable.
Un groupe de petits marcheurs déambule sur la plage et les premières hauteurs. Nos guides nous donnent des explications sur le bois flotté arrivé de Sibérie par la dérive transpolaire. Élodie, notre géologue, nous compte les secrets renfermés dans ces roches qui nous entourent. Nous observons également le ballet des sternes arctiques et des mouettes tridactyles. Une balade bucolique sous des températures estivales qui nous donne le sourire pour cette matinée polaire.
Enfin un petit groupe reste sur un zodiac pour une croisière dans la baie. L’occasion pour nous d’observer des rennes du Svalbard, espèce emblématique et endémique de l’archipel. Les eaux calmes et cristallines nous invitent à la contemplation.
L’après midi sera consacrée à une longue excursion en zodiac de 30km. Nous visitions les petits îlots de l’extrême nord de la terre du Nord Est. Après avoir longé les côtes, nous pénétrons dans la baie de l’Ekstremfjorden, où nous découvrons au gré de la navigation une petite colonie de mouettes tridactyles perchées à une dizaine de mètres dans une falaise de dolérite. En son pied, des roches tachetées de cristaux blancs apparaissent. Il s’agit de gabbros très anciens qui sont une rareté géologique de cet archipel. Nous poursuivons dans le fond de la baie jusqu’à une lagune face au glacier de Mikkel Rev. Un phoque annelé nous fera le bonheur d’apparaître dans la banquise côtière morcelée terminant le fond du fjord. Notre première observation de ce pinnipède, espèce emblématique de l’Arctique.
Après un retour à bord, nous avons le plaisir de rencontrer notre commandant, Barrios, lors d’un cocktail en son honneur. Toutes les équipes de l’Ocean Nova nous font une dernière surprise de taille, en effet un barbecue polaire est organisé sur le pont extérieur pour une soirée tout en musique et en bonne humeur. Encore une excellente journée aux confins de l’Arctique.
Après un superbe barbecue face à la Terre du Nord-Est et une navigation paisible vers l’extrême nord, nous voici, à l’aube, bien au-delà du 81e parallèle nord. Vers 7 h du matin, les premières plaques de banquise apparaissent ici et là. Rapidement, la glace se densifie jusqu’à devenir extrêmement compacte. À peine le petit-déjeuner entamé, une annonce retentit à bord : des ours viennent d’être aperçus, rôdant autour de ce qui semble être une carcasse de baleine ! Notre navire polaire s’approche prudemment, se frayant un chemin à travers la glace. Nous découvrons non pas deux, mais bien trois plantigrades !
Le premier, massif, se repose à proximité de la carcasse — qui s’avère être celle d’un cachalot. Le deuxième tourne autour pendant de longues minutes, tentant de s’approcher, mais il est rapidement repoussé par le plus imposant. Enfin, un troisième surgit des floes, à quelques centaines de mètres du navire, et se précipite lui aussi vers la carcasse !Entre-temps, le plus frêle des trois parvient à capturer un phoque. Mais à peine quelques minutes plus tard, sa prise lui est dérobée par l’un de ses congénères. Il vient ensuite se poster à une trentaine de mètres de notre navire, sous nos yeux émerveillés.
La vie suit ainsi son cours à 82°N. Les ours se relaient autour de la carcasse, le plus imposant régnant en maître… Et nous, à bord de l’Ocean Nova, à quelques dizaines de mètres de ce spectacle saisissant, assistons en silence à ces scènes de vie que, selon nos guides naturalistes, il est exceptionnel d’observer. Quelle chance incroyable nous avons ! Vers midi, après plus de quatre heures d’observation, le brouillard commence à envelopper le paysage. Il est temps pour nous de nous réchauffer et de déjeuner. À notre retour sur le pont, la brume est toujours là, mais nous distinguons encore la silhouette de la carcasse, avec un ours perché dessus.
En milieu d’après-midi, Vincent nous convie au salon pour une conférence absolument passionnante sur la vie des ours polaires. Puis, en début de soirée, l’équipe revient sur notre première observation de bélugas : Fabrice, avec une intervention à la fois scientifique et pleine d’humour ; Sarah, avec une belle touche de poésie ; et Antoine, qui nous offre une projection de ses plus belles images aériennes de cette rencontre avec les baleines blanches. Alors que l’heure du dîner approche, nous sommes toujours dans la banquise, enveloppés d’une épaisse brume. Nous y resterons encore quelques heures avant de reprendre la route… vers de nouvelles aventures.
Au delà du 81° parallèle Nord, l’Ocean Nova a navigué toute la nuit, longeant la banquise en direction de l’Ouest. La brume typique de cette couverture glacée de l’océan glacial arctique a auréolé le navire pendant de longues heures, avant de disparaître progressivement au petit matin. La visibilité devient soudainement excellente, et c’est dans cet environnement propice à l’observation qu’un point est observé à l’horizon : un ours, sa fourrure jaunâtre se détachant sur le blanc immaculé de la banquise, s’affaire à bonne distance du navire. Très actif, nous l’observons à la jumelle alors que le navire se fraye doucement un chemin dans ce puzzle glacé, poussant les plaques de banquise annuelle, révélant ça et là un bleu électrique hypnotisant. Cet ours est en chasse: il tourne et se dresse régulièrement sur ses pattes arrière, utilisant tout son poids pour briser cette glace et atteindre le phoque qu’il a repéré.
Ce manège dure de longues minutes, avant que l’ours ne change d’attitude pour s’éloigner après cette tentative infructueuse. Nous continuons de l’observer, toutefois nos chemins se séparent bientôt, le seigneur de l’Arctique préférant partir dans la direction opposée à notre navire. La distance qu’il met entre lui et notre navire à chaque pas sonne comme un humble rappel : ici, la Nature est maîtresse, et chaque observation, unique, invite à profiter pleinement de l’instant.
Cette philosophie va rythmer toutes nos activités de la journée. En effet, la brume est de retour, encerclant le navire dans une ouate cotonneuse, réduisant drastiquement la visibilité. Nous profitons de cette parenthèse pour en savoir plus sur la banquise à travers la conférence de l’un de nos guides : sa formation, ses formes, sa vie microscopique insoupçonnée, écosystème essentiel à la chaîne alimentaire, son évolution par rapport aux changements globaux. La passion de notre guide influencerait-elle la météo ? Soudainement de nouveau la brume se lève, la visibilité est idéale pour démarrer une sortie en zodiac dans cette banquise fragmentée en glaçons de toutes formes.
La mer est aussi calme qu’un lac. Seules les vagues créées par les mouvements des zodiacs animent doucement les plaques de cette banquise annuelle dans laquelle nous évoluons à faible allure. L’atmosphère est feutrée, les couleurs pastels du ciel bas se reflétant avec délicatesse dans cette eau aux allures de miroir. A perte de vue, un spectacle désolé, parfois chaotique au regard des hummocks, ces crêtes de compression créées par les vents et les courants. Pourtant, la présence des mergules nains s’ébrouant dans l’eau, le vol des guillemots de Brunnich et de deux macareux moines au dessus de nos têtes à plusieurs reprises nous rappellent que la vie est là, bien présente, dans cet environnement semblant si hostile. La vie en surface, mais aussi en profondeur : de ci de là, des petites têtes foncées dépassent de chenaux étroits, semblant s’étirer quelques instants avant de disparaître subrepticement dans l’immensité liquide. Ce sont des phoques annelés, reconnaissables par cette posture typique du bouchon leur permettant d’observer leur environnement de surface. Rarement visibles sur la glace, ces phoques de petite stature sont toutefois bien présents à l’intérieur de cette banquise : grâce à leurs griffes et à leurs dents, ils creusent des trous de respiration qu’ils entretiennent pour respirer ou accéder à des tanières créées naturellement sous des crêtes de compression ou des congères, leur apportant protection et isolation thermique. Ainsi, la vie est partout, et nous nous émerveillons d’autant plus de sa richesse en ces lieux reculés.
Nous rejoignons le navire avec le sentiment ému d’avoir contemplé le symbole de l’océan glacial arctique, si fragile et pourtant si essentiel.
L’Ocean Nova poursuit sa route vers le Sud-ouest, et après le déjeuner, nous profitons d’une nouvelle fenêtre météo et de la présence d’une grande plaque de banquise, un floe, pour débarquer tous ensemble. Notre équipe d’expédition nous a réservé une surprise : c’est un verre à la main que nous trinquons à cette expérience unique de l’éphémère aux couleurs turquoises. La joie est palpable, cela mérite bien une photo souvenir !
De retour à bord, l’un de nos guides nous présente l’histoire de l’archipel du Svalbard dans sa dimension humaine, depuis sa découverte en 1596 par le navigateur hollandais Willem Barentz, en passant par l’époque baleinière, celle des trappeurs et enfin les multiples expéditions d’exploration polaire dont ces terres furent témoins. Un dernier regard derrière nous, pour cette banquise qui nous a accueillis pendant deux jours en son sein généreux: que de richesse, que de moments suspendus à tous ces spectacles qui nous ont été offerts par cette étendue glacée, comme par ses fabuleux habitants.
Ce soir, l’Ocean Nova a repris la mer vers les terres en deçà du 79° parallèle, en direction du détroit d’Hinlopen. L’aventure se poursuit, et chacun se couche avec la curiosité enfantine de savoir ce que demain nous réserve.
La navigation de nuit nous aura conduit à la spectaculaire barrière de glace de Bråsvellbreen. Déroulant ses volutes glacées sous nos yeux, nous nous réveillons face à ce colosse de glace après l’annonce de notre chef d’expédition Vincent. L’immense façade de glace se dresse devant nous, abrupte, presque irréelle. Le silence est profond, à peine troublé par le craquement lointain de la glace. Elle s’étend sur des kilomètres, 180 exactement, vers le sud à perte de vue.
Le bleu cristallin tranche avec le blanc mat de la glace, et le long de la paroi, des cascades s’élancent en bédières, ces rivières de fonte qui serpentent à la surface du glacier et disparaissent dans ses entrailles. On distingue des mouettes tridactyles, quelques fulmars et guillemots qui tournoient, ponctuant le ciel de leurs cris, avant de se poser dans les anfractuosités de la glace. Le site est d’une beauté brute, austère, immense.
Nous regagnons le bord pour le déjeuner, et l’Ocean Nova lève l’ancre en douceur, cap vers Storisstraumen. À 15h30, nous embarquons à nouveau pour découvrir ce site extraordinaire, où le front du glacier forme un chaos saisissant. Les blocs disloqués, les fissures béantes, les morceaux de brash tout témoigne ici d’un vêlage incessant. On le sent et on l’entend dans un grondement sous-jacent, comme un souffle retenu. Un morse, couché nonchalamment sur un petit iceberg, nous observe sans hâte, insensible à notre présence. Des mouettes ivoire s’élancent au dessus de nos zodiacs.
Autour de nous, la mer scintille, encombrée d’icebergs et de blocs plus modestes sur un ciel gris et sombre, ponctué de morceaux d’azur. À part quelques petits effondrements, le front semble nous tolérer… jusqu’à ce que, au moment de notre départ, un énorme pan de glace se détache soudain et s’affaisse dans la mer étincelante dans un vacarme qui nous laisse tous muets.
Avant le dîner, Vincent nous fait un récapitulatif captivant de la journée, puis, avec Élodie, ils détaillent tour à tour les caractéristiques des bédières, des moulins de glace et leur rôle dans la dynamique du glacier. Martial nous présente quant à lui un court film d’un kayakiste de l’extrême descendant l’une de ces bédières, sur ce même site, avant de se jeter dans la cascade. Nous voici informés et subjugués.
Il s’agit encore d’une journée exceptionnelle aux confins de l’Arctique. Une de celles que l’on garde longtemps dans la mémoire, une histoire à la fois glacée et lumineuse que nous touchons du doigt et foulons de nos cœurs.
Après notre journée d’hier tout au long de l’extraordinaire barrière de glace de la calotte de la Terre du Nord-Est, nous nous dirigeons à nouveau vers le Nord, cap vers le Kapp Bruun. Nous sommes à 80°15′ de latitude Nord, au Nord-Est de la Terre du Nord-Est. Nous avons signé pour cette terre, nous en explorons tous les recoins. Le temps est frais, calme et lumineux malgré la présence d’une couche nuageuse. Ce cap qui se dresse devant nous a été nommé en l’honneur de Carsten Bruun, un chasseur de phoques et de baleines norvégien de la deuxième moitié du XIXème siècle qui participait également à des relevés météorologiques. L’Association scientifique de France lui décernera d’ailleurs une médaille d’or pour son travail.
Ici, changement de décor. Nous retrouvons un paysage de glaciers, de falaises et de baies. Nous partons en zodiac les explorer dès 9h. Une colonie bruyante de mouettes tridactyles et de guillemots de Brünnich s’offre à nous. Les mouettes qui font partie de la famille des laridés confectionnent des nids à même la falaise. C’est d’ailleurs la seule espèce de cette famille à le faire. Leurs cris sonnent à nos oreilles « kittiwake, kittiwake, kittiwake », onomatopée qui est à l’origine de leur nom en anglais.
Les guillemots quant à eux déposent leurs œufs directement sur la roche, œufs dit piriformes qui grâce à leur forme de poire ne glissent pas dans le vide. Soudainement, deux renards polaires apparaissent. Fantastique. Ils profitent des éventuels œufs ou poussins tombés des falaises. Le pied des falaises constitut un habitat opportun pour les renards au Svalbard. Ils y trouvent une nourriture estivale abondante. La chance qui nous a souri depuis le début de ce voyage est à nouveau de notre côté. En effet, si la majorité des renards polaires du Svalbard sont de la variété blanche en hiver – même s’ils sont marrons-beiges en été – certains sont de la rare variété bleue, d’où leur nom de renard bleu ou isatis. Ces derniers conservent cette même robe toute l’année. Nous observons ici les deux variétés !
Ils furètent le long de la falaise à la recherche incessante de nourriture, parfois accompagnés par des bruants des neiges au chant bien audible. Nous les suivons un long moment tout au long de leurs pérégrinations. Puis, la balade en zodiac nous mène plus à l’Ouest vers une petite baie où nous rencontrons des morses à l’eau que nous prenons garde de suivre à bonne distance car il s’agit de femelles suitées qu’il ne faut pas déranger. Une rencontre unique en ce bout du monde. Ces mastodontes dépassant la tonne sont très agiles et rapides dans l’eau. Ils semblent être autant curieux de notre présence que nous de la leur. Au loin, nous apercevons le front de glace du glacier Schweigaard dans la baie d’Albertini.
L’après-midi est consacrée à une longue excursion en zodiac plus à l’Est vers un groupe d’îlots que nous allons scruter à la recherche de faune. La zone est peu visitée alors nous restons vigilants tout au long de la sortie. Les zodiacs sont divisés en deux groupes afin de nous donner plus de chance de trouver une faune qui se mérite. Stratégie payante puisque l’un des groupes découvre un ours blanc sur l’un des îlots. Il s’agit d’une femelle qui a sans doute été abandonnée ici par la banquise dérivant vers le Nord comme tous les étés. Elle doit se contenter d’une maigre pitance pour surmonter la disette estivale. Un reste de carcasse, quelques œufs de sternes arctiques feront l’affaire. C’est le neuvième ours de notre expédition polaire. Nous l’observons un long moment et mesurons la chance d’être là dans cet univers si reculé, si sauvage.
Au cours de notre périple, nous croisons régulièrement la route de morses se déplaçant en petits groupes en mer, toujours des femelles suitées comme celles observées en matinée. Le temps étant au beau et la houle faible, nous décidons de prolonger la sortie sous forme d’un raid encore plus à l’Est à la découverte d’une baie jamais visitée, puis d’un front de glace. Des morses dont les cris font écho sur les parois glacées, comme dans un amphithéâtre, jalonnent encore et toujours notre parcours. Au retour, l’ourse rencontrée plus tôt nous fait un dernier clin d’œil. Cette longue balade de plus de 5 heures nous a enchantés et fatigués, mais il s’agit d’une bonne fatigue, celle qui laisse de bons souvenirs. C’est dans cet état d’esprit : sereins et heureux à la fois, que nous retournons à l’Ocean Nova pour un dîner bien mérité. Toutes les journées en Arctique ne se ressemblent pas, mais toutes sont hors du commun. Celle-ci restera à jamais dans nos mémoires.
En cette matinée du 12 juillet, nous nous réveillons devant la mythique île blanche, à l’extrême nord est de l’archipel. À noter que nous sommes le seul navire à aller aussi loin à cette période de l’année. Découverte en 1707 par Cornélius Giles, un navigateur hollandais, qui lui donna le nom de Giles Land, elle fût renommée en 1876 par un baleinier norvégien dans son nom actuel, en hommage à la calotte qui surplombe ses terres. En effet le panorama est exceptionnel, sur un fond de nuages gris et couleurs pastels, on voit se dessiner ce dôme de glace, véritable bouclier blanc éclatant posé sur cette île. Notre équipe d’expédition nous emmène longer ses côtes avec les zodiacs. Rareté à noter, la mer est d’huile, temps exceptionnel pour cette région du Svalbard, pas la moindre brise.
Nous nous approchons des terres quand nos guides nous font remarquer la présence de plusieurs ours dans les alentours. La première observation se fait longeant la banquette côtière, un énorme plantigrade semble être en train de se sustenter sur une carcasse de morse. Non loin de lui, un second individu, non moins petit, est allongé dans un névé et attend patiemment son tour. La hiérarchie est clairement établie lorsqu’il y a de la nourriture à profusion et le combat est rarement l’issue, les ours préférant l’évitement quand ils croisent d’autres congénères.
Nous poursuivons notre chemin et repérons de nombreux morses dans l’eau. Et pour cause à quelques kilomètres, un minuscule îlot entouré de récifs abrite une échouerie assez conséquente de femelles et de jeunes morses. Nous les observons quelques minutes à bonne distance. Les scènes de vie sont intéressantes et le décor planté ici dans ce bout du monde arctique nous laisse sans voix. Quelques kilomètres plus loin, nous voici devant le monument commémorant la mémoire des hommes ayant pris part à l’expédition en ballon à hydrogène mené par Salomon Auguste André, en 1897. Malheureusement les 3 explorateurs vont terminer leurs existences sur cette île désolée après un dysfonctionnement du ballon et une dérive de plusieurs centaines de kilomètres sur un floe, une grosse plaque de banquise sur lequel ils avaient construit une hutte de neige. L’expédition ne sera retrouvée que 30 ans plus tard, dû au fait que cette île était quasi prise par la banquise en toute saison à cette période.
Une page de l’Histoire de l’exploration polaire s’est écrite en ces lieux reculés. À peine le temps d’admirer la stèle que notre équipe d’expédition repère 7 nouveaux ours dans le paysage qui nous fait face ! Souvent à longue distance, ces ours semblent tous converger vers la carcasse de morse.
Nous poursuivons notre route, puis nous rebroussons chemin, une fois arrivés devant la première baie, un spectacle incroyable se joue sous nos yeux ébahis. En effet il y a 6 ours, répartis sur quelques centaines de mètres. Ce sont les ours aperçus au loin pendant la balade, ils ont donc effectivement tous été attirés par la chair du morse échoué sur le rivage.
Il est fantastique de pouvoir observer une telle concentration d’ours polaires, ces animaux étant essentiellement solitaires. Les interactions entre eux sont saisissantes. Nous assistons même en transitant vers le glacier à ce qui semble être une querelle entre deux plantigrades pour s’octroyer les viandes et surtout la graisse tant espérée. Une scène rare qui dura quelques secondes. Le vaincu prenant rapidement la fuite. Après cette superbe sortie, nous retournons à bord de l’Ocean Nova pour un déjeuner bien mérité !
L’après-midi sera consacré à la navigation, le voyage touche lentement à sa fin et nous sommes encore loin de notre destination finale. Demain nous serons dans le détroit d’Hinlopen à plusieurs heures de navigation de l’île blanche. Ce moment va nous permettre de trier nos nombreuses photos, de nous reposer et d’écouter avec grand intérêt une conférence de notre guide Fabrice. Il est l’homme de la situation quand il faut parler des morses, animal mythique de l’Arctique. Désormais leur histoire, biologie et comportement n’ont plus aucun secret pour nous, le tout saupoudré par une touche humoristique très appréciée de l’audience.
La mer est d’huile, les lumières de fin de journée offrent de magnifiques opportunités de s’exercer à la photo avec le balai des fulmars boréaux qui entourent l’Ocean Nova.
En fin de journée, notre chef d’expédition Vincent nous propose la dernière partie de sa conférence sur les ours polaires. Ce seigneur de l’Arctique n’a maintenant plus aucun secret pour nous. Un dernier retour en images sur les comportements de la journée et arrive l’heure du dîner. Une journée polaire qui restera dans nos mémoires au delà du 80° N.
Après une nuit calme de navigation au sud de la Terre du Nord-Est, nous nous trouvons ce matin, tôt, devant un site emblématique de l’archipel du Svalbard : Alkefjellet. Afin de profiter pleinement de la journée et de ses magnifiques lumières matinales, notre équipe d’expédition a décidé de commencer les activités dès l’aube ! Ainsi, il est 6 h lorsque nous embarquons dans les zodiacs pour une nouvelle sortie, encore une fois merveilleuse. Devant nous, de hautes falaises de dolérite abritent, selon les estimations, environ 60 000 couples de guillemots de Brünnich, ainsi que des mouettes tridactyles et quelques goélands bourgmestres.
Nous longeons ces hautes falaises, les yeux rivés vers le ciel, où des oiseaux volent en tous sens ! Bientôt, nous apercevons un goéland s’attaquer à un guillemot, puis c’est un grand labbe qui viendra harceler une mouette tridactyle. La nature peut être impitoyable, mais elle se dévoile à nous sans réserve, et c’est absolument fascinant ! Après un moment à naviguer le long de ces côtes, un renard polaire fait son apparition. Il longe la côte à quelques mètres de nos zodiacs avant de repartir, un poisson trouvé là échoué entre les dents. Le renard polaire est décidément un opportuniste !
De retour à bord, nous passons à l’étape du petit déjeuner. Quelle entrée en matière pour cette journée ! Bientôt, nous nous retrouvons au salon avec Vincent, notre chef d’expédition, qui nous donne une conférence passionnante sur les dérèglements climatiques et les changements globaux.
Nos guides nous présentent ensuite, sous forme d’atelier, les différents séjours proposés par Grands Espaces. Pendant ce temps, notre navire poursuit sa route vers sa prochaine destination : Kinnvika. C’est sur le site de l’ancienne base scientifique suédo-finlandaise, créée lors de l’Année internationale géophysique de 1957, que nous débarquons. Scindés en deux groupes, nous explorons ce site historique, où il est encore possible d’entrer dans quelques bâtiments, tels que l’atelier ou le sauna.
Le groupe des randonneurs part ensuite pour atteindre un sommet à 130 mètres d’altitude, offrant une vue impressionnante sur la baie de Murchison, tandis que le groupe des promeneurs flâne au milieu des fleurs et des roches. Puis, tout à coup, un appel radio résonne. Rémi, l’un des guides, vient d’apercevoir un ours à environ 2 kilomètres.
Ni une ni deux, les équipes des deux groupes se coordonnent et, rapidement, nous retournons avec calme vers les zodiacs, puis vers le navire. Après ces émotions, nous nous retrouvons au salon pour faire le briefing de la journée de demain avec Vincent : route à l’ouest, direction la baie de la Croix ! Élodie en profite pour nous parler rapidement de la géologie de la falaise d’Alkefjellet, et Rémi des renards polaires que nous avons si bien observés pendant le séjour !
La soirée se termine ainsi, bercée par le léger roulis du navire. Demain, cap sur la baie de la Croix !
Depuis la Terre du Nord-Est et le désert minéral de Kinnvika, l’Ocean Nova a repris la mer pour rejoindre la côte Nord-Ouest de l’île du Spitzberg. Retrouvant la mer du Groenland, la nuit fut ponctuée d’épisodes de houle, mais il en faut plus désormais pour perturber nos voyageurs de l’extrême Nord maintenant habitués à ces eaux changeantes. A notre réveil dans la baie de la Croix, le ciel éclatant des derniers jours a laissé la place à des nuages bas cachant les sommets aiguisés de ces montagnes de l’ère primaire culminant parfois à près de 1000 mètres. Cette baie de la Croix, longue de près de 30 kilomètres, fut l’une des premières à avoir été le témoin de l’occupation humaine de l’archipel.
En effet, c’est dans ces fjords de l’Ouest que les premiers baleiniers débutèrent l’exploitation intensive qui en l’espace de 60 ans vida de manière dramatique les eaux du Svalbard de ses grandes baleines comme la baleine franche. La baie de la Croix est notamment un haut lieu de cette période puisque c’est dans le petit havre d’Ebeltofthamna que la première station baleinière anglaise fut établie en 1603. Bien plus tard, au début du 20ème siècle, ce sont des campagnes de recherche océanographique qui arpentèrent ces zones peu connues mais déjà ô combien fascinantes sous l’impulsion d’Albert 1er de Monaco, à l’origine de plusieurs noms locaux désormais célèbres comme le glacier de Monaco ou encore la baie du 14 juillet. Notre première sortie de la journée nous plonge dans un autre pan de l’histoire de la baie de la Croix, à travers celle de trappeurs comme Henry Rudi, ce Norvégien surnommé « le roi des ours polaires », qui au cours de ses 27 hivernages au Svalbard tua 713 ours polaires.
En 1911, Ernest Mansfield, dirigeant de l’entreprise britannique de prospection Northern Exploration Company (NEC) missionna le trappeur pour établir une hutte servant de base pour les recherches de l’entreprise. C’est là que réside encore aujourd’hui la petite hutte de « Camp Zoe », du nom de la fille de Mansfield. Henry Rudi s’y établi dès l’hiver suivant, utilisant la cabane comme station secondaire, qui fut reprise pour une utilisation similaire plus tard par d’autres trappeurs. Entretenue et actuellement encore en très bon état, pleine de charme avec sa lampe à huile et sa petite table installée devant la fenêtre avec vue sur le fjord, elle est encore utilisée actuellement comme cabane par les scientifiques de Ny Alesund. Le site se prête parfaitement à la découverte de la flore de la toundra, de nouveau très abondante sur ces côtes bien plus abritées que celles de la Terre du Nord-Ouest. Les saules polaires étirent leurs branches naines en tapis verdoyants, alors que les coussins de silène acaule arborent les délicates fleurs mauves ressemblant à de minuscules oeillets. Les lichens et autres mousses ne sont pas en restent, l’attention est grande pour préserver à chaque pas cette nature qui met tant de temps à se développer dans cet environnement aux conditions extrêmes. Une marche nous conduit jusqu’à un point de vue sur le glacier de Tinayre, sa langue bleutée dominant le fond du fjord. Au loin sur la toundra, ce sont deux rennes, une mère et son petit, qui se laissent observer quelques instants, pour s’éloigner bien vite, l’instinct maternel poussant les deux individus à garder bonne distance avec ces curieux bipèdes.
En redescendant à la cabane, un chocolat chaud nous attend, l’occasion de partager un moment chaleureux ensemble en ce jour de fête nationale française.
Après un court retour à bord, la dernière sortie de notre voyage nous conduit en zodiac devant ce front glaciaire de Tinayrebreen que certains ont pu apercevoir plus tôt. Des macareux nous escortent, nageant et se nettoyant dans l’eau à nos côtés. Bientôt l’impressionnant glacier suspendu est en vue: avec ses quelques 130 mètres de hauteur, nous ne pouvons que nous sentir minuscules devant cette merveille glacée de la Nature. Quelques blocs tombent de ci de là, la roche apparente à sa base nous rappelle que comme 90% des glaciers du Svalbard, les glaciers de ce fjord sont en recul. Raison de plus pour contempler une dernière fois ces grandes tours bleutées à la géométrie instable, se laisser happer par le silence seulement brisé par les craquements de la glace. Un dernier regard plein d’émotion, porteur de tous les environnements si différents que nous avons pu admirer au cours de ce fabuleux séjour.
Alors que l’Ocean Nova quitte la baie de la Croix pour se diriger vers l’Isfjord et Longyearbyen, l’heure est à la célébration avec un retour en images sur notre si belle croisière, et un dernier moment d’échanges lors du cocktail du commandant.
Comme une apothéose à ce voyage magique comblé par tant de moments exceptionnels, le soleil est de retour, réchauffant les cœurs nostalgiques se préparant à quitter ces terres du Svalbard qui nous ont tant donné. Le voyage touche à sa fin, mais les images, les souvenirs, les rencontres, elles, resteront pour toujours vivantes, nous rappelant de continuer, à chaque instant, de nous émerveiller.
Et voici la fin de notre extraordinaire aventure polaire. Derniers adieux au bateau, à l’Ocean Nova et à son équipage. Nous prenons nos bagages et nous dirigeons pour certains vers le centre ville de Longyearbyen avant de prendre notre avion pour Oslo : dernière étape avant de se retrouver chez nous.
C’est ici que se termine notre voyage, doucement, paisiblement. Les amitiés formées au cours de ce séjour et les souvenirs resteront gravés dans nos esprits et dans nos cœurs. Conscients, reconnaissants, retour à la vie et à son tumulte vrombissant. Forts de ce rêve éveillé et avec l’envie certaine de se retrouver, ici ou ailleurs.
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Messages
Un petit coucou à Thierry et Françoise ! On voit que ça a l’air exceptionnel. Profitez bien, on vous embrasse!
Grâce au compte rendu de ses premières journées, nous partons nous aussi un peu sur la terre des Ours. Merci.
Nous souhaitons encore de bien belles journées à Vincent, Léa, Félix, Coco et Sylvain.
Hello les filles.
Brigitte se joint à moi pour vous souhaiter un excellent voyage au Svalbard.
Bonne découverte et plein de belles observations (apparemment les choses ont bien débutées sur ce point).
Bises » françaises « .
B et R
merci pour ces reportages au jour le jour..une merveille que mes enfants:Thierry et Françoise doivent savourer au maximum!je les embrasse et vous salue de Nice où il fait trop chaud !!!!!
Superbes photos que m envoie ma femme sandrine guillemin, elle passe des journees extraordinaires avec parfois des larmes aux yeux tellement c est beau et des bonnes surprises comme le barbecue sur le pont superieur. Avec un équipage de qualité et de gentillesse.
Bonjour à tous !
Je vous souhaite de superbes moments, dans cette faune et ces paysages encore préservés.
Merci à l’équipage et les accompagnateurs de permettre à tous les croisièristes de vivre des moments inoubliables ! Et plein de bisous à Vincent, Léa et sa famille.
Sylvie
Une bise affectueuse à Françoise notre tante préférée. Nous envions tes observations exceptionnelles et nous te suivons au fil de tes aventures arctiques. Tu es entre de bonnes mains avec Vincent et toute son équipe. Ce sera bientôt à notre tour…
Bises polaires.
Les filles
Un petit coucou à Géry et Florence, en espérant que leur séjour se passe bien.
N’ayant pas de leurs nouvelles nous espérons qu’ils n’ont pas été oubliés sur la banquise 😂
Si je ne me trompe pas de voyage, Ethan et Jacques doivent faire partie de cette expédition… Visiblement, vous devez être dans un joli paradis blanc…Enjoy ! Merci pour ce partage.
Pascal pour sandrine guillemin.
Après des jours d’émerveillement au bout du monde, l’heure est venue de refermer le carnet de ce voyage extraordinaire au pays des ours. Entre les immensités glacées, les colonies de morses curieux, les icebergs sculptés par le vent, et ce silence grandiose, chaque instant a été une leçon d’humilité et de beauté brute.
Ce continent blanc, sauvage et presque irréel, restera à jamais gravé dans les mémoires. Un rêve devenu réalité, qui se termine demain, mais dont les souvenirs continueront de briller comme des éclats de glace dans le cœur