
Xavier Allard
Arctique
10 juin
19 juin 2025
Xavier Allard
Arctique
Nicolas Hanuise
Biologiste
Certaines photos photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
Après notre arrivée à Longyearbyen, nous embarquons avec une émotion toute particulière pour ce premier voyage du Grand Explorer, fraîchement acquis par Grands Espaces et inaugurant ainsi une nouvelle page dans l’histoire de la compagnie. Accueillis par nos guides Xavier et Nicolas, ainsi que par la directrice commerciale Réjane, nous nous installons à bord et découvrons les aménagements de notre navire. Une fois les pleins effectués, nous quittons le port et mettons le cap vers l’ouest sous un ciel toujours clair.
Au petit matin, nous pénétrons dans le majestueux St Jonsfjord, baigné d’un soleil doux et généreux. Devant le glacier de Gaffel, c’est une première rencontre magique : un banc de bélugas traverse tranquillement la baie, leurs souffles sonores résonnant au fil de l’eau tandis que leurs dos pâles apparaissent à intervalles réguliers. Peu après, loin sur la banquise de fond de fjord, nous apercevons un ours polaire couché, probablement à l’affût d’un phoque à dévorer.
Nous partons ensuite en zodiac le long de la banquise de Konowbukta. Sur les glaces dérivantes, un phoque barbu se laisse approcher. Plus loin, des phoques annelés ponctuent le paysage blanc de leurs silhouettes allongées. Soudain, une scène animée capte notre attention : un renard polaire en maraude se faufile entre les rochers, aussitôt pris pour cible par plusieurs sternes arctiques qui l’assaillent en piqué pour défendre leurs nids. Une démonstration spectaculaire de la vie sauvage arctique, toujours en équilibre entre prédation et défense.
Nous débarquons ensuite pour une agréable randonnée sur une moraine. Des rennes, en petits groupes, broutent tranquillement la maigre végétation qui émerge des cailloux, tandis que quelques bécasseaux s’activent à proximité. Puis, retour en zodiac pour une navigation jusqu’au glacier d’Osbornebreen, dont le front de glace, parcouru de failles et de séracs, s’offre à nos regards. Quelques impressionnants craquements de la glace se font aussi entendre.
Après un déjeuner bien mérité, notre navire mouille devant Gjertsenodden, où nous partons visiter la cabane de trappeur construite autrefois par Per Johnsson. Dans ces lieux chargés d’histoire, nous évoquons les rudes hivernages des trappeurs norvégiens du XXe siècle. Sur la toundra, de nouvelles observations enrichissent cette belle journée : des rennes et un renard polaire semblent se partager le secteur, s’observent et interagissent brièvement sous nos yeux. Sur un iceberg voisin, c’est un phoque du Groenland immature au pelage tacheté qui se laisse observer.
En fin d’après-midi, le Grand Explorer reprend sa route, entamant une remontée vers le nord à travers le Forlandsundet, canal étroit et impressionnant longeant l’île du Prince Charles. En début de soirée, Xavier nous propose une présentation générale du Spitzberg, excellente introduction pour appréhender les paysages et l’histoire de l’archipel que nous allons parcourir. Puis vient le traditionnel apéritif de bienvenue au salon, ponctué de rires et d’échanges chaleureux. Après le dîner, Nicolas nous présente une sélection de livres de la bibliothèque du bord, parfaits compagnons de lecture pour prolonger l’immersion dans l’univers polaire.
Ce matin, vers 7h, nous pénétrons dans le Sørgattet, un étroit chenal qui nous permet d’accéder au fjord de Smeerenburg, réputé pour ses paysages uniques et sa lumière polaire saisissante. Nous naviguons en silence avant le petit-déjeuner, fascinés par la beauté immobile de ces terres arctiques. À 9h, nous embarquons à bord des zodiacs pour explorer le Fluglefjord. Toute la surface du fjord est couverte de brash ice, entre lequel nous serpentons. Un phoque barbu est allongé sur un petit iceberg, impassible. Nous progressons ensuite en direction de traces d’ours polaire. Devant nous, le glacier gronde à plusieurs reprises, produisant des vêlages sonores semblables au tonnerre.
Nous approchons ensuite un second phoque barbu ainsi que plusieurs groupes de mouettes tridactyles.
Sur le chemin du retour, moment incroyable : un petit rorqual émerge à plusieurs reprises pour respirer. Nous filons ensuite entre les îles du Nord-Ouest, longeant la côte où apparaissent plusieurs macareux.
Nous débarquons ensuite sur le site historique de Sallyhamna, où nos guides nous racontent deux périodes marquantes de l’histoire locale : celle de la chasse à la baleine, puis celle des trappeurs. Sur le chemin du retour au navire, quelques phoques communs sont observés sur des rochers, au bord de la plage.
En début d’après-midi, nous naviguons au fond du Raudfjord, admirant de magnifiques panoramas de glaciers et de montagnes, baignés par une belle météo. Soudain, sur la banquise côtière, Xavier repère un ours… puis un second ! L’observation est lointaine, mais grâce aux jumelles et à la longue-vue, nous distinguons clairement leurs silhouettes.
Nous repartons ensuite en zodiac pour découvrir Hamiltonbukta. Nous longeons la côte au pied d’une vaste colonie d’oiseaux. Nous y observons guillemots, mouettes, bruants des neiges, et bien d’autres espèces encore. Cinq rennes broutent paisiblement l’herbe fraîche. L’ambiance est magique, emplie des cris d’oiseaux résonnant contre la montagne.
Au fond de la baie, nous découvrons un monde de glace, entre banquise et front glaciaire. Nous glissons lentement dans un véritable labyrinthe de roches. Là, nous observons notre dernier phoque barbu de la journée. Sur le retour, nous naviguons lentement à travers les radeaux de guillemots : des centaines d’oiseaux rassemblés à la surface de l’eau, formant un tableau vivant.
Le bateau lève ensuite l’ancre et prend la direction du nord. Après le dîner, Nicolas nous propose une présentation passionnante sur les oiseaux du Spitzberg.
Pour clore cette magnifique journée, à 23h, nous franchissons le 80e parallèle nord. Nous apercevons alors l’île de Moffen, un atoll sableux en pleine mer, sur lequel une échouerie d’une centaine de morses se repose paisiblement.
Durant la nuit, le Grand Explorer a poursuivi sa route depuis le Raudfjord et l’île de Moffen, mettant le cap vers le nord de l’archipel. Ce matin, les Sept-Îles sont enveloppées d’un dense brouillard, nous contraignant à modifier légèrement notre programme pour rejoindre Chermsideøya, au cœur du Beverlysundet.
Le navire mouille dans le calme de cette anse isolée, où nous nous préparons à débarquer pour visiter le site historique de l’île, où plusieurs expéditions ont laissé des traces de leur passage au début du 20ème siècle. Mais très vite, un ours polaire est signalé sur le rivage. Les opérations de débarquement à terre sont aussitôt suspendues, et nous restons en observation depuis le bord, à distance respectueuse et réglementaire.
Sous nos yeux, l’ours entame une lente progression sur la grève. Par moments, il s’allonge, se roule paresseusement dans la neige encore présente par endroits, puis se redresse et poursuit sa marche, disparaissant finalement derrière une crête rocheuse, en laissant seulement dépasser sa tête à quelques occasions. Une scène paisible et inoubliable, empreinte de cette magie propre aux rencontres polaires. Tout autour du mouillage, de nombreux morses nagent nonchalamment ou se laissent dériver au gré des plaques de glace, contribuant à l’ambiance sereine et typiquement arctique de ce début de journée.
En fin de matinée, nous levons l’ancre et mettons de nouveau le cap vers les Sept-Îles, où les conditions se sont améliorées. Pendant la traversée, Nicolas nous propose une présentation sur les géoglyphes de Chermsideøya, inscriptions historiques laissées par les expéditions passées.
Peu après le déjeuner, nous mouillons devant Phippsøya, au cœur des Sept-Îles. Alors que nous débutons une grande exploration en zodiac autour des trois principales îles de l’archipel, un ours polaire nageur est aperçu au loin, filant tranquillement entre les glaces. Tout au long de cette navigation entre Phippsøya, Parryøya et Martensøya, nous croisons à plusieurs reprises des groupes de morses : certains reposés sur les plaques de banquise, d’autres glissant silencieusement dans les flots. Le long des côtes, les guillemots à miroir sont nombreux, formant de véritables escadrilles qui nous accompagnent, plongent et remontent à la surface en cadence.
L’ambiance est saisissante, rendue encore plus spectaculaire par les nuages bas et les bancs de brume mouvants. Au milieu de cette navigation, nous effectuons un débarquement sur une petite plaque de banquise, l’occasion d’apprécier, une fois encore, le silence et la pureté de ces lieux extrêmes.
De retour au navire, un goûter bien mérité nous réchauffe après cette longue sortie au cœur des îles les plus septentrionales du Spitzberg. En fin de journée, Xavier nous convie à une conférence passionnante sur les courants marins, clé essentielle pour comprendre la dynamique océanique de l’Arctique et ses interactions avec la faune et la glace. Dans la soirée, toujours au mouillage devant la banquise côtière de la baie d’Isflak, nous veillons quelques heures pour profiter encore de ce paysage irréel et propice au passage de la faune locale.
Après une navigation nocturne vers le sud-ouest depuis la lisière de la banquise, le Grand Explorer se réveille ce matin à l’entrée du détroit de Hinlopen. Devant nous, sous un beau ciel dégagé, se dresse la spectaculaire falaise d’Alkefjellet, l’un des plus impressionnants sanctuaires ornithologiques de l’archipel.
Peu après le petit-déjeuner, nous embarquons en zodiac pour une navigation le long de ces hautes parois à la géologie fascinante. Les falaises vibrent de vie : des milliers de guillemots de Brünnich occupent chaque corniche disponible, voisinant avec des mouettes tridactyles perchées sur leurs empilements de nids. Plus discrets, quelques guillemots à miroir nichent dans des anfractuosités rocheuses, tandis que des bruants des neiges virevoltent dans les pentes, leurs chants contrastant avec la cacophonie de la colonie.
Sous nos yeux se déroulent les scènes animées de la saison de reproduction : accouplements précaires sur les étroites corniches, disputes vigoureuses pour les meilleurs emplacements, chutes parfois spectaculaires des moins chanceux, tandis que goélands bourgmestres et grands labbes rôdent à l’affût, guettant le moindre œuf ou oiseau blessé. Sous nos yeux, un guillemot de Brünnich maladroit chute la tête la première dans un névé ; en quelques secondes, un goéland bourgmestre surgit pour venir dévorer l’alcidé immobilisé… La falaise bruisse de cette intense activité, reflet de la courte mais intense saison estivale arctique.
En fin de matinée, nous regagnons le navire qui met alors le cap vers le nord, en direction du Sorgfjord. En chemin, nous faisons escale dans la baie de Buldrevågen, où une nouvelle sortie en zodiac nous mène au pied du glacier, dont le front se déverse paresseusement dans la mer. Le brash et les bourguignons scintillent sous le soleil. Sur les rivages et les petites grèves, une diversité d’oiseaux s’offre à nous : bécasseaux, mouettes tridactyles, un macareux solitaire, et même l’observation exceptionnelle d’une rare mouette de Franklin qui se distingue par son élégant capuchon noir !
Alors que le vent se lève, nous rejoignons le Grand Explorer et le confort du salon. Nous poursuivons alors notre navigation en direction du Sorgfjord, tandis que Xavier nous propose une conférence captivante sur la glace, expliquant la formation des banquises, les mécanismes des vêlages et la naissance des icebergs.
En fin d’après-midi, nous mouillons dans le calme du Sorgfjord. Nous effectuons un premier débarquement sur une plage afin d’observer à bonne distance une échouerie de morses, paisiblement installés sur le sable. Ces impressionnants mammifères marins, entassés en groupe, alternent siestes, déplacements maladroits et manifestations sonores caractéristiques.
Nous poursuivons ensuite par un deuxième débarquement à Eolusneset, pour une petite marche sur les traces des anciennes activités humaines. Nous découvrons les vestiges d’un cimetière de baleiniers, témoignages des campagnes de chasse du XVIIe siècle, ainsi que d’anciens pièges à renards, traces de la période des trappeurs. Les bruants des neiges, toujours nombreux et actifs, ponctuent notre balade de leurs chants mélodieux.
Nous retrouvons en soirée la chaleur de notre navire polaire, où un agréable dîner vient clore cette journée riche et variée.
Après une nuit de navigation, nous arrivons au petit matin dans le fjord de Smeerenburg, que l’on surnomme « la ville de la graisse », en référence à l’activité intense des baleiniers qui régnaient sur cette partie du Spitzberg au XVIIe siècle. La matinée commence par une exploration du glacier de Smeerenburg. Le paysage s’ouvre peu à peu, dévoilant un décor spectaculaire de pics acérés et de langues glaciaires. Nous contournons une île où des sternes arctiques ont élu domicile pour nidifier. Leurs cris aigus résonnent dans l’air froid : un véritable chant de l’Arctique.
Soudain, un phoque commun surgit près des zodiacs. Curieux, il s’approche, nous observe de ses grands yeux vifs, et semble presque jouer avec nous.
Nous poursuivons notre route en direction du front glaciaire. En chemin, nous croisons plusieurs types d’icebergs aux formes et couleurs variées. Moteurs coupés, nous restons un instant immobile au milieu des glaces. Seuls les craquements de la glace troublent le silence profond de l’Arctique — un moment suspendu, hors du temps.
En longeant le front du glacier sur toute sa longueur, nous sommes témoins d’une scène de chasse : un labbe parasite prend en chasse une mouette pour lui voler son repas, scène brutale et fascinante de la vie sauvage polaire. De l’autre côté du glacier, nous observons de nombreuses espèces d’oiseaux et continuons à écouter nos guides passionnés, qui nous offrent de précieuses explications sur les formations glaciaires et les montagnes environnantes.
De retour à bord, le bateau lève l’ancre et met le cap vers le nord. Pendant la navigation, nous apercevons un petit rorqual qui vient brièvement à la surface. Après le déjeuner, nous débarquons sur la plage de Smeerenburg, site historique majeur de l’époque baleinière. Xavier nous y raconte l’histoire de ce lieu emblématique, témoin du dur labeur des hommes venus exploiter l’huile de baleine dans ces conditions extrêmes. Smeerenburg, littéralement « ville de graisse » en néerlandais, fut fondée autour de 1619 par des baleiniers néerlandais. À son apogée, cette station abritait jusqu’à 200 hommes en été : charpentiers, tonneliers, cuiseurs de graisse… Les baleines capturées dans les eaux arctiques y étaient dépecées et leur graisse fondue dans de grandes chaudières pour produire de l’huile, très prisée en Europe. Aujourd’hui, il ne reste que quelques vestiges, mais le site demeure un témoignage fascinant de l’histoire polaire européenne.
Non loin de là, un groupe d’une dizaine de morses se repose paisiblement sur le sable, Nous prenons le temps de les approcher à une trentaine de mètres et de les observer dans leur milieu naturel.
Nous repartons ensuite en zodiac pour découvrir Virgohamna, site tout aussi légendaire, connu pour avoir été le camp de base de l’aéronaute suédois Salomon August Andrée, qui tenta en 1897 une expédition audacieuse vers le pôle Nord… en ballon.
L’idée de cette expédition, soutenue par le roi de Suède et plusieurs institutions scientifiques, reposait sur la traversée de l’océan Arctique à bord d’un ballon à hydrogène baptisé Örnen (« l’Aigle »). Malheureusement, le vol fut un échec : le ballon s’éleva difficilement, perdit rapidement de l’altitude, et s’écrasa sur la banquise après trois jours. Les trois membres de l’équipage dérivèrent ensuite pendant plusieurs semaines sur la glace, avant de périr dans des circonstances encore mystérieuses. Leurs corps et journaux de bord furent retrouvés seulement en 1930 sur l’île Blanche.
De retour au navire, Nicolas nous convie à une conférence passionnante sur cette expédition aussi héroïque que tragique. Pendant ce temps, nous naviguons dans le Sorgattet, baigné par une lumière dorée. Soudain, Xavier annonce l’observation d’un ours polaire sur une île voisine ! Le bateau se positionne à distance respectueuse, et nous avons la chance de l’admirer et de le photographier : c’est le septième ours observé durant le séjour !
Nous atteignons ensuite la baie de la Madeleine. À 18h30, nous partons en exploration dans ce fjord majestueux. Nous longeons la falaise d’Alkekongen, immense colonie de mergules nains. Des centaines d’entre eux virevoltent autour de nous, dans un ballet aérien accompagné de leurs cris, comme une mélodie sortie du cœur de l’Arctique. Nous observons également trois rennes au pied des éboulis.
Nous remontons le fjord jusqu’au glacier de Waggonbreen. Sous le soleil du soir, le front glaciaire s’offre à nous dans toute sa splendeur. Le paysage est grandiose, presque irréel. Sur le chemin du retour, nous zigzaguons entre d’imposants icebergs aux formes spectaculaires, certains atteignant plus de 10 mètres de hauteur.
C’est à 20h30 que nous regagnons le Grand Explorer, émerveillés par cette journée riche en découvertes. Nous dînons dans une ambiance chaleureuse, les yeux tournés vers le soleil rasant et les montagnes environnantes, baignant dans une lumière arctique inoubliable.
Une nouvelle journée s’ouvre alors que le Grand Explorer termine sa navigation nocturne en direction de la baie de la Croix. Au réveil, le glacier de Lilliehöök se dresse majestueusement devant nous, sous un grand ciel bleu. Les conditions sont parfaites pour une sortie en zodiac le long de ce front glaciaire impressionnant.
Nous débutons notre exploration avec l’approche silencieuse d’un phoque barbu bien installé sur un petit bourguignon flottant. Très vite, notre attention est captée par le vêlage régulier du glacier : de grandes masses de glace se détachent de la paroi dans un grondement sourd, provoquant des vagues puissantes qui agitent le brash et mettent en mouvement les icebergs alentours. Cette dynamique spectaculaire illustre l’activité continue du glacier en ce printemps arctique.
Autour de nous, la vie aviaire est abondante : sternes arctiques, eiders à duvet ou à tête grise, mouettes tridactyles, guillemots de Brünnich ou à miroir animent le fjord par leurs cris et leurs vols rapides.
De retour à bord de l’Explorer, nous levons l’ancre pour poursuivre vers la baie du Roi. En chemin, nous avons la chance d’observer deux groupes de bélugas, leurs dos blancs fendant la surface des eaux calmes. Un petit détour par la baie du 14 Juillet nous permet d’observer son beau glacier bleuté et la petite falaise à oiseaux au-dessus de laquelle un groupe de rennes s’est établi.
L’après-midi commence par un débarquement à Ny-London, sur l’île de Blomstrand, où subsistent les vestiges d’une ancienne tentative d’exploitation de carrière de marbre du début du XXe siècle. Dans cette ambiance de ruines industrielles sur fond de toundra, la vie sauvage est bien présente avec plusieurs rennes dont deux femelles accompagnées de leurs faons nouveau-nés. Nous avons même la chance de les observer téter.
Plus loin, c’est un couple de lagopèdes alpins qui est repéré, la femelle parfaitement camouflée se nourrissant au sol. Un labbe à longue queue en vol et des plongeons catmarins sur un petit étang sont également aperçus. Du haut d’un point de vue, nous découvrons le panorama saisissant de la baie du Roi, avec ses glaciers surmonté par les pyramides rocheuses des Trois Couronnes.
Nous terminons cette riche après-midi par la visite du village scientifique de Ny-Ålesund, ancienne cité minière devenue centre de recherche arctique. Nous découvrons son musée, retraçant l’histoire du site et des expéditions polaires. Quelques rennes paissent à proximité, de nombreuses sternes arctiques nichent au sol, et une harelde boréale en vol vient même compléter notre tableau ornithologique.
Une journée complète s’achève, alliant paysages glaciaires, vie sauvage et histoire humaine dans l’un des sites les plus emblématiques du Spitzberg, tandis que nous reprenons la navigation vers le sud.
Mercredi 18 juin — Trygghamna – Skansbukta
Nous voici de retour dans l’Isfjord pour notre dernière journée de découverte.
Ce matin, nous partons pour une balade dans le fond du fjord de Trygghamna.
Nous débarquons sur une moraine glaciaire, puis marchons le long de la plage, à l’intérieur d’une lagune, où un grand front glaciaire vient se jeter. Le lieu est mystérieux, baigné d’une douce lumière. Nous contemplons le glacier et la banquise côtière qui recouvre la lagune. Un phoque s’y repose, et quelques oiseaux, tels que les labbes à longue queue, viennent virevolter au-dessus de nous.
Nous sommes minuscules au milieu de ces plaques de banquise fracassées sur la plage. Nous rejoignons le sommet de la moraine, d’où la vue sur le fjord et les îlots est magnifique. Des centaines de canards eiders y sont venus se reproduire.
En poursuivant notre marche, nous découvrons un lac de fonte, d’un bleu intense, où les montagnes environnantes viennent se refléter dans un silence presque irréel. Le contraste entre la glace, l’eau et la roche offre un spectacle saisissant.
Nous prenons le temps de faire silence, de laisser la nature nous offrir son plus beau spectacle : la solitude, la beauté et l’intensité.
De retour au navire, celui-ci lève l’ancre et passe au pied de la grande falaise d’Alkhornet, à la forme de pyramide. Une immense colonie de mouettes et de guillemots y a élu domicile pour la saison de reproduction.
En début d’après-midi, une visite de la salle des machines est organisée avec le chef mécanicien.
Le bateau navigue sur une mer d’huile, sous un beau soleil, au milieu des montagnes et des glaciers de la côte nord de l’Isfjord.
Puis nous partons pour notre dernière sortie dans la baie de Skansbukta. Nous faisons un premier débarquement pour observer des rennes, ainsi qu’un morse qui se repose sur la plage.
L’été s’installe : les fleurs sont abondantes et la chaleur réchauffe doucement le sol.
Nous reprenons les zodiacs et débarquons au pied d’une grande falaise sculptée par l’érosion. Ses formes nous font penser à un temple hindou ou à un château fortifié. Une colonie de fulmars niche sur ses hauteurs. Nous écoutons leur cri distinctif.
Nous découvrons aussi les vestiges d’une ancienne mine de gypse, fermée en 1930. Xavier en profite pour nous parler de géologie et de géomorphologie. Il nous explique notamment le phénomène de rebond isostatique : depuis la fin de la dernière glaciation, la croûte terrestre se soulève lentement, libérée du poids des calottes glaciaires disparues. Ce soulèvement progressif transforme peu à peu le paysage, modifiant les rivages, relevant les anciennes plages et révélant les strates anciennes.
Le soleil tourne lentement dans le ciel. Il est temps de rentrer au navire, qui met le cap sur Longyearbyen.
« Nous célébrons ce beau voyage autour d’un verre de l’amitié, en compagnie du capitaine, et trinquons à toutes celles et ceux sans qui cette aventure n’aurait jamais vu le jour.
Un moment pour saluer l’esprit pionnier de Grands Espaces, animé par la passion de faire découvrir les terres polaires avec respect et émerveillement.
Un hommage aussi aux équipes de l’ombre à Beaune, qui dans la discrétion, rendent l’impossible possible.
Jeudi 19 juin — Longyearbyen
Il est 9h. Nous partons pour une dernière balade dans le centre-ville de Longyearbyen.
Nous visitons les musées pour mieux comprendre l’histoire, la culture et les défis de la vie dans l’Arctique, puis nous prenons le temps de faire quelques achats de souvenirs, l’esprit encore empli de paysages polaires.
Vient enfin le moment des adieux. Nous nous disons au revoir, le cœur un peu serré, mais avec l’espoir sincère de nous retrouver un jour… peut-être dans une autre région polaire.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
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