
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
29 décembre 2017
3 janvier 2018
À Saint-Pétersbourg et Moscou
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Marielle Suzeau
Co-fondatrice et directrice
Journal de bord
En ce vendredi, une partie du groupe se retrouve à l’aéroport de Roissy, devant le comptoir d’enregistrement du vol Aéroflot à destination de Saint-Pétersbourg.
Nous décollons à l’heure et après un peu plus de 3 heures de vol, nous arrivons à l’aéroport Pulkovo où, une fois nos bagages récupérés, nous sommes accueillis par notre guide Alexei, qui va nous accompagner pendant tout notre séjour en Russie. Sa parfaite maîtrise de la langue française nous impressionne après seulement quelques minutes en sa compagnie.
Notre autocar nous conduit jusqu’à notre hôtel Ambassador, situé au cœur du centre historique de Saint-Pétersbourg, où, le temps de découvrir nos chambres, nous sommes déjà sur le départ. Nous retrouvons le reste du groupe, arrivé dans l’après-midi de Marseille, Genève ou Luxembourg et c’est au complet (39) que nous partons vers le restaurant Sadko (qui tient son nom d’un célèbre opéra du compositeur Rimsky Korsakov, dont le conservatoire est tout proche) pour un dîner dans la plus pure tradition russe : Piroshkis, délicieux petits pains farcis à la viande ou au fromage, koulibiac de saumon… sont au menu de notre premier repas. Nous constatons avec amusement que notre compatriote Gérard Depardieu est un habitué du lieu, grâce à une assiette dédicacée de sa main !
Après le dîner, nous partons pour un tour panoramique de la ville qui déploie, en cette période de l’année, ses extraordinaires illuminations. C’est avec des yeux émerveillés que nous découvrons les immenses sapins brillants de mille feux, et les somptueux monuments de la ville où jouent les lumières multicolores.
Un premier arrêt sur les rives de la Neva, devant l’Académie des Beaux Arts, nous permet d’admirer le dôme illuminé de la cathédrale Saint Isaac, la flèche dorée de l’Amirauté, berceau historique de la ville, les Sphinx enlevés de l’entrée du temple d’Amenhotep III, près de Thèbes, en 1832. Un peu plus loin, nous nous arrêtons sur la Place Pouchkine, où se dressent les deux colonnes rostrales, décorées de proues de navire, parées elles aussi de leurs décorations toutes en lumières. C’est l’occasion de contempler le bâtiment de la Bourse, la façade impressionnante du Palais d’Hiver, qui abrite le Musée de l’Ermitage, et le Pont du palais, magnifiquement illuminé.
Avant de regagner l’hôtel pour une nuit de repos bien méritée, nous longeons la Perspective Nevsky, principale artère commerçante de Saint-Pétersbourg, bordée de palais, d’églises, de magasins dont la beauté des décorations nous laisse sans voix. Cette première journée s’achève et nos rêves seront sans aucun doute remplis de la magie de Noël !
Après un copieux petit déjeuner, nous nous retrouvons dans le hall de notre hôtel, prêts pour une deuxième journée d’excursion à travers la ville de Saint-Pétersbourg et ses environs.
La température est clémente (4°) et il fait encore bien sombre lorsque nous arrivons devant le bateau Krassine. Christian nous parle en détail de ce brise-glace, qui fut construit de 1916 à 1917 à Newcastle upon Tyne au Royaume-Uni pour le compte de la marine impériale russe, suivant un programme mis en place par le vice-amiral Makarov. Son nom était à l’origine « Svyatogor », qui signifie « la montagne sacrée ». Renommé « Krassine » au cours de l’ère soviétique, le performant brise-glace s’est illustré en 1928 lors de l’opération de sauvetage de l’expédition polaire italienne, dirigée par Umberto Nobile. Après mille difficultés, il récupéra les survivants du dirigeable Italia crashé sur la banquise après le survol du Pôle Nord. À la fin des années 1980, il a été entièrement restauré. Il est maintenu en état de fonctionnement et est à présent un bateau-musée.
Nous poursuivons notre découverte de la ville jusqu’à l’île Vassilievski (Basile), la plus importante de l’estuaire de la Neva. Sur le trajet, notre excellent guide, Alexei résume pour nous l’histoire de la fondation de la ville par le Tsar Pierre 1er. Le souverain commença par y faire bâtir la forteresse Pierre-et-Paul et planifia la construction d’une nouvelle cité, qu’il nomma Saint-Pétersbourg, ville à l’occidentale, sorte de « fenêtre sur l’Europe ». Saint-Pétersbourg devint le lieu de résidence de la cour du tsar en 1712 et remplaça alors Moscou au titre de capitale de l’Empire russe.
Nous faisons un arrêt rapide sur la Place Pouchkine, où se dressent les deux colonnes rostrales, et qui offre un magnifique point de vue sur la forteresse, but de notre prochaine visite. La forteresse fut conçue par l’architecte tessinois Domenico Trezzini. À partir de 1720, elle servit de casernement pour une garnison et de prison pour les personnalités importantes.
Le tsar Pierre le Grand voulait, en faisant construire la cathédrale, glorifier les victoires de l’armée de la Russie, mais aussi, édifier un mausolée privé pour la famille royale. Nommée d’après les saints apôtres Pierre et Paul, elle fut la première collégiale construite en pierre à Saint-Pétersbourg. Au sommet de sa flèche atteignant une hauteur de 123 mètres se dresse un ange tenant une croix. Cet ange est l’un des symboles les plus importants de Saint-Pétersbourg.
Actuellement, 52 personnes reposent dans la cathédrale. Alexei nous montre, entre autres, les tombes de Pierre le Grand mort à 53 ans, de la Grande Catherine (ou Catherine II)… et d’autres membres de la famille Romanov.
C’est le 17 juillet 1998, que le dernier empereur Nicolas II de Russie, son épouse Alexandra Fedorovna, trois de leurs cinq enfants et 4 de ses derniers fidèles, tous exécutés le 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg en pleine révolution russe et enterrés secrètement dans une fosse commune, furent ré inhumés ; leurs corps, ramenés à Saint-Pétersbourg, reposent dans la chapelle Sainte-Catherine près de l’entrée.
À l’issue de la visite, une surprise musicale nous attend… 5 voix chaudes, interprétèrent pour nous le chant russe des moines de l’île de Solovky ; un concert d’une beauté et d’une qualité exceptionnelle, que nous aurions souhaité voir durer plus longtemps.
Mais il est temps de poursuivre notre visite et nous nous rendons à l‘Eglise de Saint Sauveur sur le sang versé, l’une des principales églises russes orthodoxes de Saint-Pétersbourg, reconnaissable à ses bulbes multicolores et à ses splendides mosaïques. Son nom fait référence au sang versé lors de l’assassinat de l’empereur Alexandre II qui fut mortellement blessé à cet endroit le 13 mars 1881.
Longeant le canal de la Fontanka, bordé de palais aux couleurs pastel, puis la Perspective Nevsky, que nous avons pu, hier soir, admirer avec sa parure d’illuminations, nous arrivons sur la Place des Décembristes, où se dresse la magnifique Cathédrale Saint Isaac, reconnaissable à son immense coupole dorée. Elle fut construite de 1819 à 1858 sur les plans de l’architecte français Auguste Montferrand, sous les règnes des empereurs Alexandre Ier, Nicolas Ier et Alexandre II. C’est l’une des plus vastes cathédrales à dôme du monde avec 111 mètres de long, 97 mètres de large et 101,5 mètres de haut. C’est, par ses dimensions, la quatrième cathédrale du monde après Saint-Pierre de Rome, Saint-Paul de Londres et la cathédrale de Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire. Elle tient son nom de Saint Isaac de Dalmatie, fêté le jour de la naissance de Pierre le Grand, et peut accueillir 14 000 fidèles.
Nous en visitons l’intérieur, tout à fait impressionnant, avec ses colonnes de malachite et de lapis-lazuli, ses mosaïques et sa magnifique iconostase.
Nous quittons alors le centre historique de Saint-Pétersbourg, pour nous diriger vers Pouchkine, que nous atteignons après un peu moins d’une heure de route. En chemin, Christian nous parle de la seconde guerre mondiale et de la place tenue par Léningrad (nom de Saint-Pétersbourg à l’époque) ; il évoque surtout le siège qui fut l’un des plus longs et des plus douloureux de l’histoire de cette guerre.
Anciennement Tsarskoï-Sélo, la petite ville fut rebaptisée en 1937, du nom du grand poète russe Pouchkine, à l’occasion du 100e anniversaire de sa mort.
Nous déjeunons au restaurant Sochi, puis nous gagnons l’entrée du palais, où, après un passage au vestiaire, on nous invite à revêtir des chaussons, pour ne pas abîmer les magiques parquets en marqueterie.
En 1752, l’impératrice Élisabeth 1ère ordonne la construction du palais. Elle veut créer le plus beau château du monde. Le palais a été conçu par Bartolomeo Rastrelli. Élisabeth baptise sa nouvelle demeure « palais de Catherine », en l’honneur de sa mère, Catherine 1ère, qui avait fait bâtir un petit château à cet emplacement. Le palais est inauguré le 30 juillet 1756.
Catherine II, dite la Grande, qui succède à Élisabeth, agrandit le palais existant. La galerie d’art du château ne comptait qu’une douzaine de pièces originales, mais Catherine II envoie des ambassadeurs à travers l’Europe pour acquérir les plus belles œuvres existantes. Bientôt, la collection royale compte près de 4 000 toiles.
Nous visitons le Grand Palais, dont la façade mesure plus de 300 mètres de long. Elle est de couleur bleue avec des piliers blancs et est ornée de sculptures dorées. Le Palais est le royaume par excellence de la dorure, le jaune doré rayonnant dans toutes les pièces et les salles principales en regorgent. Nous traversons la magnifique salle du trône, de 800 m², plusieurs salles à manger, où sont exposées des porcelaines d’un extrême raffinement… Une des pièces les plus spectaculaires du palais est le cabinet d’ambre. L’ambre qui en recouvrait les murs avait été offert à Pierre le Grand par le Roi Frédéric de Prusse, mais les panneaux ne furent installés que sous le règne d’Elisabeth. En 1943, les Allemands les firent démonter et les ramenèrent pour être exposés dans le musée de Königsberg, mais la ville fut prise par l’armée soviétique en 1945, et il ne resta plus aucune trace des panneaux d’ambre, qui, pense-t-on, avaient dû être brûlés. La décision de refaire la salle à l’identique fut prise en 1970, mais ce n’est qu’en 2003, à l’occasion du tricentenaire de Saint-Pétersbourg, que le nouveau cabinet d’ambre fut inauguré, en présence de plusieurs chefs d’état étrangers.
A notre sortie du palais, la nuit est tombée et nous avons le bonheur d’admirer la façade et les bulbes dorés éclairés… avant de nous rendre au restaurant Podvorie, isba de bois qui sera le cadre de notre dîner. Le repas est excellent et fort copieux, la vodka abondante, et l’ambiance chaleureuse, agrémentée de musique et de chants russes. Une belle journée qui s’achève… nous rentrons à l’hôtel, pour une nuit de repos, avant de passer, demain, la dernière journée de l’année 2017 dans cette ville superbe dont nous avons encore bien des beautés à découvrir…
A 9h45 précises, toutes et tous sont au rendez-vous pour notre troisième journée d’excursion à travers la « Ville de Pierre ».
Nous commençons par ce que chacun réclame à Alexei depuis la veille : un arrêt-shopping ! Nous descendons dans une véritable caverne d’Ali Baba à la mode russe… où rien ne manque : Matriochkas de toutes tailles et de toutes couleurs, magnets représentant les monuments de Saint-Pétersbourg, bijoux en ambre, porcelaine, vodka, caviar… et même des mugs et des tee-shirts à l’effigie du Président Poutine !
Une fois les achats effectués, nous gagnons la grande place du Palais, dominée par la colonne Alexandre, œuvre de l’architecte français Auguste de Montferrand exécutée d’après la commande de Nicolas I pour glorifier la victoire de son frère Alexandre I sur Napoléon. La place a été le théâtre de plusieurs événements qui ont eu des répercussions sur l’histoire mondiale, en particulier le Dimanche rouge (1905) et la révolution d’Octobre (1917), dont Alexei nous retrace les plus grandes lignes.
Nous pénétrons dans le Palais d’Hiver, qui fut construit de 1754 à 1762 à la demande de l’impératrice Élisabeth, fille de Pierre le Grand, sur les plans de l’architecte Bartolomeo Rastrelli. Catherine II, la Grande Catherine, y ajouta une partie appelée l’Ermitage, où elle recevait des invités et collectionnait des tableaux de grands peintres ; c’est de cette partie du palais d’Hiver que vient le nom de musée de l’Ermitage. Son goût en matière d’architecture différant radicalement de celui d’Elisabeth, elle fit des réfections massives, mais conserva toutefois le grand escalier d’apparat que nous empruntons pour gagner le premier étage. Le palais en compte trois. A son arrivée au pouvoir, Catherine II promulgua une loi interdisant la construction de tout bâtiment plus haut que la résidence royale ! Plus tard, Alexandre Ier déclara le palais Musée impérial. Il y a habité pendant plusieurs années. L’empereur y séjournait alors entre l’automne et le printemps.
Alexei nous donne quelques chiffres édifiants ! Le musée de l’Ermitage est en effet le plus grand musée du monde en termes d’objets exposés (plus de 60 000 pièces dans près de 1 000 salles tandis que près de trois millions d’objets sont conservés dans les réserves). Avec ses 230 000 m2 de surface, dont 66 000 m2 consacrés aux expositions, il s’agit de l’un plus grands musées d’art du monde.
Notre visite commence par une exposition temporaire consacrée à la période des grands troubles politiques en Russie, qui se terminèrent par la révolution d’Octobre qui amena les bolcheviks au pouvoir (1917). Une partie du palais fut utilisé, pendant la première guerre mondiale, comme hôpital militaire.
Nous poursuivons notre découverte du palais et la succession de salles, toutes plus impressionnantes les unes que les autres ; le Cabinet de Malachite, la Galerie de la famille Romanov (qui est, pour Alexei, l’occasion de nous parler en détail des différentes dynasties qui ont régné sur la Russie, depuis celle d’Yvan le Terrible, puis de Boris Goudounov, et enfin des Romanov).
Un arrêt dans la Salle des Maréchaux nous permet de nous familiariser avec quelques-uns des principaux dirigeants de l’armée russe, dont le prince Potemkine, l’un des favoris de la Grande Catherine.
Nous traversons la petite Salle du Trône, la Salle des Blasons, la grande Salle du Trône, qui accueillait les réceptions les plus fastueuses, remarquables entre autres par la similitude entre les décorations du plafond et celles du parquet en marqueterie, comme notre guide nous le fait remarquer…
Nous quittons alors le palais d’hiver pour pénétrer dans la partie du palais appelée le « petit Ermitage » et admirons, au passage l’unique œuvre du Caravage que compte le musée. Nous passons un moment dans la galerie consacrée aux primitifs flamands et hollandais, auxquels appartenaient les peintres de la famille Breughel.
Après avoir traversé une belle salle ornée de colonnes en marbre de Carrare, où sont exposés de superbes mosaïques (dont un portrait d’Elisabeth), nous arrivons devant une horloge dorée peu commune, dite le « Paon », œuvre tout à fait remarquable, cadeau du Price Potemkine à Catherine II, et dont le mécanisme tout à fait exceptionnel met en mouvement, chaque heure, une multitude d’animaux.
Nous ne manquons pas d’admirer, depuis les fenêtres, les magnifiques points de vue sur la Neva, avant d’atteindre la section consacrée aux chefs d’œuvre de la peinture italienne. Les tableaux de Boticelli et Léonard de Vinci ont un succès tel que nous avons du mal à nous frayer un passage au milieu des groupes de touristes chinois pour tenter de capter quelques clichés au milieu de la nuée d’appareils photo, téléphones portables et autres tablettes…
Traversant la galerie dite « Loges de Raphaël », nous arrivons dans le « Nouvel Ermitage », section la plus récente du palais. Entre autres chefs d’œuvres, nous y admirons la collection de Rembrandt, la plus importante du monde après celle du Rijks Museum d’Amsterdam. Alexei nous commente quelques toiles célèbres dont « Le retour de l’enfant prodigue », considérée comme l’une des pièces maîtresses du peintre et l’une des plus belles toiles exposées au musée.
Plus de deux heures se sont écoulées lorsque nous quittons le palais d’hiver, conscients de n’en avoir découvert qu’une infime partie, mais heureux d’avoir pu admirer de telles merveilles !
Le déjeuner est servi dans le cadre feutré du restaurant « Saint-Pétersbourg », situé à proximité de la cathédrale Saint Sauveur sur le Sang Versé, occasion de gouter l’une des spécialités de la cuisine russe : le poulet à la Kiev.
Notre après-midi est consacré à la visite du Palais Yousoupov. Le palais a été construit en 1770 par l’architecte français Vallin de La Mothe. De 1830 à 1917, il a appartenu à la famille des Youssoupov qui possédait la seconde plus grosse fortune de Russie à la veille de la révolution et qui était connue pour sa philanthropie et ses collections d’art.
La visite ne pouvant s’effectuer qu’en petits groupes, le nôtre est scindé en deux et certains font la visite avec une guide du palais portant le prénom d’Irina, tandis que notre fidèle Alexei commente, pour les autres, les différents lieux. Nous empruntons le grand escalier d’apparat, traversons la Salle des Gobelins (ce ne sont que des copies, les originaux étant exposés au musée de l’Ermitage), la chambre de la princesse Youssoupov (avec sa remarquable cheminée en onyx)… admirant au passage le superbe mobilier, dont une grande partie fut acheté en France et les plafonds, œuvres d’artistes italiens, tous plus beaux les uns que les autres. Salon Rouge, Salon Vert (nom donné en raison de la cheminée en malachite), Salle de Bal… défilent sous nos yeux éblouis.
C’est dans l’un des salons que nous nous installons quelques instants, pour écouter une chanson populaire russe « Les bateliers de la Volga », interprétée par 5 voix aux tonalités diverses, qui nous entraînent, le temps d’un court concert, dans les grandes steppes de Russie !
L’un des joyaux du palais est sans aucun doute le théâtre, où se sont produits les plus grands artistes russes et étrangers, invités par la famille Youssoupov, et où le tsar Nicolas II se serait produit dans des spectacles amateurs.
Nous descendons ensuite dans les sous-sols, qui renferment le souvenir d’un épisode important de l’histoire de Saint-Pétersbourg. C’est là, en effet, que fut tué le terrible intrigant Raspoutine. Des rumeurs circulaient dans la ville que Raspoutine aurait été l’amant de l’impératrice ; celui-ci, en effet, était souvent présent au palais car ses dons de guérisseur laissaient à penser qu’il pourrait soigner le jeune Alexis, fils du tsar, atteint d’hémophilie. Dans la nuit du 16 décembre 1916, Félix Youssoupov, le grand-duc Dimitri Pavlovitch, cousin du tsar, et quelques amis invitèrent Raspoutine au palais, dans le but de l’assassiner. Ils lui servirent des gâteaux et du vin rouge avec une dose de poison suffisante pour tuer cinq hommes. Constatant que le poison ne semblait avoir aucun effet sur Raspoutine, Félix Youssoupov sortit un pistolet et lui tira dans le dos. Les deux hommes quittèrent la pièce en laissant Raspoutine pour mort. Revenant un peu plus tard sur les lieux, Félix trouva Raspoutine tentant de se relever et de fuir. Lui et ses complices tirèrent à trois reprises sur Raspoutine, mais celui-ci tentait toujours de se relever. Ils le frappèrent alors à la tête avec une barre de fer puis le roulèrent dans une couverture avant de le jeter dans la Moïka. Selon l’autopsie pratiquée par la suite, Raspoutine ne serait mort ni du poison ni des multiples blessures occasionnées par les balles et les coups de barre de fer mais d’hypothermie. Il n’y eut pas de procès ; quelques jours après l’assassinat, le tsar demanda à Félix Youssoupov de quitter la ville avec sa famille ; ils furent exilés dans une résidence proche de la Crimée. Le Grand Duc fut, lui aussi, exilé par le tsar, et cet exil lui a valu de ne pas être arrêté par les bolcheviks, et d’avoir la vie sauve, contrairement au tsar et à sa famille.
La Révolution d’Octobre eut lieu moins d’un an après l’assassinat de Raspoutine. Le palais fut nationalisé. Il fut réquisitionné par le commissariat de l’Éducation de la ville en 1925. Alors que de nombreux palais avaient été reconvertis en lieu de travail, le commissariat de l’Éducation décida de faire du palais un musée public. Aujourd’hui, le palais est utilisé comme palais de la culture pour les enseignants et de musée.
Quittant le palais, nous rentrons à hôtel pour profiter de quelques heures de détente et pour nous préparer pour la soirée de réveillon.
Soirée du Réveillon
A 20h, tout le monde est réuni dans le hall de l’hôtel… Robes élégantes, cravates et nœuds papillon sont au rendez-vous.
En quelques minutes à peine, nous rejoignons le quai de la Neva et notre autocar nous dépose devant le palais du Grand Duc Vladimir.
Ce Palais fut édifié au XIXe siècle pour le fils de l’empereur Alexandre II, le Grand Duc Vladimir Alexandrovitch. Sa magnifique façade rappelle celle des palais de la Renaissance italienne.
Après un passage au vestiaire pour déposer les manteaux et troquer les gros godillots contre les chaussures de soirée et nous sommes accueillis, dans le bel escalier d’apparat, par le Grand Duc en personne (qui n’est autre que notre cher Alexis en grande tenue !). Un verre de champagne à la main, nous commençons la visite de ce joli palais, véritable voyage au cœur de l’époque impériale de la Russie. Le style gothique de la salle à manger contraste avec le rococo de la salle de danse et le style impérial russe du grand salon se retrouve dans la salle de banquet avec une touche française dans la salle de dessin d’époque Louis XIV.
L’apéritif est servi dans la galerie : champagne, vodka, jus de fruits, canapés, mises en bouche… sont l’honneur sur le buffet. Puis nous sommes invités à rejoindre la salle de spectacle où un moment d’enchantement nous attend ! Alexei, alias le Grand Duc, et la tsarine Catherine II en personne introduisent en quelques mots les pas-de-deux, extraits des grands ballets classiques de Casse-noisette, Gisèle, la Belle au Bois Dormant, le Corsaire, le Lac des Cygnes, les Sylphides (Chopeniana)… interprétés par de jeunes solistes des grands théâtres de Saint-Pétersbourg.
Puis, nous sommes invités à rejoindre la salle à manger pour la première partie du diner du réveillon, que nous dégustons tandis que musique classique et airs d’opéras se succèdent, pour notre plus grand plaisir.
Un second intermède nous emporte au cœur de la culture caucasienne, pendant près de 20 minutes de chants et de danses traditionnels. Le rythme est endiablé, les voix puissantes, les mélodies entrainantes et les costumes chamarrés… pirouettes, sauts, lancers de sabre… et superbe prestation de quelques membres de notre groupe, invités à quelques pas de danse en compagnie des artistes ! Un spectacle haut en couleur vivement applaudi !
A minuit, tout le monde s’embrasse et se souhaite le meilleur pour la nouvelle année qui commence… La vodka, le vin, le champagne contribuent à rendre l’ambiance chaleureuse et le dîner se termine vers 2h du matin dans la bonne humeur.
De nouveau équipés pour le froid, nous rejoignons le quai de la Neva pour assister au traditionnel feu d’artifice tiré depuis la forteresse Pierre et Paul, devant nos yeux émerveillés.
La foule est dense dans le cœur de la ville, où la circulation automobile est interdite en ce soir de réveillon. Nous marchons jusqu’à la cathédrale Saint Isaac, où nous attend notre chauffeur Alexandre, pour nous reconduire à l’hôtel.
La fin de soirée sera malheureusement entachée par la chute de Mireille qui passera les premières de l’année à l’hôpital de Saint-Pétersbourg dont elle repartira le bras plâtré !
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Messages
Cela laisse rêveur, effectivement j’ai pensé aussi aux nuits blanches mais comme je privilégie les grands froids , les paysages nordiques et leur architecture je pense que je pourrais avoir envie de me laisser tenter. En tout cas un grand merci pour ce partage. Armelle LECALLO.
Un grand merci Elisabeth pour ce compte rendu détaillé du magnifique voyage que nous venons de partager avec grands espaces pour passer le cap de cette nouvelle année, que nous souhaitons à tous pleine de bonnes choses et peut être rendez vous pour les nuits blanches
Amicalement