Juin 2018

Le guide et chef d’expédition

Rémi Favre

Polaire et Animaux Marins

Journal de bord

Jour 1

Du 29 Mai au 3 Juin 2018

Mardi 29 mai, Genève/Paris > Reykjavík

Aujourd’hui, c’est le grand jour ! Le jour du départ, le jour du vol ! Puis, ça y est : nous y sommes ! Nous voici arrivés en Islande, à l’aéroport international de Keflavík, où, après avoir retrouvé notre guide Rémi, nous sommes accueillis par une météo… islandaise : temps gris et crachin avec éclaircies. Nous rencontrons aussi notre conductrice de bus, (prénom islandais en attente de maîtrise de prononciation) qui nous emmène à la capitale, Reykjavík.

Depuis l’Hôtel Klettur, nous rejoignons d’abord la grande église luthérienne Hallgrímskirkja, bien reconnaissable par la hauteur de son clocher (75 m !) et son architecture rappelant les orgues de basalte.
Après avoir discuté histoire et découverte du continent américain devant la statue de Leifur Eiríksson, fils d’Erik le Rouge, nous entrons dans le restaurant Matwerk où nous savourons un excellent repas !
Après manger, nous visitons la ville jusqu’au port, avant de monter au 5e étage du centre des congrès de la Harpa : il est 22h et il fait encore jour : il est grand temps de rentrer nous reposer pour préparer nos nouvelles aventures, car mine de rien, nous en avons parcouru du chemin !

Mercredi 30 mai

Reykjavík > Gullfoss > Geysir > Þingvellir > Hvalfjörður > Borgarnes

Nous visitons aujourd’hui le Cercle d’Or, combinaison de trois sites emblématiques de l’Islande.
Sous un crachin accueillant typiquement islandais, nous commençons par une visite d’une heure aux impressionnantes Chutes d’Or (Gullfoss), hautes de 32m pour 70m de largeur et dont le débit, alimenté par la fonte du Langjökull, est aussi gonflé que le prix des souvenirs pratiqué au Visitor Center : pour les prochains, il faudra bien repérer où se situe la virgule…

Nous nous dirigeons ensuite vers le site géothermique de Geysir pour un buffet bien fourni… Après nous être bien restaurés, nous cheminons entre les brumes de l’eau bouillonnante pour tenter de prendre LA photo de l’éruption du geyser Strókkur sans être mouillés. Le temps islandais nous suit.

Puis, presque soudainement, le soleil fait son entrée sur la route qui nous mène à Þingvellir, sur les rives du plus grand lac d’Islande : le Þingvallavatn. Nous partons pour une visite guidée d’une heure trente, entre la limpide chute d’Öxará et la faille de l’Almannagjá, où se tenait l’ébauche de parlement islandais vers l’an mil. La vue sur la zone de rifting est imprenable. Nous avons la chance d’observer des cygnes chanteurs, un garrot arlequin et des oies à bec court.

Nous repartons ensuite, toujours sous le soleil, vers le fjord de la baleine Hvalfjörður : la légende raconte que la baleine maléfique Tête Rouge hantait ces eaux en des temps reculés… Nous faisons un petit arrêt à Hvalvík pour observer, sous l’œil des eiders à duvet, les vestiges de l’ancienne station baleinière et de la base navale américaine utilisée pour protéger les convois de ravitaillement alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pour terminer cette belle étape, nous rejoignons notre hôtel à Borgarnes, point de départ vers notre découverte de l’Ouest islandais.

Jeudi 31 mai, le Snæfellsnes

Borgarnes > Snæfellsnes > Ytri-Tunga > Buðir > Arnarstapi > Hellnar > Djúpalónsandur > Skarðsvík > Ólafsvík > Langaholt Guesthouse
Ce matin, nous faisons route vers la péninsule de Snæfellsnes, dominée par le stratovolcan englacé, le Snæfellsjökull (1446m), connu pour être le point de départ du Voyage au Centre de la Terre des personnages de Jules Vernes.

Si les premiers kilomètres se font sous le couvercle nuageux, nous sommes très vites accueillis par les rayons chaleureux du soleil sur la plage idyllique d’Ytri-Tunga : nous avons la chance d’admirer une vingtaine de phoques veaux-marins qui se prélassent sur le varech, entourés par quelques phoques gris, plus gros et plus prudents : eux resteront dans l’eau.

Après quelques kilomètres, nous faisons un arrêt à la petite église de Buðir, une des plus anciennes églises en bois d’Islande : la première église de Buðir date de 1703. Détruite, elle fut reconstruite… sans l’accord des autorités religieuses, qui, devant le fait accompli, finirent par consacrer le lieu. La dernière version date de 1848.

Il est temps de manger ! Nous gagnons Arnarstapi d’où nous partons ensuite pour une excursion de deux heures pour rejoindre Hellnar. Au programme : arches et orgues basaltiques, sentier côtier, mouettes tridactyles au nid, fulmars, grands cormorans, goélands bruns, huitriers-pie, courlis corlieu, et même un oiseau-troll pétrifié : nous sommes gâtés par l’avifaune et le beau temps persistant. Même le Snæfellsjökull a la bonté d’écarter sa ceinture de nuages et de montrer son sommet enneigé !

Depuis Arnarstapi, nous gagnons la plage de galets noirs de Djúpalónssandur, haut lieu de la pêche au XIXe siècle et témoin d’un terrible naufrage en 1948 : des débris déchiquetés de l’épave sont encore visibles, seuls 5 marins sur les 19 membres d’équipage survécurent. Les vagues qui déferlent sont puissantes. Visiblement, nous n’aurions pas été embauchés comme pêcheurs de morue : les pierres-étalon des tests de portage (test à l’embauche pour vérifier la force des nouvelles recrues) sont restées bien à leur place à l’entrée de la plage…
Changement de décors : nous traversons une plaine parsemée de cratères pour atteindre la petite, mais très belle plage de Skarðsvík, au sable gris puis orange selon la ligne de marnage.

Nous gagnons ensuite le port de pêche d’Ólafsvík pour une ballade près des bateaux de pêche. Nous assistons même à une lutte aérienne entre un pygargue à queue blanche et un goéland ! Nous gagnons ensuite l’église au style moderne puis la cascade Baejarfoss. Quelques bâtiments de cette bourgade portuaires sont protégés par des râteliers paravalanche : ici, Mer et Montagne vont de pair !

Nous sommes heureux de gagner notre guesthouse à Langaholt après une journée bien remplie : l’esprit de Garðar, qui veille encore sur le Snæfellsjökull, a été bienveillant avec nous en nous offrant une météo clémente ! Demain, direction plein Nord.

Vendredi 1er juin

Snæfellsnes > Grábrók > Hvammstangi > Glaumbær > Akureyri
Ce matin, nous quittons l’Ouest islandais et nous nous arrêtons pour une ascension du cratère Grábrók (3600 ans). La vue sur la vallée est imprenable : le pendage géologique lié au rifting est bien visible. Depuis le sommet, nous observons aussi les murets de pierre d’une ancienne trieuse à moutons.
Depuis Grábrók, nous poursuivons au Nord en direction de Hvammstangi, connue pour l’observation des phoques et où nous attend notre excellente soupe de poisson. Cette bourgade à la base sud de la péninsule de Vatnsnes est également réputée pour les chevaux islandais.

Le paysage est magnifique : le soleil donne des reflets dorés aux herbes jeunes fraichement découvertes de neige : celle-ci orne encore les sommets aplatis des montagnes tabulaires. Nous franchissons un col puis des vallées plus vertes où les cours d’eau sont réputés pour la pêche à la bleikja, l’omble chevalier.
Sous l’œil d’un alto-cumulus lenticulaire immense (soucoupe volante), nous allons à la rencontre des Islandais du XIXe siècle à la ferme-musée de Glaumbær. Cette maison longue viking en tourbe fut déplacée et transformée au fil des âges du XIe siècle à nos jours, avant d’être ouverte au public en 1952.
C’est l’occasion d’aborder l’histoire d’une figure emblématique de l’Islande : la célèbre Guðriður Þorbjarnardóttir, globbe-trotteuse de l’an mil et première propriétaire de Glaumbær : née à l’ouest de l’Islande, elle partit avec Erik le Rouge sur l’établissement du Groenland, puis avec le fils d’Erik le Rouge, Leif le Chanceux à la découverte du continent Nord-Américain (le Vinland) où elle eut un fils, Snorri ÞOrfinnson, considéré comme le premier enfant européen né en Amérique ! Guðriður revint ensuite en Islande, puis alla en Norvège, revint en Islande avant d’entreprendre un long aller-retour… vers Rome, pour rendre visite au Pape ! Un véritable exploit pour l’époque ! Guðriður prit finalement sa « retraite » comme religieuse dans l’église construite par son fils Snorri à Glaumbær.

Nous nous engageons dans une vallée qui nous mène à Akureyri, capitale du Nord islandais (18 000 habitants), où nous entrons dans le centre culturel Hóf avant de monter à l’église Akureyrarkirkja. Après avoir longé les quais, nous regagnons le bus pour rejoindre notre hôtel à Sveinbjarnagerdi.

Samedi 2 juin

Akureyri > Goðafoss > Mývatn
Ce matin, nos souhaits sont exaucés : la météo est encore avec nous ! Nous partons pour Goðafoss, la cascade des Dieux. Vers l’an mil, le Goði Þorgeir, diseur de loi de la grande assemblée de l’Alþing, jeta les effigies des anciens dieux nordiques après avoir statué la conversion du peuple islandais au christianisme.

Cette double cascade s’enfile dans un canyon profond : le débit de la rivière alimentée par les eaux de fonte est impressionnant. Les eaux chargées d’alluvions sont grises : elles s’éclairciront ensuite dans l’été.
Nous poursuivons notre route en direction du sud de Mývatn, le lac aux moucherons, qui se découvre petit à petit sur fond d’anciens volcans tabulaires, de stratovolcans et de coulées de lave. Nous stoppons le bus à Skútustaðir pour une excursion d’une heure sur le site des pseudocratères (les fameux cratères à purée), classé monument naturel national. Aujourd’hui, l’avifaune locale reste à l’abri du vent fort : nous observons tout de même quelques cygnes chanteurs. Les stars du site resteront aujourd’hui les moutons islandais !

Après avoir déjeuné à l’original Vogafjós Cowshed Cafe (où nous confondons l’entrée avec l’étable visible depuis la salle de restaurant vitrée), nous profitons d’une belle balade digestive à la forêt d’Höfði. Une marche d’une heure à travers les bois de bouleaux tortueux, mélèzes, sorbiers et angéliques naissantes, nous amène à différents points de vue. C’est aussi l’occasion de voir de près de nombreuses grives mauvis, des canards siffleurs, des grèbes esclavons et un magnifique plongeon imbrin qui nous fit l’honneur de déployer majestueusement ses ailes, avant de plonger pour ne plus jamais réapparaître.

Nous nous remettons en route pour un circuit original à Dimmuborgir (les châteaux noirs), par des chemins au cœur d’un champ de lave présentant des cheminées d’extrusion verticales figées et des empreintes de tunnels de lave. Sur le site, nous ne sommes pas seuls… ! Inspiré par le lieu, Rémi nous conte la légende de Snorri le fugitif, qui trompa ses poursuivants par la ruse dans la région de Þórsmörk (Islande Sud)…
Nous visitons ensuite l’insolite et odorant site géothermique des solfatares de Hverir Námaskarð, sous la montagne Námajfjall.

Il est temps de rejoindre les bains de Mývatn pour un moment de détente bien mérité. Ceux qui n’aiment pas l’eau en profitent pour une escapade encadrée autour du site, sur les reliefs sauvages de scories fumantes. Le vent est fort tonifiant et les nuages orographiques donnent des contrastes saisissants. Nous gagnons le tout neuf et grand Hôtel Laxá pour un excellent repas.

Dimanche 3 juin

Mývatn > Dettifoss > Húsavík
Ce matin, nous partons plein est : une gravel-road nous amène sur la rive droite du fleuve Jökulsá á Fjöllum – le deuxième plus long d’Islande – un canyon immense a été créé par une crue torrentielle cataclysmique (jökulhaup) suite à une éruption sous-glaciaire dans le Vatnajökull. Dettifoss est la cascade la plus puissante d’Europe, avec un débit moyen de 500 m3/s. Avec la fonte printanière, nous observons un débit encore plus important : impressionnant ! Nous avons de la chance : nous avons le site pour (presque) nous tous seuls et le soleil est encore avec nous. Un double arc-en-ciel est même présent pour l’occasion.
Sur la route, un hibou des marais nous octroie même une brève apparition !
Nous gagnons ensuite Húsavík : le contraste des paysages traversé est saisissant : après avoir quitté la verdure de Mývatn pour les champs de cailloux de l’intérieur des terres, nous entrons maintenant sur la bordure littorale.

Húsavík est un joli port de pêche aux maisons colorées (2600 habitants), situé ans la Baie de Skjálfanði, « la tremblotante ». Ce nom est dû à la multitude de microséismes qui secouent les falaises, décrochant des sédiments des tombants sous-marins. En association avec ce phénomène étrange, le fond de la baie a une forme de bol qui recueille les alluvions issues des rivières glaciaires qui s’y déversent. Le développement de la vie planctonique en est ainsi favorisé, pour le plus grand bonheur des baleines.

Ce sera pour nous l’occasion d’embarquer pour une sortie de 3h40 vers l’île de Lundí (l’île aux macareux) puis vers la rive est de Skjálfanði : nous aurons la chance d’observer de près une famille de dauphins à bec blanc, dont les petits de l’année font le show : sauts, twists, vrilles, ils virevoltent littéralement ! Nous observons plusieurs baleines à bosse placides (mégaptère ou humpack whale), puis les furtives et petites baleines de Minke. Les oiseaux marins sont aussi au rendez-vous : macareux moines, guillemots de Brünnich, guillemots à miroir, pingouins torda (petit pingouin), fulmars, mouettes tridactyles…

Nous poursuivons par la visite de l’excellent musée des baleines d’Húsavík : le design, l’agencement et les informations présentées sont didactiques et de grande qualité : à recommander !
Après une journée encore bien remplie, nous nous rendons à l’Hôtel Skúlagarður, près d’Ásbyrgi où nous souhaitons un bon anniversaire-surprise à Steinunn, notre conductrice.

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Messages

  • Sabine Coornaert

    Grâce à la « rédac’ » quotidienne de Rémi aucun des noms islandais sur lesquels j’avais fait l’impasse ne manquera dans mon blog perso!

    Magnifique voyage, bien occupé, pas un instant pour baguenauder ou bayer aux corneilles (qui n’existent peut-être pas?) !!!!!!

    Merci pour le bras secoureur lorsque les chemins n’étaient faits que pour les jeunes …..mais ils permettaient d’accéder à des sites peut être pas accessibles autrement!

    Une belle carrière est promise à Rémi tout de patience et de culture générale , appréciable et apprécié de tous les participants !

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