
Bruno Guégan
Grand Nord
17 mai
26 mai 2017
Mai 2017
Bruno Guégan
Grand Nord
Journal de bord
C’est le Sea Spirit qui ce matin nous fait un clin d’œil dans le port de Reykjavik (bateau que Grands Espaces a affrété pour la Terre François-Joseph). Nous nous dirigeons plein Est, en traversant les quelques zones de cultures sous serres de l’Islande, parcourues par les fameux chevaux Islandais, et où de nombreux cygnes sauvages paradent pour choisir leurs compagnes. C’est vers 11h que nous arrivons aux cascades majestueuses de Gulfoss. Promenade sous les embruns, avec en arrière-plan un majestueux glacier. Puis route vers Geysir, pour un copieux lunch buffet et bien entendu, l’inévitable cérémonial de la photo du Geyser, mélange de jurons pour ceux qui ont encore raté la photo, et cris de surprises et d’admiration des nouveaux arrivants.Nous quittons Geysir pour le parc naturel de Thinvellir, où se rassemblaient les Vikings, considérés comme l’un des premiers parlement en Europe. L’occasion de raconter l’histoire Islandaise des Vikings et de leur établissement. Après une promenade d’une heure à travers ces étonnants paysage, ponctué par les cris des oies cendrées, des courlis et des bécassines des marais, nous reprenons la route pour rejoindre le Hvalfordur, tristement nommé : fjord des baleines, alors qu’il ne voit que des baleines mortes qui vont à l’équarrissage dans une usine au fond du fjord. Usine que nous apercevrons un peu plus tard le long de la route. Ce fjord est aussi connu pour le rôle important qu’il a joué pendant la deuxième guerre mondiale. Arrivée à l’hôtel et visite pédestre des environs, une belle vasière nous permet d’observer : chevallier gambette, bécasseau maubèche, grand gravelot, barge à queue noire, Eider à duvet… de quoi rêver toute la nuit !
Une bonne tempête nous accompagne ce matin, mais celle-ci a nettoyé le ciel et le volcan de Snaefellsnes est complètement dégagé. Il nous montre une belle calotte blanche qui tranche avec le bleu clair du ciel. Nous nous arrêtons à un endroit connu des seules initiés (permettez que l’on tienne le lieu secret afin d’éviter la horde des barbares touristevores ), pour voir une petite colonie de phoques, quelques-uns chahutent près de la côte, alors que d’autres approfondissent leurs pouvoirs de méditation allongés sur de gros rochers. C’est aussi l’occasion, de présenter quelques oiseaux du bord de mer : Huîtriers pies, bécasseaux maubèche et variable, labbe parasite, tourne pierre, gravelot… Nous reprenons notre route et atteignons rapidement Arnastapi, nouvelle promenade d’une heure au-dessus de magnifiques falaises en orgues basaltiques, agrémentées de nombreux nids de fulmars et mouettes tridactyle. Le soleil nous accompagne et heureusement un vent frais nous sauve de la canicule. Le Snaefellsnes borde notre chemin, ce fameux volcan du voyage au centre de la terre de Jules Verne est d’une grande majesté, et il est très rare de le voir ainsi sans son habituel nuage de sommet. Après une bonne soupe bien méritée, nous reprenons notre périple. Nous nous arrêtons à Londrangar où deux grands piliers basaltiques servent de nichoir à de nombreux oiseaux de mer dont les pingouins Torda et les guillemots. Puis nous prenons une petite route jusqu’au phare de la pointe extrême de la péninsule, l’occasion pour notre chauffeur de montrer sa grande dextérité sur une piste étroite et chaotique, une vraie piste Islandaise ! Au phare nous attendent à nouveau de grande quantités d’oiseaux, fulmar, mouettes, guillemots, pingouins Torda… Il est l’heure de faire route vers Stykkisholmur, juste quelques arrêts, là pour observer de nouveaux oiseaux dont des sternes arctique et un plongeon catmarin, et ici pour observer un livre ouvert de géologie que constitue le mont KirKufjel. A Stykkisholmur, promenade dans le port accueillis par de nombreux goélands bruns qui se nourrissent à la surface de l’eau mais fortement perturbés par deux pygargues à queue blanche à la majestueuse allure. Une journée entre orgues et oiseaux, aux portes du centre de la terre !
Aujourd’hui, journée de transfert de l’Ouest vers l’Est et c’est d’abord une longue et tortueuse piste le long du Breidafjord, encombré de milliers d’îles qui permirent à Eric Le rouge de construire clandestinement son drakkar après avoir été banni de l’Islande, ce qui lui permit de découvrir le Groenland et de s’y installer. Dans le fond du fjord, nous passons la vallée de la maison d’Eric le Rouge. Une piste à travers la montagne, bordée de moutons et de cygnes nous permet de rejoindre le Hrutafjord, célèbre pour ses anciennes conserveries de pêche. Déjeuner dans le joli port de Hvammastangi, capitale du phoque Islandais et à nouveau route sur la grande nationale 1. Nous atteignons le hameau de Glaumbaer, où nous visitons un écomusée installé dans une des rares fermes conservée en l’état et qui fonctionnait encore en 1950. Nous reprenons la nationale pour franchir un dernier col, entouré de montagnes magnifiées par les neiges récentes. Petite halte à Akureyri, la capitale du nord, et nous arrivons à notre hôtel le long du fjord , salués par quelques souffles de baleines. Peut-on avoir un meilleur accueil ???
Bonne soirée entre baleine et quelques milliers de bécasseaux maubèche en partance pour le Groenland, sous la longue complainte du chevrotement de la bécassine des marais, tout cela remplira nos rêves…
Nous partons pour une longue journée nature, d’abord un bel arrêt à Godafoss, la chute des Dieux. Puis c’est le début d’une véritable initiation à l’ornithologie sur la Laxa, rivière provenant du lac de Myvatn. Arlequin plongeur, garrot d’Islande, harelde Boréal, phalarope à bec étroit… De quoi faire pâlir l’ornithologue le plus averti. Puis, nous commençons la découverte des spécificités géologiques locales, les falaises ruiniforme noires de Dummibogir, une longue promenade de deux heures sur le krafla et ses coulées de laves encore chaudes et enfin les solfatares de Narmafjall. Le bain chaud est bien mérité pour 9 de nos vaillants aventuriers, alors que les autres révisent leur ornithologie le long du lac. Ce soir, buffet et promenade sur les pseudo cratères du sud du lac, avant un bon repos dans un hôtel avec vue sur le lac, pour ceux qui ont du mal à dormir, ils pourront toujours compter les oiseaux !
Tempête de beau temps, oiseaux, laves, neiges, lacs, volcans, pseudo-volcans : la nature à une époque où la course pour la vie commence, et sans la masse estivale des visiteurs consommateurs de pays, un vrai régal. Une bonne période pour visiter l’Islande. Route vers Dettifoss, la plus puissante cascade d’Europe que nous atteignons après une petite promenade pédestre, le temps d’admirer ce spectacle aqua-terrestre , puis nous traversons une partie de l’immense désert de cendre, pour rejoindre Husavik (la baie de la maison ) où nous attend notre petit bateau de pêche en bois pour 3 heures de safari d’observation des baleines. Nous allons d’abord vers l’île au macareux, refuge et zone de nidification de milliers de macareux, puis traversons la baie pour rejoindre la zone propice aux activités des baleines. C’est plusieurs baleines à bosse qui nous gratifieront de leur tranquille présence et assureront le spectacle. Elles plongeront autour du bateau avec leur nonchalance habituelle, en faisant admirer leurs superbes queues. Enfin, un petit rorqual fera une brève et timide apparition. Il est temps de regagner notre hôtel. Avec grande tolérance, notre guide nous donne quartier libre. Il est vrai que le risque n’est pas grand, notre hôtel est au milieu des champs et les seules voisins sont les échassiers de tous ordres qui chantent.
Pour une meilleure expérience, nous vous conseillons de tourner votre tablette en paysage